Année B – 1er dimanche de l'Avent


Retour au menu 

 

SOMMAIRE DE L'HOMELIE

L'Avent, au point de vue liturgique, "mois de Marie" !
Prions la Vierge - demandons-lui de nous obtenir la grâce de grands et nobles désirs...

L'Avent, c'est aussi le temps du "Désir".
A chaque temps liturgique, l'Eglise essaie de susciter en nous un sentiment correspondant particulièrement important.
Durant l'Avent, c'est le désir du Retour du Christ...
Pour attiser en nous ce désir, prenons conscience de la déchristianisation de notre monde aujourd'hui...

L'argent et la débauche sont les idoles... entraînant les injustices et les violences..

1°) Analyse du cas du garçon de 17 ans poignardant une femme de 69 ans pour lui prendre son argent...

- tout l'environnement est fait pour persuader que l'argent est la valeur suprême..
- qu'est-ce qui aurait pu l'arrêter...? la pitié ? le respect de la vie ? l’intimidation ? la peur ?

2°) Le cloaque dans lequel nous sommes tombés au point de vue pureté...

- insécurité dans la rue...
- films ignobles...
- idée des jeunes sur l’amour...
- au lieu d'essayer de redresser cette jeunesse, le gouvernement a cherché à se la concilier en allant dans son sens...

La raison de cette dégringolade : « Il n’y a plus de Dieu »

- La Bible... le psaume... Saint Paul...
- La raison... Dieu n'a pu construire un monde qui puisse aisément se passer de Lui !
- Remettons Dieu, remettons te Christ dans notre monde. Pour cela, remettons-le encore plus dans notre vie à nous...!

 


HOMELIE

 

C'EST LE MOIS DE MARIE !

Oui, mes frères, dans la liturgie, c’est-à-dire dans la prière officielle de l'Eglise, en ce mois de l'Avent, comme aussi durant, tout le temps de Noël, la Vierge Marie est mise au premier plan.

D’une part, en effet, c'est bien durant ce mois d’attente que la Vierge-Mère s’insère tout naturellement dans la trame de ce drame de l’Incarnation et de la Rédemption que la liturgie sacrée a pour but de nous faire revivre chaque année.

D'autre part si, durant les fêtes de Noël, nous célébrons dans la joie la venue du Fils de Dieu parmi nous, comment ne pas nous retourner tout naturellement vers celle par laquelle Dieu nous l'a donné ? Voilà pourquoi c’est au cours de l'Avent que nous célébrons la fête de l'Immaculée Conception, c’est-à-dire la fête de la pureté de la Vierge Marie dès le premier instant de sa vie, pureté qui a permis au Fils de Dieu de prendre, sans se souiller sa chair dans le sein de la Vierge Marie.

C'est encore au cours de l'Avent que nous lisons les Evangiles de l'Annonciation et de la Visitation au centre desquels se trouve la Très Sainte Vierge. Dans les antiennes, c'est-à-dire les refrains, de notre office, nous retrouvons constamment durant ce temps l'évocation de la pureté, de la virginité de l'humilité, de la divine maternité de Marie. Dans les répons des nocturnes, c’est la prière presque anxieuse de l'Eglise qui, se plaçant dans la perspective des justes de l'Ancien Testament, supplie la Vierge de bien dire « oui » à la proposition que Dieu lui fait par l'entremise de l'Ange, car de ce « oui », dépend notre salut !

Si, plus tard, on a senti le besoin de faire un autre mois de Marie, si, pour des raisons plus sentimentales que théologiques, on l'a fixé au mois de Mai, si on a senti le besoin de recélébrer ces fêtes de l'Annonciation et de la Visitation, n'est-ce pas parce que le peuple chrétien avait perdu tout contact vivant avec cette grande prière officielle de l'Eglise qu'est la Sainte Liturgie... ? La piété s'est ainsi émiettée en une foule de dévotions plus ou moins sentimentales au lieu de garder sa solide unité basée sur le déroulement logique du mystère sacro-saint de notre Rédemption...

En tout cas, durant ce temps de l'Avent, célébrons tout spécialement, avec une tendresse filiale, la Vierge qui va nous donner le Christ.

En entendant sonner plus solennellement l’Angélus, le matin en partant au travail, ou le soir en en revenant, qu’une prière monte de votre cœur vers notre maman du ciel. Demandons-lui tout spécialement, durant ce mois, demandons-lui à Elle qui a chanté dans son Magnificat que le Seigneur a comblé les affamés et renvoyé les riches les mains vides, demandons lui de créer en nos cœurs de grands et nobles désirs, de grandes et nobles ambitions.

Car l'Avent, c'est le temps du désir.

En effet, durant chacune des différentes périodes de l’année liturgique ou religieuse, l'Eglise s'efforce de développer en nous un sentiment correspondant auquel elle attache une importance particulière. Pendant le temps de Noël, ce sera la Joie ; pendant le temps de Carême, elle stimulera en nous la générosité et le cran, l'ardeur dans la lutte contre le mal ; Pâques sera la victoire de la foi qui engendrera en nos cœurs la « fierté chrétienne » ; le temps après la Pentecôte sera consacré à la persévérance : il se terminera par l'Evangile sur la fin des temps dans lequel le Seigneur proclamera : « C'est celui qui aura persévéré, qui aura tenu le coup jusqu'à la fin, qui sera sauvé ! »

Durant l'Avent, l'Eglise veut creuser en nous « le désir » ! Elle veut nous faire communier à ce désir de la venue du Sauveur, de la venue du Messie qui habitait l'âme et le cœur des Justes de l'Ancien Testament et y compris le cœur et l'âme de la Vierge Marie, car, si historiquement le Christ est déjà venu, l'efficacité de cette venue est loin d'être pleinement réalisée dans notre monde, son règne est « à venir » de plus en plus disons même qu'aujourd'hui, il s'agit d'implorer, il s'agit de réaliser un « RETOUR du CHRIST » en ce monde d'où il semble qu'il a été bel et bien chassé.

Pour creuser en nous un désir profond de ce retour du Christ, essayons de prendre conscience la déchristianisation de notre société moderne.

Regardons autour de nous. Parcourons les journaux. Ecoutons la radio. Regardons la télévision. N'avons-nous pas l'impression d'un monde qui s'effondre ? d'une civilisation qui disparaît ? d'un retour à une certaine sauvagerie ?...

L'argent, la débauche redeviennent les rois, plus que cela, les idoles du jour, entraînant injustices, violences de toutes sortes. Le monde redevient un « coupe-gorge » et un « lupanar » !

Nous avons tous frémi devant ce garçon de 17 ans poignardant de 17 coups de couteau une personne âgée de 69 ans qui refusait de lui donner ses quelques sous !... C'est horrible, en effet. Mais nous sommes-nous demandés comment un jeune de cet âge a pu en arriver là... ?

A combien de jeunes, notre monde d'aujourd'hui a fait croire, non pas tant par des paroles que par des attitudes, que la seule chose qui compte ici-bas, c'est d'avoir de l'argent ? N'ont-ils pas vu que trop souvent dans notre société, tout était sacrifié à ce dieu-là, jusqu'à y compris la dignité et la vie de l'homme ? N’a-t-on pas même trop souvent chez nous, les catholiques, réquisitionné toutes les générosités pour bagarrer uniquement pour le "pognon"et le bifteck, à croire que c'était là l'unique valeur à défendre, la valeur suprême pour l'homme ? Dès lors, comment s'étonner que les jeunes essaient de se procurer cet argent par n'importe quel moyen ?... Qu'est-ce qui les arrêterait ?...

La pitié ?... Mais combien de jeunes aujourd'hui vivent dans un milieu familial d'où est exclue toute tendresse, toute affection vraie ! Et vous vous étonnez que ces cœurs de jeunes se durcissent ? Qu'est-ce qui les arrêterait, ces jeunes ?

Le respect de la vie humaine... ? La vie humaine ? Elle ne pèse pas lourd dans la morale d’aujourd’hui ! Un enfant qui débute ? Si c'est gênant, on a légalement le droit de s'en débarrasser ! L'exemple vient de haut, il peut parfois venir de ses propres parents ! De fait, s'il n'y a pas d'âme, si l'être humain n'est qu'un mécanisme un peu plus compliqué que l'animal, si ce n'est qu'un animal perfectionné, pourquoi ferait-on plus de cas de sa vie que de celle d'un animal ? On noie bien les petits chats qui sont "en trop", pourquoi ne pas faire disparaître un petit d’homme quand, lui aussi, il est en trop ? Surtout quand il est si petit qu'il ne souffrira pas, ou au moins, on ne le verra pas souffrir... (car dit-on en se rengorgeant hypocritement, on est tout de même « humain » !).

Plus de pitié, plus de respect de la vie, comment faire pour arrêter ces crimes ?... L'intimidation ?... La peur ?...

Mais pour quelques-uns qui seront impressionnés, combien mettront leur gloire juvénile à la braver !... Imposer une morale par la peur, c'est bien fragile, cela risque d'apparaître a ces jeunes comme une tyrannie d'une classe au pouvoir !

Acceptons-nous aussi de rester dans le cloaque dans lequel nous sommes tombés ?...

C'est au point que les jeunes filles et les femmes ne peuvent plus circuler librement, sans risquer de se faire attaquer et violer !...

Vous avez vu cette émission de télévision sur l'idée que les jeunes d'aujourd'hui se font de l'amour ? L'animateur lui-même en était effaré. Désespérément il a essayé de faire dire à l'une des jeunes filles interrogés, qui semblait tout de même moins effrontée que les autres, qu'elle n'était pas d'accord avec ses autres camarades ... Cette jeune fille n’a pas osé se dissocier des autres...

Que dire de tous ces films ignobles sortis ces temps derniers ? Que dire des interviews qui ont suivi à la télévision ? C'est à vous donner la nausée ... de la vraie chiennerie et on a le culot d'appeler cela "l’amour " ?...

Il semble que cette pourriture de la jeunesse soit poussée aujourd'hui à tel point que le gouvernement, désespérant sans doute de l'en sortir en essayant de lui donner un nouveau souffle, en lui proposant un idéal, a préféré se la concilier (par démagogie, il faut bien le dire) non seulement en abaissant à 18 ans l'âge de la majorité, c'est-à-dire de l'émancipation complète, mais aussi en établissant qu’une adolescente de 13 ans peut recevoir gratuitement de l'Etat, à l'insu de ses parents, les moyens de se livrer, sans risques croyait-on, à ce jeu sexuel sordide et dégradant ! Tout cela hypocritement caché sous le prétexte de diminuer les avortements (que, du reste, on autorisait en même temps ) !

Tout cela sans avoir pris la peine, semble-t-il, de consulter les statistiques qui auraient montré - le Père de Lestapis, éminent sociologue, l'a établi - que l'officialisation de la contraception entraîne partout et toujours une augmentation de la fréquence de l'avortement... (Quand on ne veut absolument pas d’enfant, si le moyen contraceptif employé rate, on n'hésite pas à s'en débarrasser !).

Tout cela on l'a autorisé sans même avoir pris la précaution d'interrogé auparavant les médecins qui avaient pourtant leur mot à dire dans la matière ! Leur mot ? Aux Entretiens de Bichat récemment, les spécialistes dont ni la compétence ni la bonne foi ne sont contestables l'ont lâché : « Monstruosité ! » Pour le Professeur Jamain, président des gynécologues français, c’est une monstruosité d'autoriser ainsi l’emploi de la pilule par les toutes jeunes filles, eu égard aux conséquences physiques pour elles et pour leur future progéniture 1...

Au point de vue moral, lâchons, nous aussi, encore une fois le mot, c’est encourager la chiennerie !

Et avec cela, on a sans cesse à la bouche le mot de « dignité » ! Il faut défendre la dignité de l'ouvrier, la dignité de la femme ! Vous avez au moins entendu dire ce qu'on en a fait, de la femme, dans ces films ignobles ! Oui, un simple instrument de plaisir pour l'homme sadique jusqu'au masochisme !... Vous avez vu, vous avez entendu ces émissions qui avaient l'audace de vouloir faire l'apologie des déviations sexuelles les plus rebutantes, avec presque l'approbation d'ecclésiastiques déboussolés !...

Oui, mes frères, où allons-nous.. ? Nous voilà bien revenu aux dégradations les plus honteuses de la Rome païenne. Le christianisme avait réussi à sortir la société de ce cloaque, nous y voilà retombés. Pourquoi donc, Seigneur..?

La vraie cause de tout cela... ?

C'est que la base même de la morale, de toute morale, s'est écroulée : il n'y à plus de Dieu.

C'est la Bible elle-même qui nous donne cette réponse.

Déjà dans l'Ancien Testament, écoutez ce que dit le psaume 13 : « L’insensé a dit dans son cœur : Dieu n'existe pas. (Résultat ?) Les hommes sont corrompus, leur conduite est abominable. Il n'y en a pas un seul qui fasse le bien. Du haut du ciel, le Seigneur observe les enfants des hommes pour voir s'il en est au moins un qui garde encore quelque intelligence et qui cherche Dieu. Mais ils se sont tous avilis, ils sont tous également pervertis, il n'en reste pas un seul qui fasse le bien, pas un, pas même un seul ! »

Et dans le Nouveau Testament, Saint Paul reprend ces mêmes affirmations. Vous connaissez ce passage terrible de la lettre de l'Apôtre aux Romains, à ces romains de la Rome décadente tombée dans les trente sixièmes dessous au point de vue moral. Paul voit, dans cette dégradation morale, la punition par Dieu de ceux qui n'ont pas voulu le reconnaître... « Vous ne voulez pas de Dieu, semble-t-il dire, eh bien ! passez-vous de lui et vous verrez les conséquences ! »

Voici le passage principal de ce texte : « Du haut du ciel, le courroux de Dieu se manifeste contre l'impiété et la perversité des hommes... Car, ce que l’on peut connaître sur Dieu.... Dieu le leur a fait connaître avec évidence. Depuis la création, en effet, ses perfections invisibles, la puissance et sa divinité apparaissent visiblement à l'esprit dans ses œuvres. Aussi ils sont inexcusables puisque, connaissant Dieu, (pouvant le connaître, Dieu), ils ne lui ont pas rendu la gloire qui lui est due et ne lui ont pas rendu grâces. Ils se sont alors égarés dans leurs vains raisonnements et leur cœur insensé s'est rempli de ténèbres. Tout en se vantant d'être des sages, ils sont devenus fous !... Aussi Dieu les a livrés à l'impureté, au gré des convoitises de leur cœur, en sorte qu'ils ont flétri eux-mêmes leur propre corps. Ils avaient substitué le mensonge à la vérité divine, ils avaient adoré et servi la créature au lieu du Créateur... aussi Dieu les a livrés à des passions ignominieuses... »

Et Saint Paul énumère les pires turpitudes, les pires déviations sexuelles et morales, celles-là même que l'on voudrait aujourd'hui justifier ! Et il répète que pour les punir, Dieu n'a eu qu'à livrer les hommes « à leur sens pervers et à leur conduite indigne » (Romains, ch.1,v.18...29).

Oui, on a envoyé promener Dieu et l’on voudrait que sans Lui le monde « tourne rond », et l'on voudrait pouvoir lui faire « un pied de nez » en lui disant : « On se passe aisément de vous ! ». Si Dieu avait ainsi construit un monde qui puisse en effet aisément se passer de Lui sans s'en trouver plus mal, Dieu se serait renié en le créant, Dieu aurait fait un pêché mortel... !

Chers frères chrétiens, oui, avec toute l'Eglise, durant ce temps de l'Avent, supplions Dieu de revenir dans notre monde, supplions la Vierge Marie de lui redonner son Fils Jésus, et nous-mêmes, serrons-nous les coudes, et tous ensemble, en communauté, faisons de joyeux efforts pour christianiser davantage encore nos vies.


1 : Entretiens de Bichat 1975 – Pour les docteurs G.A. Marcel et C. Warniez, du département d’investigation biologique Henri Mondor, de Créteil, chez les femmes utilisatrices de “la pilule”, “la fréquence des phlébites s’est multipliée par 11, les attaques cérébrales par 9 et l’infarctus du myocarde par 2 ou 3…”

Pour les professeurs Jamain et Mauvais-Jarvis, les oestrogènes qui sont à la base de la plupart des pilules peuvent, par le déséquilibre hormonal qu’elles provoquent, engendrer le cancer des seins ou de l’utérus, notamment chez les femmes de plus de 40 ans. Bien plus : ces risques seraient transmissibles, c’est-à-dire menaceraient des mêmes affections leurs filles…

Chez les jeunes filles et les enfants de moins de 14 ans, le risque est considérable : “le jeune organisme est alors en pleine croissance. On risque ainsi de bloquer cette croissance, d’aboutir par la suite à tous les accidents évoqués par ailleurs : stérilité, accidents cardio-vasculaires, cancers utérins…” (Professeur Jamain). 

Haut de la page