Année B – 16ème dimanche ordinaire


Retour au menu 

 

SOMMAIRE DE L'HOMELIE

 

CURE de RAJEUNISSEMENT

 

Il est consolant de savoir :

 

- que Jésus a su ce que c'était que d'être débordé...

- que Jésus a invité ses Apôtres à prendre quelques vacances avec Lui.. C'est la un devoir imposé par le fait que Dieu a mis des limites à nos forces C'est nécessaire pour garder notre personnalité...

 

Loin d'être opposé à la charité, au souci des autres, c'est nécessaire pour le

bien de notre entourage...

 

Se reposer ne veut pas dire " s'avachir "

 

Pour ne pas " s'avachir ", fixer un but à nos vacances :

Se détendre, mais surtout se rajeunir

 

La jeunesse, c'est :

 

- l'âge où l'on sent une sève de printemps, une force qui monte en nous...

- l'âge du rêve, de l'émerveillement, de l'idéal...

- l'âge où l'on veut tout rénover ... sortir de la routine...

 

Les vacances nous permettent :

 

- de sortir de la routine

- de refaire nos forces : détendre nos nerfs refaire nos muscles

- de raviver notre idéal

- de rajeunir notre cœur

 

pour cela chercher le calme : lectures, méditation, prière...

fraterniser avec tous... avec le Christ : entretien amical, silence de présence... messe.

 

CONCLUSION

 

Au retour nous pourrons refaire ces équipes jeunes et dynamiques... témoins dans notre monde de l'éternelle jeunesse de Dieu.

 


HOMELIE

 

UNE CURE DE RAJEUNISSEMENT

 

Jésus-Christ prend des vacances ...

 

Comme il est consolant pour nous, mes frères, gens de ce XXème siècle toujours débordés, de savoir que Jésus a su ce que C'était que d'être mangé" ! sans cesse assailli, harcelé par les foules avides de l'entendre, avides de voir ses miracles. Harcelé par ces foules au point qu'on ne lui laissait, ni à lui ni à ses Apôtres, pas même le temps de manger... Et ceci semble avoir été particulièrement sensible au brave Saint Pierre, si réaliste, car Saint Marc, qui nous donne le reflet de sa prédication, le souligne à plusieurs reprises ( cf. St Marc dans 1 passage d'aujourd'hui : ch.6, v.31 et ch.3, v.30). On ne lui laissait pas même le temps de prier, à preuve ce jour où Jésus s'était levé de très bonne heure, alors qu'il faisait encore noir, dit St Marc (ch.l, v.35-37), pour s'enfuir dans un lieu solitaire afin de prier. Et voici que Saint Pierre, à son réveil, ne trouvant pas Jésus dans sa chambre, se met à sa recherche et vient l'arracher à sa prière : il Seigneur, tu es en retard, tout le monde t'attend (St Marc, ch.l, v.35-36 St Matthieu, ch.14, v.23-26).

 

Combien il est réconfortant aussi, mes frères, de savoir que Jésus lui-même a invité ses ApÔtres a prendre avec Lui des vacances, vous venez de l'entendre : " Venez, vous-mêmes, à l'écart et reposez-vous un peu ! " Oui, il y a un "devoir de vacances" à remplir. Il nous est prescrit par ces limites que Dieu a mis à nos forces physiques et morales, et Jésus Lui-même a voulu se soumettre à cette prescription que Dieu a inscrite dans notre nature : " Venez vous-mêmes à l'écart et reposez-vous un peu " !

 

C'est donc Jésus qui nous invite à prendre des vacances, à prendre quelque repos. Jésus, qui avait pourtant un souci des autres, une pitié des foules tels que nous ne pourrons jamais les égaler, c'est Jésus Lui-même qui nous demande de fuir ces foules et de nous retirer à l'écart pour prendre quelque repos ! Ce n'est donc pas un manque de charité, un manque du souci des autres, que de prendre de temps à autre un peu de repos, un peu de répit, et de se retirer à l'écart, puisque Jésus Lui-même nous y invite, puisque Jésus Lui-même l'a fait !

 

Cela est nécessaire d'abord pour garder notre personnalité, pour nous soustraire à cette pression de la masse. Dans ce monde qui cherche à détruire toute personnalité pour nous conduire au collectivisme, Dieu sait s'il est important de réagir là contre ! Il est capital, en effet, de nous soustraire de temps à autre à la foule pour nous retrouver nous-mêmes, pour refaire notre personnalité.

 

Mais ceci est nécessaire aussi pour le bien des autres, pour le bien de notre entourage. En effet, Dieu ayant mis des limites à nos forces humaines, il arrive un moment où, même dans notre dévouement, nous sommes à bout de forces, surtout à bout de nerfs. Alors nous sommes excédés et, malgré notre bonne volonté, nous envoyons promener les autres...

 

Il est donc nécessaire, et pour obéir à Dieu, et pour notre bien comme pour celui de nos frères, que nous prenions de temps à autre quelque repos, quelques vacances ...

 

Mais attention ! se reposer, cela ne veut pas dire "s'avachir"

 

Vous avez entendu dans l'Evangile que nous venons de lire comment Jésus eut pitié de ces foules qui le poursuivaient parce que ces gens étaient " comme des brebis sans berger ". Saint Matthieu, dans le passage parallèle (ch.9, v.36), précise que Jésus a eu pitié de ces foules parce qu'elles étaient lasses et "avachies" comme des brebis qui n'ont pas de berger".

 

Je pense que si le Seigneur Jésus-Christ se promenait aujourd'hui sur certaines plages ou dans telle ou telle station estivale, il ressentirait la même pitié que lors de ses randonnées à travers les bourgs et les villages de Palestine...

 

Pourquoi tous ces gens sont-ils prostrés et avachis ? Parce qu'ils n'ont pas de berger, pas de conducteur, dit le Maître. Aucun entraîneur, aucun but... alors

 

ils se traînent...

Ne succombez pas, mes frères, à ce danger au cours de vos vacances et pour cela fixez-leur un but : le repos, la détente certes, mais surtout faites-en une cure de rajeunissement. Que vos vacances vous rajeunissent ! C'est le souhait que je forme pour vous.

 

La jeunesse, c'est une sève de printemps qui envahit tout 1'lêtre. On a l'impression d'avoir une force inouïe. Il semble que l'on va pouvoir refaire le monde, un monde nouveau, plus beau, plus joyeux, plus dynamique, plus épanouissant pour tout notre être.

 

Car la jeunesse, c'est aussi l'âge du rêve, l'âge de l'émerveillement, de l'admiration, l'âge de l'idéal ! on a la vie devant soi et on voudrait lui faire rendre au maximum.

 

Enfin les jeunes veulent rénover, envoyer promener tout ce qui est routine, formalisme, encroûtement, au fond tout ce qui est vieillissement, tout ce qui date

 

Justement les vacances permettent de sortir de la routine : n'être plus emprisonné dans un horaire inexorable, n'être plus poursuivi par ce souci d'arriver, de pointer à temps, pouvoir tout de même faire un peu "ouf" !, pouvoir se payer un peu de fantaisie sans tomber pour autant dans le débraillé, le laisser-aller ou le caprice.

 

Il s'agit justement pour nous de retrouver durant ces vacances une sève de printemps, de refaire par conséquent nos forces physiques, nerveuses et morales par le repos et la détente, et non par un " farniente " plus ou moins lascif, en traînaillant de droite ou de gauche sans but ce qui ne peut qu'engendrer l'ennui et tous les mauvais fruits de l'oisiveté.

 

Essayons donc tout d'abord de délasser notre corps et surtout de détendre nos nerfs. Pour cela, faisons ce que nous demande le Seigneur : allons à l'écart Fuyons donc le plus possible ces lieux où l'on s'écrase ... Fuyons le bruit, même celui des transistors, fuyons le bruit qui abrutit. Allons à l'écart, recherchons un lieu calme, cherchons une certaine solitude, un certain silence. Recherchons la paix des bois ou des prairies, la tranquillité près du cours d'eau qui gazouille et qui chante...

 

Refaire nos forces physiques, ce n'est pas seulement se délasser, c'est encore refaire nos muscles par les promenades, les ascensions, les sports, toutes choses excellentes, surtout pour tous ceux et toutes celles que leur labeur quotidien cloue sur une chaise de classe, de bureau ou de dactylo.

 

Refaisons aussi nos forces morales et, pour cela, ressuscitons en nous ce sentiment de l'admiration, de l'émerveillement. Nourrissons nos yeux, notre esprit, notre cœur, de beautés : beautés de la nature qui nous révèlent la beauté et la grandeur du Créateur, vastes horizons, sommets sublimes, spectacles grandioses, mais aussi beautés de l'art en lesquelles passe l'âme d'un homme.

 

Ravivons notre idéal, notre soif de vérité, de dévouement, par la lecture, la méditation, la prière.

 

Rajeunissons aussi notre cœur en le faisant sortir du ghetto et en fraternisant avec tous ceux que le Seigneur placera sur notre route : savoir s'enrichir en échangeant avec tous, se découvrir frère avec tous les humains sans distinction de classe, ni de race, ni de caste.

 

N'oublions pas aussi d'échanger, de fraterniser avec Celui que nous rencontrons partout, qui s'est fait notre compagnon de route, comme autrefois sur le chemin d'Emmaüs : le Christ Jésus. Ne le mettons pas en vacances, mais, comme les Apôtres, prenons nos vacances avec Lui, par une prière toute spontanée, entretien amical, ou silence de présence, voire par une messe en semaine dans la petite église du village, ne craignant pas, à l'occasion, de parler de Lui comme de Quelqu'un que l'on aime et, au retour - car retour il y aura - nous repartirons tous avec des forces neuves, avec un cœur et une âme toute rajeunie. Alors, plus que jamais, nous formerons " ces équipes vivantes, joyeuses, dynamiques dans leur foi, leur accueil, leur rectitude rigoureuse, mais aussi dans leur fantaisie et leur allégresse d'enfants de Dieu qui seules, au dire du Père Loew, peuvent se situer en face du gigantisme d'aujourd'hui comme les témoins de la liberté et de la jeunesse joyeuse de Dieu." (Extraits du livre du P. Loew Comme s'il voyait l'invisible " éditions du Cerf, p. 61).

 

 

Haut de la page