Année A – 4ème dimanche de l'Avent


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SOMMAIRE DE L'HOMELIE

 

Contexte historique de la prophétie de l’Emmanuel :

Pour détourner Achaz, roi de Juda, de son projet d’alliance avec l’Assyrie païenne afin de tenir tête aux rois de Syrie et de Samarie qui l’attaquent, le prophète Isaïe lui donne un signe que Dieu, malgré les infidélités de ce roi, continuera de la protéger : sa jeune épousée (la almah), lui donnera un fils auquel on donnera le nom d’Emmanuel, c’est-à-dire " Dieu est avec nous ".

Par delà le sens immédiat de cette prophétie, la Tradition juive, elle-même, voyait dans ce texte l’annonce prophétique de la venue du Messie qui serait le vrai " Emmanuel " (Dieu avec nous) qui naîtrait d’une vierge. C’est le sens en effet que, déjà au 3e siècle avec le Christ, dans leur traduction grecque de la Bible, les septantes donnaient au mot hébreu " almah " qui peut dire indifféremment " jeune épousée " ou " vierge ".

Dans le même sens, St Matthieu et St Luc affirment expressément que Jésus est né de la " Vierge Marie ".

La valeur de la virginité consacrée était déjà reconnue aux alentours de l’ère chrétienne par les Esséniens (cf. manuscrits de Qumrân).

Mais cette valeur a été exaltée par cette naissance de Jésus de la " Vierge " Marie.

La virginité, la pureté sont des va leurs spécifiquement chrétienne...

Aujourd’hui, beaucoup de chrétiens sont contaminés par l’esprit qui règne dans le monde, comme autrefois les juifs de Samarie avaient été contaminés par l’esprit païen…

D’où la tentation de brader toutes les vertus chrétiennes et particulièrement la virginité et la pureté.

Alors que l’existence de cette vertu (ainsi que de la pauvreté : cf. Homélie de dimanche dernier) au sein de l’Eglise, devrait être le " signe " que, poursuivant la mission du Christ, elle peut nous sauver du matérialisme et de l’érotisme dans lequel le monde est plongé et qui l’étouffe..

Erotisme actuel : les contraceptifs à 13 ans – la libéralisation de l’avortement – le divorce par mutuel consentement – l’adultère fréquent – le don des corps profané, banalisé – la jeune fille moquée…

L’Eglise va-t-elle opposer à ce triomphe du matérialisme le " signe " du salut… la preuve que l’homme, avec la grâce de Dieu, peut triompher de ses instincts dévoyés ?…

Vont-ils se lever au sein de l’Eglise ces jeunes gens, jeunes filles et jeunes foyers qui relèveront le défi que leur lance ce monde pourri, et qui redonneront à l’amour humain toute sa beauté ?…

Il est grand temps !

 

 


HOMELIE

LA MENACE VIENT DU NORD

Au Nord, c'est le royaume de Syrie, capitale : Damas, des païens, des idolâtres… !

Au nord, c'est aussi le royaume d’Israël, capitale : Samarie. Là, ce sont des juifs, mais des faux frères, des schismatiques, car ils ont dévié : ils se sont laissées plus ou moins contaminer par les pratiques idolâtriques...

Au Sud, c'est le royaume de Juda le "petit reste" fidèle, menacé par ces deux royaumes du Nord bien plus puissants que lui et qui veulent l'entraîner dans la guerre contre le potentat assyrien… Ce petit peuple et son toi Achaz tremblent... Celui songe même à s'appuyer sur ces Assyriens, à faire alliance avec eux pour pouvoir résister. Et tout à coup, voici l'envoyé de Dieu qui se présente, voici le prophète Isaïe devant le roi Achaz : " Non, non, roi Achaz. pas d’alliance avec les Assyriens qui sont des païens eux aussi, des païens qui risqueraient de faire dévier le peuple choisi de sa fidélité au vrai Dieu... N'aie pas peur de ces deux royaumes qui te menacent, car bientôt ils seront eux-mêmes écrasées… Demandes-en un signe au Seigneur, Dieu... " Et le roi : " Dieu me garde de lui demander un signe et de le mettre au défi ! " - " Eh bien ! " dit le prophète, " c’est Dieu lui-même qui va te donner un signe. Voici : la " almah " (mot hébreu qui veut dire aussi bien la vierge que la jeune épousée), la " almah " est enceinte, elle mettra au monde un enfant. Elle l’appellera " Emmanuel " Dieu est avec nous ! car avant même que cet enfant ne soit arrivé à l'âge de raison, avant qu'il ne sache distinguer le bien du mal, ces deux peuples seront balayés de la surface de la terre.

Le roi Achaz, en effet, avait déjà flanché dans sa foi : il s'était laissé lui-même influencer par les pratiques idolâtriques de son entourage en sacrifiant son fils premier-né non pas certes au vrai Dieu mais à Baal, au faux dieu, pensant ainsi s’attirer sa protection... Eh bien le prophète lui promet que, malgré sa prévarication, Dieu va lui donner à nouveau, de sa toute nouvelle épousée, un fils, un héritier qui assurera la pérennité de la descendance davidique. Ce sera le pieux roi Ezéchias ! Mais avant que cet enfant ne soit arrivé à l'âge de raison, ces deux royaumes du Nord auront été balayés…

Par delà cette promesse pour l'immédiat, la tradition juive elle-même a vu dans ce texte du prophète l'annonce du Messie dont cet héritier royal sera un symbole, et sa naissance d'une vierge. C'est en effet ce premier sens du mot hébreu " almah " qu’ont retenu les juifs qui, au 3e siècle avant Jésus-Christ, ont traduit en grec ce passage de la Bible.

En tout cas que cela plaise ou ne plaise pas à nos nouveaux apôtres, il est sur que St Matthieu aussi bien que St Luc qui, dès le début de son Evangile, précise qu'il entend bien faire de l'historique et non du symbolique, il est bien sûr que tes deux évangélistes affirment tous deux que Jésus le véritable " Emmanuel ", est ni d'une vierge, la Vierge Marie.

Oui, n’en déplaise à tous ces novateurs, Jésus, le Fils de Dieu qui a choisi sa Mère a nettement marqué ses préférences en choisissant une jeune fille qui avait voué à Dieu sa virginité ! comme il marquera plus tard, pour la même raison, un amour de prédilection pour l’Apôtre Jean qui s‘intitule lui-même " le disciple que Jésus aimait ". Comme il montrera encore ses préférences en promettant de récompenser au centuple celui qui " pour Lui et pour son Evangile " aura renoncé non seulement à tous ces biens matériels mais aussi aura renoncé à avoir femme et enfants…

La virginité, la pureté, voilà bien une valeur spécifiquement chrétienne ! Sans doute les découvertes récentes faites grâce aux manuscrits de la Mer Morte nous montrent qu’au temps du Christ, cette valeur était reconnue de certaines confréries juives, comme les Esséniens, qui en faisaient profession. Mais c’est surtout depuis la venue de Jésus fils de la Vierge Marie, que la virginité a été canonisée ! Depuis lors il y a eu des multitudes d’hommes et de femmes qui en ont fait profession " par amour du Christ et pour son Evangile ". Que de martyrs, que de jeunes ont versé leur sang pour sauvegarder cette valeur comme d’autres pour sauvegarder leur foi ! Et aujourd'hui les novateurs, au moment même où déferle plus puissante que jamais la vague de l’érotisme, voudraient mettre en doute la virginité de la Très Sainte Mère de Jésus, affirmée cependant dès le début par toutes les générations chrétiennes à la suite des Evangiles.

Aujourd'hui, en effet, le peuple chrétien, le petit reste fidèle, se sent menacé de plus en plus par le matérialisme qui pénètre partout. Certains même de nos frères se sont laissés plus ou moins imprégner par cet esprit et bradent à bon marché les dogmes de notre foi et les vertus chrétiennes traditionnelles, comme parmi toutes ces vertus traditionnellement chrétiennes, aucune peut-être n’est plus attaquée, contestée, moquée, que la pureté. Et pourtant, " voici le signe ", de Jésus, fils de la Vierge Marie, voici le signe qu’elle aura raison de ce déferlement du matérialisme : c’est qu’en elle aussi la pureté est prêchée et pratiquée, c’est en elle, même dans ce domaine si délicat, l’esprit n’est pas étouffé mais vient au contraire sublimer la chair.

Oui à l'heure des contraceptifs à 13 ans, à l'heure où l'on peut se, faire avorter en toute sécurité et sans se cacher, à l'heure où les époux pourront librement se séparer quand bon leur semblera, à l’heure où celui qui n’oserait peut-être pas voler le porte-monnaie de son camarade ou de son ami, n'hésite pas à lui voler le cœur de son épouse, à l’heure où le don des corps n'est plus du tout le signe de la donation totale, absolue, irrévocable qu'une personne humaine fait de l’entièreté de son être et de sa vie à une autre personne humaine qu'elle admire et qu’elle adore, à l’heure où ce don des corps est réduit à n’être plus - osons le dire - qu'un simple accouplement animal, un simple amusement, au mieux être un geste de camaraderie, à l'heure où la jeune fille, le corps de la jeune fille est profané, présenté comme un simple appât sur les affiches, comme à la télévision, pour faire vendre plus sûrement n’importe quelle marchandise… l’Eglise du Christ va-t-elle donner ce signe qu’elle nous sauve de cette boue du matérialisme ?…

Va-t-elle se lever dans l'Eglise, cette génération de jeunes filles conscientes de leur valeur, de leur dignité, de leur beauté, de leur clarté, de leur limpidité ?

Va-t-elle se lever au sein de l’Eglise, cette race de filles au cœur nobles, éprise d’un grand idéal, décidées à réaliser un rêve de bel et noble amour ?…

Va-t-elle se lever, cette génération de jeunes gens admiratifs de cette beauté et de cette limpidité, bien décidés à la respecter et à la défendre, comme St Joseph a été chargé, de par Dieu, de garder et de défendre la pureté, la virginité de Notre-Dame, la Mère de Notre Seigneur et la nôtre ?…

Va-t-elle se lever, cette génération de jeunes hommes à l’esprit courtois et chevaleresque, qui se fassent un honneur de mettre leur force au service de la faiblesse pour la défendre et la protéger ?

Va-t-elle se lever enfin cette jeunesse, ces jeunes gens et ces jeunes filles, et ces jeunes foyers, qui veulent à tout prix redonner à l’amour ses dimensions humaines, qui estiment qu’un geste corporel, matériel n’est vraiment humain que dans la mesure où il engage, où il atteint l’être humain dans son entièreté, pas seulement dans son corps, mais aussi dans sont esprit en signifiant quelque chose, quelque chose de profond, et dans son cœur en traduisant un noble sentiment intérieur ?

Va t elle si lever, cette jeunesse qui estime que pour que les gestes de l’amour ne soient pas dénaturés et mensongers, pour qu’ils puissent combler un être humain normal (non tronqué), ils doivent être l'expression d'un amour véritable tel que le rêve cœur humain bien né, l'expression, par conséquent d’un amour exclusif, préférentiel et définitif ?

Va-t-elle enfin se lever cette jeunesse qui estime que ce véritable amour risque de se volatiliser, de disparaître, s’il ne peut pas prendre corps, si je puis dire, dans un geste qui lui soit exclusivement réservé ?

Vont-ils enfin se lever ces jeunes qui, loin de bafouer la femme dans ce qui a permis à l’une d’elle de devenir leur mère, l'admirent, la respectent et ne voudront jamais ravaler au rang de simple instrument de plaisir ?...

Vont-ils enfin se lever ces jeunes foyers qui pensent que ce don total qu'une personne autonome, indépendante, fait de l’entièreté de son être et de sa vie à une autre personne qu'elle adore, a valeur d'absolu, donc une valeur religieuse qui doit être proclamée, célébrée solennellement, pour que les intéressés en soient plus pénétrés, avant que de le réaliser...

Quand cesserons-nous, nous les chrétiens, nous les disciples du Christ, d’être toujours en remorque pour prendre au contraire la tête d'un mouvement de relèvement de l’homme en nous insérant dans ce collet courant inauguré par notre chef de file, Notre Seigneur Jésus-Christ ?

Où la trouvera-t-on, sinon dans l'Eglise de Jésus-Christ, cette jeunesse ardente, énergique, généreuse et pure qui prenne à cœur de relever le défi que lui lance notre monde érotique en redonnant à l'amour humain cette grandeur, cette poésie, cette noblesse dont rêve tout cœur humain bien né ?

 

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