Année A – 17ème dimanche ordinaire


Retour au menu 

 

SOMMAIRE DE L'HOMELIE

L’homme qui vend tout ce qu'il a pour acheter la " perle " est-il fou ?
Sommes-nous fous en acceptant, de gaieté de cœur, les sacrifices que nous demande notre foi... ?

1°) DIEU

Nous ne voulons pas., tels les animaux, nous contenter d'enregistrer... et, pour vivre "peinards". nous interdire d'arriver jusqu'à Dieu en nous posant le dernier " pourquoi ? "

Du reste, pour nous, ce Dieu est un Père.

Qui nous convie à partager son bonheur..
Qui nous défend uniquement de ce qui nous est nuisible...
Qui nous commande uniquement ce qui nous épanouit...
Qui nous a aimés jusqu’à donner son Fils sur la croix...
(la messe nous empêche de l’oublier)

2°) BUT de notre vie : dépasse celui de l'animal...

Ambitionnons de diriger notre vie nous-mêmes et de ne pas nous laisser mener par notre instinct ou caprices...

Notre boussole : idéal de Jésus-Christ.

- Aucun autre chef ne l'égale.
- Notre foi en lui repose sur la valeur des Evangiles, garantie par ces premiers chrétiens qui, connaissant bien le Christ, ont accepté ces Evangiles et y sont restée attachés jusqu'au martyre...

3°) NOTRE IDEAL DE CHRETIEN

a. au point de vue FRANCHISE

- la parole d'un chrétien doit valoir un serment…
- nous voulons lutter avec le Christ contre hypocrisie et orgueil : = tout ce qui sent le " toc "…

b. au point de vue CHARITE

- s’étend même aux ennemis...
- pas seulement justes et miséricordieux...
- nous devons mettre gratuitement au service des autres ce que nous avons reçu gratuitement.

c. au point de vue PURETE

- respect de l’organisme merveilleux inventé par le Créateur pour transmettre la vie.
- amour = adoration..
- respect de la fiancée, témoignage d'un amour vrai…
- respect de l’épouse…

d. au point de vue RESPECT DE LA VIE

- va jusqu'à l'enfant commencé...
- va jusqu’à nous interdire tout ce qui de près ou de loin peut conduire à la dispute...
- Jésus veut que conservions toute notre personnalité en étant conduits ni par nos passions ni par le respect humain..

4°) NOTRE PRATIQUE SACRAMENTAIRE

Elle est plus conforme à notre nature humaine (esprits incarnés) que la " foi nue "…
Pourquoi nous allons à la messe..
Pourquoi nous nous confessons...

CONCLUSION

Non, cette perle, ce trésor qu'est notre foi et notre vie chrétienne, nous ne l’achetons pas trop cher…

 


HOMELIE

 

QUE SE PASSE-T-IL...? QU'ARRIVE-T-IL A CET HOMME ... ? A-t-il perdu la raison ? A-t-il contracté quelque dette insolvable... ? Il vend tout ce qu'il a ! Il est fou, en effet, si la perle qu'il veut se procurer n'a pas de valeur ou, du moins, une valeur bien moindre que celle qu'il lui attribue ; il se laisse rouler !

FOUS...! OUI, CERTAINS NOUS TRAITENT DE FOUS, de "cinglés" quand ils voient les sacrifices que nous nous imposons, les efforts que nous faisons au nom de notre christianisme.

C'est à voir de plus près, car nous sommes parfois impressionnés par ces qualificatifs qu'on nous lance à la figure.

Est-il fou le semeur qui jette son grain par terre au temps des semailles... ? Est-il fou le vigneron qui émonde, qui taille sa vigne...?

Une fois de plus, prenons conscience de tout ce que nous apporte de positif et d’épanouissant notre christianisme. En nous rappelant bien des points dont j’ai eu l'occasion de vous parler déjà souvent, essayons tout d'abord d'apprécier la valeur de la perle, du trésor qu'est pour nous notre foi et notre vie chrétiennes ; nous verrons ensuite le prix auquel le Seigneur nous demande de l'acheter et nous pourrons juger alors si nous sommes fous en y mettant ce prix-là ou, au contraire, si nous agissons en personnes avisées.

Pour nous, nous ne voulons pas, sous prétexte de "ne pas nous en faire", et de nous "la couler douce", nous contenter, telle la vache qui voit passer le train, d’être de simples machines qui enregistrent, qui enregistrent la succession des phénomènes et des événements.

Nous ne voulons pas nous mutiler en faisant taire notre raison et notre intelligence qui veut comprendre et se pose des "pourquoi ?". Nous ne voulons même pas arrêter, arbitrairement, le cheminement de cette intelligence tant qu'elle n’est pas arrivée à répondre à son dernier "pourquoi ?", tant qu'elle n'est pas arrivée à cet Etre dont l'existence ne dépend d'aucun autre, tant qu’elle n'est pas arrivée à Dieu.

Et pour nous, ce Dieu n’est pas un Etre fantasque qui, après avoir lancé le monde dans l'espace, s'en désintéresserait.

Pour nous, ce Dieu, C'est un Père.

Un Père plein de sollicitude, un Père qui nous convie à partager son propre bonheur.

Un Père qui ne nous défend que ce qui nous est nuisible, qui ne nous demande rien l'autre que de ne pas nous saboter nous abîmer, nous diminuer.

Un Père qui ne nous demande que ce qui peut nous épanouir, épanouir tout ce qu'il y a en nous de plus grand et de plus noble.

Un Père qui nous a aimés jusqu'à nous donner son propre Fils, jusque sur la croix.

Un Père qui n'a pas voulu que cet événement inouï qui s’est accompli une fois dans l'histoire du monde risque de s'effacer de la courte mémoire des hommes. Et de même que nous dressons des monuments pour ne pas oublier l’héroïsme de ceux qui ont donné leur vie pour une noble cause de même ce Père a voulu que nous fut remis sans cesse sous les yeux ce sacrifice de son Fils, cet Amour de son Fils, par le sacrifice de la messe.

Pour nous, nous n’acceptons pas que le but de notre vie soit simplement, encore une fois, comme pour les animaux, de travailler, de manger, de boire, de dormir et de "faire l'amour" comme ils disent. Nous ne pensons pas, en effet, que nous ne sommes que de simples animaux, même pas que nous ne sommes que le fleuron de l'animalité, mais nous pensons que nous sommes promus "enfants de Dieu !"... destinés à partager le bonheur de Dieu Lui-même ! Rien que ça, s'il vous plaît !

Si nous ne nous laissons pas aller à toutes nos envies, à tous nos instincts, à toutes nos passions, c'est que nous ne voulons pas être seulement, encore une fois, comme les animaux, de simples transmetteurs de mouvements, de simples mécanismes astucieusement combinés qui ne font qu'enregistrer les impressions reçues de l'extérieur et y réagissent de façon purement automatique. Nous ne sommes pas des mécanismes, mais nous sommes des êtres spirituels, doués de liberté et de choix. Chez nous, il y a un commandant ! et ce commandant, c'est nous ! C'est nous qui devons diriger notre barque, diriger notre vie. Et LA BOUSSOLE qui nous permet de l'orienter, c’est l'idéal que Jésus-Christ nous a donné. Oui, si tels ou tels autres, se réclament de tel philosophe, de tel sage, nous, nous nous réclamons de Jésus-Christ. Nous avons un chef qui est le seul à pouvoir jeter à quiconque ce défi qui me convaincra de péché (Saint Jean, ch.8, v.46). Et de fait, notre chef, tout le, monde l'admire et prétend s'en inspirer plus ou moins.

Et notre foi au Christ, comme le dit Saint Pierre (2ème Epître, ch.1, v. l6), elle ne repose pas sur des fables astucieuses ou des légendes. Elle repose sur l'Evangile dont la véracité, dont l’historicité ne nous est pas garantie par les dispositions de quatre témoins sincères, mais par le témoignage de tous ces martyrs qui ont signé cette véracité de leur sang ! Tous ces témoins, tous ces premiers chrétiens compatriotes et contemporains du Christ qui, l’ayant bien connu, se sont ralliés à l'enseignement des Apôtres et y sont restés fidèles malgré la persécution, malgré la torture et le martyre ! Comment expliquer cela, si cet enseignement avait été en contradiction avec ce qu'ils avaient pu voir et entendre eux-mêmes sur Jésus-Christ ? Ne croyez-vous pas qu'au point de vue garantie d'historicité, c’est là une "perle", une perle incomparable ?

ET, QUI DIT MIEUX QUE CET IDEAL DU CHRIST ?

LA FRANCHISE veut que nous la poussions jusqu'au point que notre simple parole vaille un serment. Que notre "oui" soit toujours un "oui", notre "non", toujours un "non". (Matthieu, ch.5, v.33-38). C'est pour ça que nous mettons notre fierté à tenir nos engagements malgré toutes les difficultés, malgré toutes les tentations. On doit pouvoir compter sur la parole d'un chrétien !

C’est pour cela que nous voulons lutter jusque et surtout dans le domaine religieux, contre toute hypocrisie, comme l'a fait le Christ lui-même, contre tout formalisme, et que nous réclamons sans cesse que vos gestes religieux soit des gestes sincères.

C’est pour cela que nous renonçons à plastronner, à nous mettre en avant, tels ces Pharisiens orgueilleux que le Christ a si durement condamnés (Matthieu, ch.6, v.1-7, v.16-19) parce que ça sent le " toc " et que nous préférons le vrai, l'authentique.

LA CHARITE, LE DEVOUEMENT ? Jésus ne veut pas qu'ils se bornent seulement à ceux qui nous aiment, Il veut qu'ils s'étendent même à ceux qui nous ont fait du mal (Matthieu, ch.5, v.43-48). Il veut même que nous arrêtions la dispute, que nous suffoquions notre adversaire en lui donnant plus qu’il ne nous demande, en répondant à sa haine par l'amour (Matthieu, ch.5, v.38-42). "A un coup de poing, traduisent nos enfants, je réponds par une poignée de main."

En d'autres termes, à ses disciples, le Christ demande, non seulement d'être justes en donnant à chacun son droit, mais Il leur demande de dépasser la mesure de la justice, en étant miséricordieux comme leur Père du ciel (Luc, ch.5, v.36 ) et en donnant aux gens plus qu’ils n’ont droit ! En aimant même nos ennemis, en rendant le bien pour le mal. Quoi de plus noble ! Quoi de plus magnanime ! Quoi de plus grand ! Quoi de plus généreux ! Oui, c’est bien là la "perle", le "clou" de la charité et de la justice.

Et de fait, qui, plus fortement que le Christ, a jamais proclamé que non seulement les hommes ne devaient pas s’entre-tuer et vivre en frères, mais qu'ils devaient partager ; que celui qui avait plus reçu, devait donner à celui qui avait moins ; que celui qui avait moins reçu, avait le droit de recevoir ce surplus de l'autre, s'il était vraiment son frère. Personne, nous l'avons vu dernièrement, n’a jamais posé un principe d'économie plus révolutionnaire, plus exigeant que le Christ lorsqu'Il a déclaré : "tout ce que vous avez reçu gratuitement, vous devez le donner gratuitement à vos frères, sans vous le faire payer par conséquent !"…

LA PURETE, L'AMOUR ?... Quel idéal dépasse le nôtre sur ce point si délicat ? Quelle morale proclame plus haut le caractère spécifique de la sexualité humaine ?

Quand on étudie scientifiquement tous ces organismes, tous ces appareils que la Nature, en obéissant aux lois, aux ordres du Créateur, a mis dans l'homme et la femme pour transmettre la vie, quand on voit combien ces appareils sont minutieusement montés et programmés, n’est il pas plus intelligent de les respecter, comme nous le demande notre religion, plutôt que nous en moquer bêtement comme le font autour de nous tant de pauvres imbéciles...?

Si notre religion nous défend la débauche et même le simple flirt, c'est parce qu'elle estime que l'amour humain est autre chose qu'un plaisir purement animal et simplement bestial, que l’amour, c'est le don tout entier de soi-même, de son corps, de son coeur, de sa vie tout entière, à quelqu'un que l'on adore et que l'on met bien au dessus de soi, parce qu'on a découvert en lui un reflet de la Beauté même de Dieu. Là aussi, est-ce que le jeu n'en vaut pas la chandelle ? Est-ce trop demander, pour arriver à ce véritable amour humain, de s'interdire d'en colporter les gestes ... ? Est-ce payer trop cher cette " perle ", ce joyau... ?

Un jeune homme qui refuse de demander à une jeune fille, fut-elle sa fiancée, de se donner à lui tant qu'ils ne se sont pas donné cette garantie de fidélité la plus absolue qui puisse exister pour une âme loyale, ce serment fait officiellement devant Dieu et devant l'Eglise, qu'est le mariage, ce jeune homme ne témoignera pas à cette jeune fille un amour d'une toute autre qualité que celui dont témoignerait celui qui chercherait à l'utiliser pour assouvir sa passion...? La joie de pouvoir donner à celle qu’il prétend adorer un témoignage d'amour de cette qualité-là, ne justifie-t-elle pas, et haut la main, les sacrifices que cela peut lui demander ?

Un mari n'aime-t-il pas plus profondément, plus véritablement son épouse lorsqu'il en respecte la nature, se refuse à blesser sa délicatesse et à altérer sa santé par l'emploi de tous ces moyens anticonceptionnels pour satisfaire sa passion ?

Quant au RESPECT DE LA VIE, nous sommes fiers de notre logique chrétienne qui va jusqu’au bout. "Tu ne tueras pas !" Oui, non seulement l'adulte, mais aussi l'enfant, et pas même l'enfant commencé, débuté dans le sein de sa mère. "Du sein d'une maman construit pour être un berceau, tu ne feras pas un cercueil"...

Non seulement tu ne tueras pas, mais tu t'interdiras tout ce qui de près ou de loin peut conduire au meurtre. Donc, tu ne frapperas pas ton prochain, tu ne lui diras pas d'injures (Matthieu, ch.5, v.21-27), tu ne te disputeras pas avec lui, tu ne te mettras pas en colère. Tu arracheras même les racines de la colère et de la dispute en n'entretenant dans ton cœur ni jalousie, ni rancune, en t'interdisant tout propos et même toute pensée malveillante sur ton prochain.

Bref, le Christ nous demande de rester maîtres chez nous et de ne pas nous laisser dominer ni par la colère ni par aucune autre passion. N'est-ce pas là avoir une vraie personnalité ? Il nous demande même de ne pas nous laisser impressionner, ni mener, par le "qu'en dira-t-on ?", par le respect humain, mais de nous moquer pas mal de la galerie, pour ne penser qu'au " qu'en dira Dieu ? " (Matthieu, ch.6, v.1-7 et 16-19). N'est-ce pas là une attitude plus digne d'un homme que d'être simplement un " mouton " ?

ON SE MOQUE parfois de notre PRATIQUE SACRAMENTELLE !

Je réponds : notre religion catholique qui nous demande de nous soumettre à des rites extérieurs pour obtenir les grâces de Dieu, n'est-elle pas plus humaine, plus conforme à notre nature d'esprits incarnés, n'est-elle pas plus "vraie" par conséquent que celle qui prône "la foi nue" ? Pourquoi Dieu, pour signifier de façon conforme à notre nature sensible les grâces qu'Il nous donne et pour susciter ainsi notre collaboration, n'emploierait-il pas des signes sensibles... ?

Oui, nous faisons un effort pour aller à la messe le dimanche, au lieu de rester à nous reposer, mais c'est parce que nous savons que nous y rencontrerons Jésus-Christ, notre Ami, notre Frère, notre Sauveur ! Que nous y prendrons davantage consciente de l'amour qu'Il nous porte, c'est parce que nous savons que notre idéal nous sera remis devant les yeux ; c'est parce que nous savons que nous y rencontrerons des frères qui pensent comme nous, qui font les mêmes efforts que nous, des frères qui partagent le même idéal et le même amour !

Oui, nous acceptons d'aller nous confesser parce que nous savons que le Christ nous garantit ainsi son pardon, parce que (ce ne sont pas les psychiatres et les psychologues d'aujourd'hui qui nous contrediront) nous savons que c'est un besoin pour l'homme de décharger ce qu'il a sur le cœur c’est parce que nous voyons là un moyen de vivre dans la vérité et refusons de paraître meilleurs que nous ne sommes !

Chrétiens ! je le répète : Oui, "le jeu en vaut la chandelle" et haut la main !

Revenons souvent sur ce côté positif, emballant, de notre foi et de notre idéal.

Prenons de mieux en mieux conscience de la "perle", du "trésor" que nous avons découvert et les quelques sacrifices, les quelques renoncements qui nous sont demandés nous paraîtront bien peu de chose en comparaison...

 

Haut de la page