SOMMAIRE DE L'HOMELIE
Hérode a dû massacrer de 10 à 20 enfants à Bethléem…
Le massacre de ces " Saints Innocents " est révoltant… mai qu’est-ce en comparaison des hécatombes que fait chaque année l’avortement ?
Avons-nous le courage de protester contre ce crime que l’Eglise dès le début a considéré comme un homicide ?
Ce qui demande beaucoup de courage, beaucoup d’amour, ce n’est pas tant de donner la vie, c’est de la conserver, de l’entretenir…
Magnifier la paternité de ceux qui adoptent un enfant…
Stigmatiser la lâcheté de ceux qui, après avoir donné la vie, conseillent à leur partenaire de " faire passer " l’enfant !
Jésus a été conçu du Saint Esprit, mais Saint Joseph a eu la charge d’entretenir la vie humaine du Fils de Dieu…
Une maman se réjouit de voir son enfant grandir et prendre du poids…
Mais quelle plus grande joie pour elle d’entrer en communication avec son cœur et son âme par son sourire…!
Beaucoup de parents pensent à " engraisser " leur enfant… Mais pensent-ils à l’élever ?
A épanouir son cœur… ?
A développer son esprit… ?
A forger sa volonté… ?
Combien y en a-t-il qui sont préoccupés de l’apparenter " à Dieu par le baptême… et de lui apprendre à vivre selon les " mœurs " de Dieu… ?
Objection de ceux qui veulent attendre que l’enfant puisse choisir pour le faire baptiser… pour ne pas porter atteinte à sa liberté…
Comment pourra-t-il choisir s’il ne connaît pas le Christ et sa religion et ce, pas seulement de façon théorique mais pratique ?
Sens de la démarche du baptême de la part des parents :
Navrés d’avoir transmis à leur enfant une nature " tarée ", ils veulent tout faire pour l’arracher à cette solidarité pécheresse et pour le rendre solidaire de Jésus-Christ.
L’Education : quelques-uns des conseils donnés par St Paul dans l’Epître :
Ne pas " agacer " l’enfant
En le sermonnant sans cesse…
Ou en lui demandant des efforts sans lui en donner la raison…
Rôle du père : exiger = apporter l’appui de sa volonté énergique à la volonté fragile de l’enfant…
Rôle de la mère : faire comprendre pourquoi papa a agi de la sorte…
Nous avons trop présenté la morale chrétienne comme une obligation s’imposant à nous de l’extérieur et non pas comme un idéal qui correspond à ce qu’il y a de meilleur en nous…
Apprendre à l’enfant que tout ne lui est pas dû… (la reconnaissance)
Défendons la famille naturelle et surnaturelle (= la communauté chrétienne), rempart contre le collectivisme qui permet à l’être humain de ne pas être écrasé par le nombre, mais de garder ses idées et sa personnalité.
DIX A VINGT GOSSES, tout au plus, massacrés par la cruauté jalouse du roi Hérode…C'est peu de chose… par rapport à ces centaines de milliers d'enfants massacrés chaque année avec la connivence de leurs propres parents !… De leurs parents qui voudraient les faire passer pour d'injustes agresseurs alors que ce sont eux qui ont fait les gestes qui les ont appelés à la vie... Si nous sommes révoltés, à juste titre, de ce massacre des " Saints Innocents ", le sommes-nous autant et plus encore devant cette hécatombe annuelle ?… Surtout, chrétiens, avons-nous le courage – figurez-vous qu’il en faut parfois – pour clamer notre révolte de notre indignation ? Malgré toutes les tergiversations pour voiler cette vérité : oui, avorter, c’est tuer ! L'Eglise l'a toujours affirmé depuis les premiers siècles où ce crime était compté parmi ceux dont on n’accordait le pardon qu’au lit de mort… -000- Le mérite des parents, ce n’est pas tant de donner la vie, c’est de la continuer, c’est de l’entretenir. C'est cela qui coûte, c'est cela qui demande un amour de leur part, beaucoup d’amour parfois et de renoncement... si bien que l’on peut dire que ceux qui acceptent ce rôle, même pour des enfants qu’ils n’ont pas appelés eux-mêmes à la vie sont les vrais parents de ces enfants ! Par contre, on ne stigmatisera jamais assez ces beaux messieurs qui, après avoir suscité la vie, s’en vont la tête haute, laissant à leur partenaire d'un soir le soin de se débrouiller, lui conseillant même souvent de " faire passer " leur gosse de vie à trépas ! Jésus, Fils de Dieu, a été conçu de l'Esprit Saint dans le sein de la Vierge Marie, comme nous l'apprend l’Evangile de St Matthieu et celui de St Luc, et comme nous le proclamons et le chantons dans cette profession de foi que l'on appelle le " symbole des Apôtres ", notre " Credo ". Mais c'est à St Joseph qu’a été confié le soin d'entretenir la vie humaine du Fils de Dieu. C'est pour le nourrir qu'il travaillera, c’est pour défendre la vie si précieuse de cet enfant divin que nous le voyons aujourd'hui passer la frontière après deux au trois jours de marche et s'exiler en Egypte durant quelques mois, jusqu’à la mort d'Hérode, puis revenir et renoncer à s'établir à Bethléem comme il y avait d'abord songé, pour remonter jusqu'à Nazareth afin de mettre plus sûrement à l'abri la vie du Sauveur du monde… 200 grammes ! Il a pris 200 grammes de plus, mon bout de chou, s’écrie la jeune maman toute fière au sortir de la pesée ! Eh oui ! vous avez bien raison chère maman, de vous réjouir de ce que votre "bout de chou ", comme vous dites, forcit et pousse… A cet âge là, en effet, c’est surtout son petit corps qui pousse et forcit et grandit chaque jour. Mais ne voyez-vous pas chaque jour aussi s’allumer ces petits yeux coquins, ses petits yeux qui sont comme la fenêtre de l’âme par laquelle il vous sera permis de deviner un peu ce qui se passe " à l’intérieur ", dans la tête, dans le cœur, dans l’âme de ce " bout de chou " ? A vrai dire, ce regard de votre petit, et bientôt son sourire malicieux, c’est bien ce qui vous le fait aimer chaque jour davantage, c'est là ce qui vous fait communier avec lui encore plus que lorsque vous l'attendiez et le portiez en vous, tant il est vrai que nous sentons tous que nous sommes autre chose que le corps et que l’union des corps n’est rien en comparaison de l’union des âmes… Cette âme de votre petit, vous aurez la charge de la nourrir, de la faire grandir. Ce qui fait le sublime de votre tâche, à vous parents, ce n’est pas seulement de donner à ce petit être sont enveloppe de chair, c’est de l’élever, le faire monter, de le faire grandir dans son âme, d’en faire quelqu'un ! Combien de parents semblent l'oublier, qui ne songent qu'à " engraisser " leur petit comme s’il n’était qu’un petit animal ! Combien d'enfants qui ne manquent de rien au point de vue matériel, mais dont le cœur reste racorni sur leur égoïsme, dont l'esprit reste rabougri, dont la volonté est inexistante ! Semblables à de petits animaux, ou si vous préférez à des robots, ils suivent automatiquement leurs impulsions, leurs instincts, leurs caprices sans les contrôler, sans les diriger. Chez eux, le " commandant " fait défaut et le bateau voguera au gré des flots ou de la tempête, moutons qui suivent la masse, l'opinion, les idées à la mode, sans savoir pourquoi, sans savoir où ils vont !... Elever, éduquer : deux mots qui veulent dire la même chose : faire grandir, faire se dépasser chaque jour, développer dans ce petit être tout ce qui l'élève au-dessus du petit animal, en faire un homme capable de commander à ses instincts et de suivre le jugement de sa raison. Voilà quelle doit être l'ambition de parents vraiment dignes de ce nom ! Mieux que cela, au jour de son baptême, ce petit, le Christ l’apparentera à Dieu, son Père et votre rôle sera de l’aider à vivre, noblesse oblige, selon les mœurs mêmes de Dieu. Soyez parfaits ", dit le Christ, " comme votre Père du ciel est parfait ! " Cela suppose que ses parents ont eu le souci de le rendre encore plus beau et de l'ennoblir de cette noblesse divine en le faisant baptiser pour en faire un enfant de Dieu ! Que penser de ces parents qui, aujourd'hui, endoctrinés par de faux théologiens, de faux docteurs, sous des prétextes soi-disant psychologiques mais assurément pas théologiques, ou sous prétexte de sauvegarder soi-disant la liberté de leur enfant, veulent attendre qu'il puisse se décider lui-même pour recevoir ce " germe de vie divine ", selon l'expression de St Jean, que lui conférera le baptême ? Comme Hérode qui refusait d’accueillir le Christ enfant, ces parents, sous ces fallacieux prétextes, refusent de faire naître en leur petit cette vie du Christ Jésus... Que signifie cette démarche des parents qui demandent le baptême de leur petit ? Elle suppose d'abord que ces parents apprécient comme une grâce, comme une richesse, la chance d'avoir la foi au Christ ; à tel point que c'est avant tout cette richesse-là qu'ils veulent léguer à leur enfant. Qui pourrait le leur reprocher ? Elle suppose que ces parents sont navrés d'avoir transmis à cet enfant une nature tarée. Ils savent, en effet, que, de par la loi de l'hérédité charnelle et de la solidarité des générations, cet enfant porte en lui, marqués dans sa chair, les tares, les mauvaises inclinations transmises par tous depuis nos premiers parents. Dans cet état, il ne peut être agréable à Dieu : " Nous étions par nature des fils de colère ", dit St Paul (Ephésiens, ch. 2, v. 3). Le jour de son baptême, ses parents disent implicitement, par le fait qu’ils le font baptiser, qu’ils veulent faire tout leur possible, en le plaçant sous la mouvance de Jésus-Christ, pour remédier à cette tare qu’ils lui ont transmise, afin que ce petit soit entouré tout de suite de la bienveillance de Dieu et saisi par sa grâce. Et là encore, cette vie surnaturelle qu'ils ne peuvent donner eux-mêmes à leur petit, ils viennent la quémander auprès de Dieu pour lui, au nom de Jésus-Christ, promettant que, eux, ils feront tout ce qui dépendra d'eux pour la nourrir et l’entretenir, c’est-à-dire pour donner à cet enfant un milieu favorable dans lequel cette grâce divine puisse s’épanouir. Ce point est capital. Le Père Henri, qui est un excellent théologien, ne craint pas de dire, en commentant un texte de St Thomas, le grand Docteur de l’Eglise, que donner à un enfant ce germe de vie divine en le faisant baptiser, sans lui donner un milieu favorable dans lequel ce germe puisse se développer, c’est faire un avortement spirituel auquel personne n’a le droit de collaborer. Mais c’est la que nos novateurs regimbent. Cette éducation, cette instruction chrétienne que les parents s’engagent à assurer à leur enfant en le faisant baptiser, violerait, d’après eux, sa liberté, serait une atteinte à sa personnalité ! Or, c’est justement tout le contraire. Certes, il appartiendra à cet enfant lorsqu’il sera grand de faire lui-même son choix, sollicité, aidé et soutenu par la grâce de Dieu. Il devra, pour lui être alors agréable, désapprouver ses mauvaises tendances et par la se désolidariser d’Adam et se solidariser au contraire, avec le Christ, imitant son obéissance. Mais comment pourra-t-il en connaissance de cause choisir à son tour de se mettre sous la mouvance de Jésus-Christ, s’il ne connaît même pas, s’il n’a pas déjà fait l’expérience de ce que c’est que la vie chrétienne, s’il ne connaît la religion chrétienne que de l'extérieur par toutes les calomnies qu’il entendra colporter contre elle, sans la connaître de l’intérieur ?… En l’élevant chrétiennement, ses parents lui ont donné, ce fait, la possibilité au contraire de faire ce choix en connaissance de cause. Il y aurait beaucoup à dire sur l’éducation en cette fête de la Sainte Famille. Evoquons seulement quelques points dans les recommandations que nous adressait tout à l'heure St Paul. Vous avez remarqué sans doute, dans la finale du passage que nous avons lu, que St Paul recommandait aux parents " ne pas agacer leurs enfants " ! Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire d'abord de ne pas les sermonner sans arrêt. Si on est sans cesse à leur dire : " Ne fais pas ceci, ne fais pas cela ! " l’enfant est agacé et il n’écoute plus. Il faut savoir fermer les yeux sur des défauts secondaires pour pouvoir exiger ce qui est portant. Il faut savoir hiérarchiser les points sur lesquels l’enfant doit progresser et commencer par les plus urgents ; on verra les autres après. C’est ainsi que l’on voit dans la Bible le Seigneur faire progressivement lui-même l’éducation de l’humanité. Au début il " ferme les yeux " sur bien des défauts, pour en combattre plus efficacement d'autres plus importants. Il nous faut agir de même. Voilà donc une première remarque : ne pas sermonner son enfant à longueur de journée, ne pas le reprendre sans cesse... Cela use votre autorité, cela agace votre enfant qui n’écoute plus, ne pouvant corriger tous ses défauts d’un coup ! Ensuite, pour ne pas l’agacer, il faut toujours lui expliquer, en se mettant au niveau de sa petite intelligence, pourquoi on lui demande ou lui défend ceci ou cela, afin que jamais l’enfant ne puisse croire que ce commandement ou cette défense est arbitraire, mais qu’il puisse au contraire se rendre compte que ces ordres, ou plutôt ces recommandations sont inspirées par l’affection et le souci de son plus grand bien. Vous risqueriez autrement d’en faire plus tard un révolté ou un aigri qui s’affranchirait bien vite de tous vos verdicts et de tous vos ukases. C’est bien là que les rôles du père et de la mère seront complémentaires. Il appartient au père de donner à cette volonté en herbe, au début si fragile, l’étai, l’appui de sa volonté d’homme, de son énergie d’homme. Cela suppose que parfois, le papa lui demandera un effort pour se dépasser. Ce sera alors le rôle de la maman, lorsque le papa aura été obligé de se montrer un peu sévère ou exigeant, de faire comprendre, en parlant au cœur de son petit, que papa a eu raison et que s’il a grondé un peu fort ou s'il a demandé ceci ou cela, c’est pour son vrai bien. Alors l'enfant avec sa petite raison et son cœur, communiera la volonté de son père, il sera d'accord avec papa et c’est ainsi que, peu à peu, se créera une communauté de pensée et d’esprit : les parents et les enfants penseront et voudront ensemble, c’est cela une vraie famille ! Notons, au passage, qu’il y aurait beaucoup à dire aussi sur la façon dont nous avons présenté bien souvent la morale chrétienne à nos jeunes. Nous l’avons présenté trop souvent comme une exigence extérieure à nous, alors qu'il aurait fallu montrer au contraire que ce que Dieu demandait, c'était l’épanouissement de notre être. Ce qui navre le Seigneur, ce qui lui fait de la peine si je puis dire, c’est lorsqu'il voit ses enfants, s'abîmer, se diminuer et par conséquent, ce qu'il nous demande c’est de développer toutes ces richesses qu'il a mises en nous. Tous ses commandements, toutes ses recommandations tendent uniquement à cela et n'ont jamais rien d'arbitraire et de vexatoire... C'est cette motivation profonde que nous aurions dû exposer en commentant les commandements divins. Un autre point important en éducation que les textes d'aujourd'hui nous invitent à souligner c'est d'apprendre aux enfants la reconnaissance. Autrefois, le troisième mot que l’on apprenait aux enfants, après ceux de papa et c'était bien souvent "merci" ! Aujourd'hui, combien d'enfants se figurent que tout leur est dû. Comment s’étonner dès lors que ces enfants, devenus grands envoient promener leurs parents parce qu'ils s'imaginent que tout ce que leurs parents ont fait pour eux c'était dû. Il est bon que dès le départ, les parents soulignant, quand on fait un cadeau à leur enfant, quand on cherche à lui faire plaisir, qu’on aurait pu ne pas le faire et que, par conséquent, il est normal que dans son cœur il y ait un sentiment de reconnaissance vis-à-vis de la personne qui a été gentille ou attentionnée envers lui. Je crois que ceci est important et les passages que nous venons de lire nous le rappellent. Ce passage en particulier du livre de l'Ecclésiastique qui nous montre les sentiments qui doivent exister dans le cœur d'un enfant bien né vis-à-vis de ses parents, vis-à-vis de son père, vis-à-vis de sa mère, même lorsqu'ils sont âgés. -000- Puissions-nous, frères chrétiens, rester toujours les défenseurs de nos familles humaines comme de la famille de Dieu qui est l'Eglise. C'est là le dernier bastion contre le collectivisme qui réduit l'homme à n'être plus qu’un numéro dans la masse. Ce qui empêche, en effet, l'individu qui, à longueur de journée, est plongé de par son travail dans cette masse anonyme, d'être écrasé, ce qui lui permet de garder sa personnalité, c'est le fait que chaque soir dans sa famille naturelle, et chaque dimanche au moins dans sa communauté chrétienne, il se retrouve avec des gens qui partagent ses idées et ses convictions personnelles. Là, du fait même de ce partage, il approfondit et solidifie ses idées et ses convictions à lui : on ne pourra pas si facilement en faire un "mouton"...