SOMMAIRE DE L'HOMELIE
On nous a volé Le Saint Sacrement... (Récit de ce vol sacrilège en notre église.)
Ce vol ne se reproduit-il pas plus souvent que nous le pensons ?
La condition mise par Dieu pour nous donner le pain de vie éternelle, c'est la foi à la filiation divine de Jésus.
Analyse de cette foi exigée par Dieu pour nous faire ce don
- Croire que la puissance de Dieu peut dépasser ce que notre petite raison peut comprendre.
- Foi pratique : disposition à vivre &jà cette vie nouvelle " à la mode de Jésus-Christ Il qui s'épanouira plus tard en vie éternelle.
- Pour avoir cette foi, il faut la grâce de Dieu (= que Dieu nous attire vers son Fils), implorer cette grâce.
- Cette foi trouvera son expression concrète dans la condition...
Celle-ci montre :
= que nous croyons le Christ à fond...
= que nous voulons vivre comme Lui.
= que nous nous rendons compte que nous ne pouvons y arriver sans Lui.
Si nous communions sans avoir cette foi, nous volons l'Eucharistie, nous volons Dieu
Applications :
- Façon désinvolte d'aller communier...
- Communier après avoir manqué volontairement la messe...
- Communier quand, délibérément, on a vécu en désaccord avec l'idéal du Christ ... présenté par son Eglise...et sans avoir imploré ni reçu son pardon...ou en étant décidé à continuer dans ce sens...
C'est imiter Judas... parce que " ça rapporte " ... quoi ?
Communier avec les dispositions voulues., cela suppose que nous sommes disposés à rester en contact étroit avec la communauté chrétienne pour contrebalancer l'influence délétère du monde ambiant...
le cas de Saint Pierre...il a été surpris...
Application de ces principes au cas de la communion des enfants...
- Il nous faut exiger qu'ils aient non seulement la connaissance mais aussi la foi.
- Celle-ci ce manifeste par la dévotion...
- Celle-ci suppose que l'enfant cherche un soutien ... pour contrebalancer la pression sociale délétère...
Conclusion :
Aidez-nous à faire comprendre cela...
Aidez-nous à empocher le vol du Saint Sacrement
ON NOUS A VOLE LE SAINT SACREMENT... !
Vous vous rappelez, mes frères, ce jour, ce dimanche d'Octobre 19.. où je vous faisais part, avec quelle émotion ! de la profanation qui avait eue lieu dans notre église... Le très Saint Sacrement avait été volé...! volé par des gens qui étaient d'anciens chrétiens puisque, négligeant les hosties non consacrées qu'il y avait dans les boîtes de la sacristie ouvertes par eux, ils avaient réussi à trouver la clef du tabernacle pour voler le Saint Sacrement !
Toute la paroisse, toute la ville en a été bouleversée ... et bien des gens que nous ne voyons pourtant jamais dans notre église se sont unis à nous pour ce défilé de protestation silencieuse que nous avons fait dans toute la cité... Tout le monde a été impressionné par notre nombre ce jour-là... Cette atteinte à ce que nous avons de plus cher avait indigné toute la population... !
Or voici que je me demande si ce vol, si cette profanation ne se réitère pas tous les dimanches ... chez nous, comme ailleurs ... et je vous avoue que cette simple pensée me donne " la chair de poule ".
Voler le Saint Sacrement ! Profaner, bafouer le Christ dans le sacrement de son amour fou pour nous, le bafouer en faisant nous-mêmes un geste d'amour hypocrite et mensonger... ! Judas l'a fait autrefois en vendant, en trahissant le Christ : " Salut, Maître ! et il l'embrassa ! " (St Matthieu, ch.26,v.49). J'ai peur, oui j'ai peur, que ce geste, que ce baiser de traître ne se renouvelle plus souvent peut-être que nous le pensons...sous nos yeux… Dieu veuille que ce ne soit pas avec notre complicité.
Je m'explique :
Dans le passage de ce discours sur le pain de vie que nous lisions dimanche dernier, les juifs demandaient à Jésus Que nous faut-il faire pour nous procurer ce pain de vie éternelle ... ? " Quel est le travail, quel est l'effort, quelle est "l'œuvre" que Dieu demande de nous ?
Jésus répondait : cet effort que Dieu vous demande, c'est justement de croire à Celui qu'Il a envoyé ; c'est la foi en la mission et en l'origine divine du Christ.
Dans le passage lu aujourd'hui, les juifs de Capharnaüm, comme ceux de Nazareth il y a quelques dimanches, objectent à la possibilité de cette foi en l'origine céleste et divine de Jésus le fait qu'ils savent très bien qu'Il a une origine terrestre. "Comment veux-tu que nous croyons que tu es descendu du ciel, alors que nous connaissons fort bien tes parents ... ? " Nous trouvons, du reste, plusieurs fois cette objection dans l'Evangile (cf. St Jean, ch.7,v.27-28), tant ce mystère de l'Incarnation, ce mystère du Christ vrai homme certes, mais aussi vrai Dieu né du vrai Dieu ", heurte nos mentalités.
A cette objection, Jésus ne répondra jamais directement , comme il ne répondra jamais directement toutes les fois que nous prétendrons limiter la puissance de Dieu à ce que notre petite raison peut comprendre.
Cette foi en l'origine divine du Christ, cette foi en sa divinité, nécessaire pour recevoir le pain de vie éternelle, ce sera une foi pratique : elle nous garantit " la vie éternelle " après notre mort. " Celui qui croit en Moi, je le ressusciterai au dernier jour, il vivra à jamais ! "
Mais si cette foi au Christ nous donne la garantie de vivre éternellement, c'est parce que, d'ores et déjà, elle déclenche, elle donne une vie, une façon de vivre qui se prolongera dans l'éternité. " Celui qui croit en Moi, dit le Christ, " a ", dès à présent, la vie éternelle ! "
Cette foi pratique en la divinité de Jésus, cette foi qui est adhésion totale au Christ parce que nous croyons qu'Il est vraiment-le Fils de Dieu, cette foi qui est disposition à vivre selon son idéal et à débuter ainsi une . vie qui se prolongera dans l'éternité, c'est la condition que Dieu lui-même met pour nous donner le pain de vie éternelle.
Dans le passage de l'Evangile lu tout à l'heure, Jésus nous précise que nous ne pouvons avoir cette foi totale, source de vie éternelle, que par une grâce de son Père qui nous attire vers Lui, Jésus.
Il nous faut donc implorer de Dieu cette " attirance " vers Jésus.
Mais si cette foi totale est la condition mise par Dieu pour communier, pour. recevoir le pain de vie éternelle, cette communion en sera aussi l'expression concrète.
Communier, cela suppose que l'on croit le Christ à fond et sur parole.
Cela suppose que l'on croit que son amour et sa puissance divine sont assez grands pour réaliser ce prodige de la transsubstantiation et de la présence réelle de son corps et de son sang sous les apparences du pain et du vin, comme nous l'expliquerons dimanche prochain.
Communier, cela veut dire de façon très claire que nous sommes conscients que nous ne pouvons vivre cette vie nouvelle et éternelle que si le Christ est en nous, que si le Christ la vit avec nous. L'Eucharistie, c'est vraiment le pain qui entretient cette vie éternelle, c'est-à-dire cette vie " à la mode de Jésus-Christ !
Nous comprenons, je pense maintenant, que si l'on communie sans avoir cette foi pratique à la divinité du Christ, cette foi totale qui est. le désir de vivre selon son idéal et de débuter ainsi une vie qui ne finira pas, une vie éternelle, si l'on communie sans avoir cette foi-là, on vole l'Eucharistie, on vole le Saint Sacrement ! On vole Dieu puisque l'on prend ce " pain de vie " sans remplir la condition expresse à laquelle Il veut bien nous le donner. On prend l'Eucharistie sans y mettre le prix, si je puis me servir d'une expression aussi mercantile...
Alors réfléchissons un peu.
Est-ce que tous ceux qui communient le dimanche ont vraiment cette foi totale à la divinité de Jésus-Christ ?
Ce qui peut soulever un doute, c'est la façon si désinvolte avec laquelle on s'approche parfois de ce sacrement..." les deux mains dans les poches ", si je puis dire, sans aucune préparation, sans être nullement impressionné par la grandeur de Celui qui veut bien se donner à nous...
Encore : Comment celui qui a manque sa messe le dimanche, parce que " ça le gênait " ou même simplement " parce que ça ne lui disait rien ", peut-il prétendre qu'il a cette foi totale et venir communier le dimanche suivant sans avoir imploré et reçu le pardon ? Se rend-t-il compte que cette prétention le rend encore plus coupable, puisqu'il a fait fi, en connaissance de cause ' le dimanche d'avant, de ce rendez-vous du Christ, de ce geste d'amour fou du Christ venant remettre sous nos yeux son sacrifice et se donner à nous ... ?
Ceux qui s'approchent de ce sacrement en " état de péché- grave ", ceux qui ont délibérément rompu avec l'idéal du Christ tel que nous le présente son Eglise dûment mandatée pour cela par Lui (cf. St Matthieu, ch.28,v.19-20 St Marc, ch.16,v.15 - St Luc, ch.10,v.16 - St Jean, ch.21,v.15-18) et qui, sans avoir regretté, sans avoir imploré et reçu le pardon, s'approchent de ce sacrement, pire encore, ceux qui s'en approchent en étant en désaccord avec le Christ et en voulant continuer à vivre de la sorte... tous ceux-là (je crains qu'ils ne soient parfois nombreux) peuvent-ils prétendre qu'ils ont cette foi totale au Christ, point de départ d'une vie selon Lui, selon son idéal... ?
Encore une fois, tous ceux-là volent la communion, ils volent Dieu lui-même puisqu'ils ne remplissent évidemment pas la condition que le Seigneur a mise pour recevoir de Lui ce pain de vie.
Tous ceux-là renouvellent le baiser de Judas. Oui ! Judas a embrassé Jésus alors qu'il était bien décidé à Le lâcher, à Le trahir ... Il l'a embrassé-, malgré ces dispositions, parce que " ça lui rapportait " trente pièces d'argent ! Et vous tous qui vous approchez de la communion alors que par votre vie vous êtes en désaccord avec le Christ, alors que vous n'avez ni imploré ni reçu son pardon, mais qu'au contraire vous êtes décidés à poursuivre cette vie-là...
vous aussi, en communiant, vous donnez au Christ ce baiser de traître, parce que " ça vous rapporte "...
Ça vous rapporte, ça vous arrange d'être comme les autres qui tous, près de vous, communient et vous n'avez pas le courage de vous excommuniera vous-mêmes pour ne pas avoir honte...
Ça vous rapporte, parce que, ce jour-là ça vous dit, ça vous chante de communier et que vous n'avez pas le courage de vous refuser cette satisfaction...! Alors vous filez droit à la communion comme si vous y aviez un droit, alors que vous allez la voler puisque vous ne réalisez pas la condition que le Seigneur a mise pour nous donner ce " pain de vie " ! Quelle horreur ... !
Il y a plus. Judas a trahi Jésus par un baiser, en faisant un geste d'amour envers lui, peut-être (ce n'est pas sûr au point de vue historique), peut-être a-t-il même communié à la Sainte Cène alors qu'il était décidé à trahir le Seigneur. Pierre au contraire, qui peu après a renié Jésus quand il s'est trouvé au milieu de gens qui ne croyaient pas en lui, Pierre, au Cénacle, était décidé à suivre le Christ partout, même en prison, même à la mort s'il le fallait (St Luc, ch.22,v.33). Puis il a été surpris, il ne pensait sûrement pas, en entrant dans la cour du prétoire que la " pression sociale " pouvait être quelque chose de si fort, mais qu'il pouvait impunément se glisser dans ce groupe de soldats qui se chauffaient. Pierre a été surpris ; devant eux, il n'a pas osé affirmer sa foi et son amour, il a renié Jésus ! " Je ne connais pas un tel individu ! ".
Nous, nous savons, théoriquement assurément, mais peut-être aussi par expérience, la force de la pression sociale. Dès lors, vouloir !âtre fidèles au Christ, croire en Lui au point de vouloir vivre comme Lui et débuter ainsi une vie éternelle, cela suppose, si cette volonté est sincère, que nous employons le moyen de ne pas être victimes de la pression sociale de ce monde qui est si opposé au Christ, à sa doctrine, à son idéal, le moyen de n'être pas victimes de la pression sociale de ce monde opposé au Christ et dans lequel, bon gré mal gré, nous sommes, nous devons être plongés. " Je ne te prie pas de retirer mes disciples de ce monde, disait Jésus à s ' on Père dans sa dernière prière, mais je Te prie de les préserver du mal dans le monde ! " (St Jean, ch.17, v.15).
Or ce moyen, cet unique moyen de ne pas !être écrasés par cette pression, C'est de nous retremper fréquemment dans un milieu chrétien qui soit comme l'antidote de ce milieu païen. Ainsi l'intention réelle de vivre en communauté avec nos frères chrétiens, l'intention de rester en contact étroit avec la communauté chrétienne, cette intention est impliquée, supposée, dans toute communion sincère, car elle veut dire : " Je veux vivre avec le Christ, je veux vivre à la mode de Jésus-Christ et je prends tous les moyens pour ne pas me laisser détourner de Lui, de son idéal, de ce genre de vie qui se poursuivra dans l'éternité..."
L'application de ces principes au cas de l'admission des enfants à la communion vous permettra de mieux comprendre le pourquoi de nos exigences à ce sujet et vous permettra éventuellement de les justifier autour de vous.
D'abord il est bien évident, après ce que nous avons dit, que, pour admettre un enfant à la communion, il ne suffit pas qu'il ait suivi durant un certain nombre d'années des cours de catéchisme, ni même qu'il ait passé un bon examen. Les connaissances religieuses sont une chose, la foi en est une autre. On ne peut les confondre. On peut fort bien connaître toutes les vérités de la foi et ne pas y croire. Nos premiers du catéchisme ne sont pas toujours nécessairement les plus fidèles.
Qu'est-ce qui nous permettra de nous rendre compte si l'enfant croit vraiment au Christ, aux vérités qu'Il nous a enseignées et qu'il connaît, qu'il croit notamment à l'Eucharistie ? Qu'est-ce qui nous permettra de nous rendre compte si l'enfant veut vraiment vivre de cette vie toute nouvelle apportée par le Christ et qui se prolongera en vie éternelle ?
Ce sera la seconde condition réclamée par le pape de la communion précoce, le saint Pape Pie X, pour l'admission d'un enfant à la communion, à savoir la dévotion. La dévotion au Christ et à l'Eucharistie ne peut se concevoir, en effet, sans la foi au Christ et à l'Eucharistie, c'est bien évident.
Enfin, pour ce qui est des signes de dévotion, une enquête que nous avions lancée sur ce sujet donnait les réponses suivantes : l'application au catéchisme, la régularité à la messe dominicale, la confession régulière, la prière personnelle et spontanée, la générosité, " un enfant qui est capable de se gêner, de faire un effort pour faire plaisir au Christ
Après tout ce que nous venons de dire, il est bien évident que nous ne pourrons donc admettre à faire sa première communion, ou toute proportion gardée admettre à la profession de Foi, un enfant dont tout le comportement nous donne à penser qu'il est d'ores et déjà bien décidé à tout lâcher une fois passées ces cérémonies, mais qui tient cependant à y participer " par intérêt " : parce que ça permet de faire une belle fête, de porter un bel habit, de faire un bon "gueuleton", de recevoir des cadeaux ou même simplement de ne pas avoir " d'histoires " avec la parenté- de Bretagne ou autres lieux... Ce serait là, de notre part, autoriser le renouvellement du geste de Judas embrassant le Christ alors qu'il était bien décidé à le lâcher, à le livrer par intérêt, parce que ça lui rapportait trente pièces d'argent !
Plus encore : nous disions tout à l'heure, en parlant de vous, les adultes, que communier, c'était en quelque sorte prendre l'engagement de nous plonger fréquemment dans un milieu chrétien, dans une communauté chrétienne, pour contrecarrer l'influence néfaste de la pression sociale du milieu païen dans lequel nous sommes plongés à longueur de journée... Cela sera d'autant Elus nécessaire pour l'enfant qui n'a, pour lors, qu'une volonté en herbe, une volonté fragile. De fait, le lâchage de tant et tant d'enfants, même fort bien disposés au moment de leur communion ou de leur profession de Foi, ne vient-il pas, presque toujours, de l'influence du milieu dans lequel ils sont plongés ?
Ce milieu qui devrait soutenir l'enfant bien disposé et contrebalancer l'influence délétère du milieu païen, ce devrait être un milieu familial chrétien. Mais si, pour une raison ou une autre, ce milieu familial fait défaut, alors il est bien normal que nous cherchions à lui trouver des suppléances, soit en demandant que l'enfant fréquente un de nos groupements chrétiens, soit en demandant qu'il soit parrainé vraiment par un foyer chrétien uni et pratiquant.
Qu'on ne nous dise pas que, sans aller à la messe, on peut être chrétien. Je vous ai dit comment faire fi de la messe, s'en dispenser pour un oui ou un non, et prétendre que cependant on croit au Christ, on croit à son Eucharistie, C'était encore plus grave puisqu'on affirmait, alors, que c'était en connaissance de cause que l'on faisait si peu de cas de " son dérangement ", si je puis dire, et du renouvellement de son acte suprême d'amour pour nous...
Liguons-nous tous, mes frères, pour faire comprendre cela, liguons-nous tous pour empêcher que le vol du Saint Sacrement ne se renouvelle !
L'Eucharistie, la communion, c'est pour nous, chrétiens, un bien de famille, un trésor que Jésus nous a donné. Celui qui, sans tenir compte des conditions qu'en bonne logique et à la suite du Christ nous devons mettre à sa donation, nous l'extorquerait en nous roulant, nous volerait le plus précieux de nos trésors !
Non ! non ! Ne permettons jamais qu'on nous vole le Saint Sacrement. Si -tout le monde s'accorde pour condamner un manque d'honnêteté, pour le coup, c'en serait un, et de taille !