Année B – 29ème dimanche ordinaire


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SOMMAIRE DE L'HOMELIE

Etre traité de "bon à rien", d'inutile, quel affront !..
Quelle joie quand nous avons conscience d'avoir servi à quelque chose, d'avoir accompli notre tâche...
Quand nous ne l'avons pas accomplie, il y a un vide que rien ne comblera...

SERVIR :

Ne pas accepter que l'on se serve de nous = esclavage... Mais se mettre volontairement, librement "au service" des autres.
Dieu ne veut pas que l'on se serve de lui = Dieu-larbin... Mais veut nous servir par amour...

L'AUTORITE chez les chrétiens, c'est un SERVICE.
Elle suppose, pour ne pas être imposée artificiellement une supériorité dans un ordre quelconque...
Cette supériorité doit être reconnue...
Cette supériorité doit être mise au service des autres...

Applications :

- Les Parents : au début s'imposent par crainte ... mais bien vite il faut que ce soit "par ascendant", par admiration. Explications...
Chefs et cheftaines : il faut que les jeunes puissent les admirer, qu'ils soient les premiers à les entraîner...
Ainsi Dieu a construit la société de telle sorte que nous soyons "obligés" pour ainsi dire, d'avancer, de nous dépasser...

FRANCHISE des Evangélistes qui ne camouflent pas les défauts des Apôtres. C'est une des garanties de leur sincérité et de la valeur historique des Evangiles...

- Dans ce récit , les Apôtres apparaissent orgueilleux et jaloux...
- Dans d'autres : "bouchés"... "peureux"...

Dans quel sens Jésus est "la RANCON" pour nos péchés ?

- Dieu ne peut le punir à notre place... Ce serait injuste...
- Dieu ne punit pas lui-même...C'est le pécheur qui, ne voulant pas croire que ce que Dieu lui défend est néfaste pour lui, en fait l'expérience à ses dépens.
- Par amour, Jésus a "bagarré" pour son Père jusqu'à la mort.
- Puis quand Jésus lui demande de ne pas nous retirer ses grâces, bien que nous en ayons abusé, son Père ne peut le lui refuser.


HOMELIE

 

JE L'AI RECUE EN PLEINE FIGURE, COMME UN SOUFFLET, comme une gifle, cette apostrophe, ce jour où, par maladresse, j'avais raté un travail pourtant facile : « Tire toi de là ! Tu es un bon à rien ! »

Un bon à rien ? Quelle humiliation ! quelque chose qui ne sert plus... quelqu'un qui est inutile... on s'en débarrasse ! On le met au rancart ! Il n'est plus dans le coup ! Quelque chose qui est inutile, on la jette, on la met à la poubelle !

Et je pense que, pour un être humain, c'est le pire des affronts qu'on puisse lui faire Tu es un être inutile, tu es de trop sur la terre, tu ne sers à rien...

C'est donc que ce souci d'être utile, de SERVIR, est ancré profondément dans notre cœur. Et voici que précisément aujourd'hui Jésus-Christ, dans son Evangile, vient exalter le SERVICE ! Servir à quelque chose ! Lui, le Fils de Dieu, il est venu pour servir ! C'est sa devise !...

Je pense que chacun d'entre nous, lorsque le soir nous pouvons nous endormir en nous disant : « Aujourd'hui j'ai été utile à quelqu'un, j'ai servi à quelque chose, j'ai apporté ne serait-ce qu'un petit rien dans le monde », nous pouvons nous endormir dans la paix. Mais le jour où nous sommes obligés de nous avouer : « Aujourd'hui je n'ai rien fait, rien fait pour personne, c'est zéro », nous devrions être dans l'inquiétude car ce zéro, il fait un trou dans le monde. Chacun, nous avons notre tâche fixée au jour le jour par le Seigneur qui ne veut pas que nous restions à ne rien faire. Et si nous ne réalisons pas cette tâche fixée par Dieu, personne ne la fera à notre place : il y aura un trou, un manque ! Un manque de joie peut être, un manque de connaissance, un manque de soulagement à une souffrance... par notre faute.

 

"Servir" !... Ce mot ressemble étrangement au mot latin "servus" qui veut dire "esclave" ! Est ce que Jésus va nous demander d'être des esclaves ? Ce serait curieux que Lui, qui vient pour nous affranchir, nous demande de devenir des esclaves !...

Aussi bien il y a deux façons d'entendre le service.

Il y a ceux dont on se sert, comme on se sert d'un instrument, ceux qu'on exploite : ceux là sont des esclaves, des hommes instruments. Jésus ne veut pas que l'être humain, qui est un être autonome, qui est une personne, devienne un simple instrument : ça, c'est défendu par la loi de Dieu. Lorsque saint Paul lui-même parlait aux esclaves de l'époque, il disait : « Ne servez pas par contrainte, mais "libero animo" c'est-à-dire de façon libre, joyeuse parce que par-delà votre maître, vous voyez Dieu ! » (Colossiens, ch.3, v.22-25)

C'est la seconde façon de servir. On se met "au service" des autres, c'est un acte libre et spontané, c'est un acte d'amour, et c'est ainsi que Jésus veut devenir notre serviteur, non pas notre "larbin". Il y en a beaucoup qui voudraient que Dieu soit "le larbin" ! celui dont on se sert. Et si, par hasard, il nous semble qu'il ne nous sert à rien, nous le mettons lui aussi au rancart, à la poubelle ! Dieu n'entend pas que l'on se serve de Lui, mais il veut nous servir... par amour ! C'est tout autre chose.

Cela m'amène, mes frères, à réfléchir avec vous sur ce qu'est l'autorité chez les chrétiens.

Il peut y avoir une autorité purement factice qui est imposée de l'extérieur. Cette autorité-là, elle ne tiendra pas et je ne vois pas bien de quel droit elle pourrait s'imposer.

Une autorité, cela suppose une supériorité dans un ordre quelconque. Quelqu'un est plus intelligent, il a une supériorité ! Quelqu'un est plus instruit, il a une supériorité ! Quelqu'un est plus costaud, il a une supériorité ! Un croyant, lui, a une supériorité de par sa foi !...

Ce que Dieu demande, c'est que cette supériorité soit reconnue, puisque c'est vrai. Et la reconnaître, c'est s'y soumettre. Profiter de ce que peut nous apporter ce "supérieur " dans son domaine, c'est rentrer dans la volonté de Dieu. C'est cela l'autorité voulue par le Seigneur !

Ce que Dieu veut, c'est que ce "supérieur", dans sa ligne, dans son domaine, mette spontanément, librement par amour, ses compétences au service de ses frères. C'est cela aussi la véritable autorité.

Vous voyez ainsi comment cette autorité est étroitement liée au "service", le service des autres.

Vous voyez aussi comment nous sommes chacun supérieurs dans un domaine ou dans l'autre. Savoir reconnaître nos supériorités mutuelles et savoir faire profiter les autres de ces supériorités, en mettant ces talents qui nous rendent supérieurs aux autres, à leur service : c'est cela la conception chrétienne de la société. Cela va loin pour nous qui avons un rôle à remplir, et nous sommes tous plus ou moins concernés, mais je pense plus particulièrement à vous, parents et à vous, nos chefs.

 

Parents... au début vous vous imposez à vos enfants par une certaine crainte. Au début, l'enfant a un petit peu peur : papa et maman sont plus forts que lui, même physiquement il est donc bien obligé de se rendre bon gré mal gré. Mais il faut que dans l'éducation, ce stade soit vite dépassé et que l'enfant obéisse parce que son père et sa mère ont un... "ascendant" sur lui ! Un ascendant ? cela veut dire qu'il leur reconnaît une supériorité morale. Papa et maman en savent plus long que moi, papa et maman sont plus chics que moi, papa et maman sont à mon service. Une supériorité comme celle-là, une autorité comme celle-là, elle résistera à la crise de l'adolescence, à cet âge où l'on veut envoyer promener tout ce qui est factice, et on a un peu raison tout de même.

A cet âge, si le jeune continue à admirer ses parents, je pense qu'il passera la crise sans trop de difficulté. Mais si, maintenant qu'il les connaît de plus près, et un enfant est bien malin pour découvrir nos failles et nos défauts, eh bien si maintenant qu'il les connaît mieux, son estime a diminué, alors, alors, c'est que la crise sera sérieuse...

Ce qui est vrai des parents est vrai aussi pour vous tous, chefs et cheftaines. Vous avez un rôle à remplir et, pour cela, il faut que les enfants qui vous sont confiés puissent vous admirer. L'autorité, au point de vue chrétien, ne peut se concevoir que pour celui qui est le premier à la tête pour entraîner. Une autorité qui s'impose de l'extérieur, ça, c'est bon pour « chez les païens », disait Jésus, une autorité qui se fait servir, on la trouve chez les païens mais pas chez les chrétiens. Aussi saint Pierre s'adressant aux évêques établis à la tête des communautés chrétiennes, leur recommandait de « ne pas jouer aux grands seigneurs mais de se faire le modèle pour leur troupeau. » (1ère Epître, ch.5,v.37).

Si un supérieur accepte que les autres lui rendent des services, le déchargent de telles ou telles servitudes, ce doit être uniquement pour être plus disponible afin de pouvoir servir davantage les autres dans la ligne de sa compétence, mais pas pour autre chose. Autrement tout est raté et nous retombons dans un monde païen.

Ainsi vous voyez, chers frères, comment le Seigneur a construit le monde pour nous tarabuster, pour nous obliger à avancer toujours. Pour garder l'estime de leurs enfants, pour que celle-ci grandisse dans leur cœur, les parents sont obligés de progresser toujours. Nous qui avons une responsabilité dans l'éducation des jeunes, et vous chefs et cheftaines avec nous, nous avons, de par notre fonction, le besoin, l'obligation de progresser pour mériter toujours l'estime de ces jeunes. Et je répète la même chose pour un couple : si l'on veut qu'un foyer tienne, il faut absolument que les époux soient chaque jour davantage dans l'admiration l'un de l'autre, sinon c'est la faille et le foyer s'effondre...

Voilà une première réflexion sur cet Evangile : je crois qu'elle peut aller très loin si nous voulons la poursuivre un peu, sous le regard du Seigneur.

 

La deuxième réflexion que m'inspire cet Evangile, rappelez-vous les enfants ce que nous disons dans nos cours de catéchisme, c'est la franchise des Apôtres.

Ce passage est un de ceux que l'on cite pour montrer que les Apôtres n'ont pas cherché à bluffer, à mentir, mais qu'ils étaient francs. En effet, dans cette scène, nous nous retrouvons nous-mêmes avec nos défauts.

Ils s'imaginent, ces bons Apôtres, que Jésus est le Messie que l'on attendait, le Messie qui dominerait le monde, qui serait Roi, alors c'est à qui aura les premières places et... on se "bouscule au portillon" ! Et là, Jacques et Jean sont malins. Ils n'ont pas osé, d'après l'Evangile de Saint Luc, aller directement demander à Jésus les deux premières places ; ils envoient leur maman. La pauvre maman arrive toute gênée : elle est là, elle n'ose pas le lui demander, elle sent bien que ce n'est pas très chic, cette petite manigance, mais enfin ! elle a voulu faire plaisir à ses gosses, à ses grands gosses... Jésus, qui devine sa gêne, lui dit : « Tu as quelque chose à me demander ? » Alors, oui, elle demande : « Je voudrais bien que mes deux gars que voilà, mon Jacques et mon Jean, tu les places à ta droite et à ta gauche dans ton royaume ». Et Jésus, qu'on ne roule pas facilement, devine bien que ce n'est pas la maman qui demande cela d'elle-même : il appelle les deux Apôtres et les force à formuler eux mêmes leur demande. Ils sont bien gênés... d'autant que par derrière, les dix autres Apôtres qui sont là et qui ont entendu la requête de la maman, rouspètent ! « Ils vont nous "faucher" les meilleures places ! » Ah !... la jalousie !... C'est bien nous, pas vrai ? L'ambition, l'orgueil, la jalousie, ça nous connaît ! Eh bien ! voilà : ces bons évangélistes nous racontent cette scène qui n'est pas du tout à leur honneur, ils nous racontent qu'ils étaient des "pauvres types" comme nous ! S'ils avaient voulu bluffer, ils n'avaient pas besoin de raconter cette scène là, il y a bien des épisodes de la vie de Jésus qu'ils n'ont pas racontés... On dirait, au contraire, qu'ils s'ingénient à raconter tout bonnement, je dirais tout bêtement, les choses comme elles sont, même si elles ne sont pas à leur avantage...

Et ce n'est pas le seul passage ! Rappelez vous, au catéchisme, nous en avons cité bien d'autres. Par exemple ces trois fois où Jésus leur dit : « Mais enfin ! vous êtes donc "bouchés" ! Vous ne comprenez pas ce que je vous ai dit après toutes les explications que je vous ai données ?!... » (cf. St Matthieu, ch.15, v.16 ; St Marc, ch.7, v.18 ; St Luc, ch.24,v.25). "Bouchés" ! c'est la traduction exacte d'après le Père Lagrange qui est un grand savant dans la connaissance de l'Evangile. Ah ! dire que l'on était "bouché"... ce n'est pas très glorieux ! Dire qu'on était "peureux", qu'on a laissé "tomber" Jésus Christ quand on a vu que ça tournait mal, ce n'est pas très glorieux non plus ! Et pourtant les évangélistes le disent parce que c'est la vérité et que ce sont des gens sincères.

Pour nous il est bien réconfortant d'abord de voir que les meilleurs amis du Seigneur, ceux qui ont été les meilleurs propagateurs de son Evangile, étaient comme nous au point de départ ... Alors, il ne faut pas trop nous affoler de nos défauts du moment que nous voulons nous en sortir.

Et puis, pour nous, c'est un drôle de réconfort de savoir que nos Evangiles, c'est du solide ! Il y a d'autres preuves que celle-là. Mais celle-là, elle compte ! Il faut la garder dans notre esprit lors des discussions que l'on peut avoir parfois : si les Apôtres avaient voulu nous raconter des légendes, eh bien ! ils s'y sont bien mal pris, ils étaient bien bêtes !

 

La troisième réflexion sur cet Evangile, elle m'est suggérée par le mot "rançon".

Jésus nous dit qu'il vient donner sa vie pour la "rançon" de la multitude. Vous savez ce que c'était qu'une rançon ? A l'époque, pour libérer un esclave, qu'il ait été raflé comme prisonnier dans une guerre ou qu'il ait été acheté sur le marché comme n'importe quel bétail, il fallait payer. C'est ce paiement que l'on appelait "la rançon". Il ne faudrait pas s'imaginer la même chose quand il s'agit de la Rédemption de Jésus-Christ ! Il y en a qui se figurent que Dieu a une justice assez bizarre. Dieu aurait frappé sur le Christ les coups que nous méritions... Qu'est-ce que ce serait cette justice-là ?... Ça irait peut être si c'était la justice de quelqu'un qui cherche à décharger ses nerfs ou sa colère sur n'importe qui. Ah ! la belle image de la justice du Seigneur que ce serait ! Non ! ce n'est pas ça, ce n'est pas ça du tout. Quand Dieu permet une punition, ce n'est pas Lui qui la donne. C'est nous... qui nous l'imposons, je dirais : nous n'avons pas voulu écouter les recommandations du Seigneur qui nous disait : « Ne fais pas cela, ça va te faire du mal ! Et moi, je ne veux pas que tu te fasses du mal. C'est pour cela que je te le défends ! » On a voulu le faire quand même. Eh bien ! la punition, c'est l'expiation, c'est-à-dire que l'on fait "l'expérience" de tout ce qu'il y de nuisible, de tout ce qu'il résulte d'ennuis pour nous du fait que nous n'avons pas voulu suivre la directive du Seigneur. Nous pouvons expérimenter combien le péché nous est néfaste. Et cette expérience est très utile, comme le disait tout à l'heure la première épître, pour nous ouvrir les yeux. Elle va nous faire voir combien le Seigneur est bon de nous interdire telle chose puisqu'elle nous fait tellement de mal. C'est cela que le Seigneur veut. Il ne va pas nous punir comme ça, de façon arbitraire, nous taper dessus et passer sa colère sur nous ! allons donc !

Et alors dans tout cela, que devient la rançon de Jésus Christ ? Eh bien ! la rançon de Jésus Christ se situe dans un tout autre contexte, dans le contexte de l'amour. Nous avons péché et le Seigneur par son amour fou pour son Père, par cet acte d'amour extraordinaire du Calvaire que nous renouvellerons tout à l'heure sur cet autel, par cet acte d'amour-là, Jésus a montré à son Père qu'Il l'aimait "à bloc" et... ensuite, quand il a demandé à son Père « Rends leur ton amitié, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font ! » (Luc, ch.23,v.34) « Je veux que là où je suis, mes disciples soient avec moi. » (Jean, ch.17, v.24 26), quand Jésus lui a demandé cela, son Père, pour ainsi dire, était pris au piège, pris au piège de l'amour, il ne pouvait pas le Lui refuser ! Et alors, le Seigneur a bien voulu nous redonner sa grâce.

Il pouvait bien être dégoûté, Dieu, de nous donner ses grâces puisque nous avions abusé. Il aurait pu dire : « Halte-là, j'arrête ! » Mais Jésus lui a dit : « Non ! Père, n'arrête pas ! Vois à quel point je t'ai aimé et, pour mes frères humains, continue à donner ta grâce, continue à donner ton amitié. »

Seulement cette grâce, elle ne va pas nous affranchir automatiquement. Ce n'est jamais du "tout cuit" avec Dieu, il faut notre collaboration et nous pouvons dire : « Non ! » Alors, chaque fois que nous résistons à la grâce de Dieu, c'est en vain, ce jour là, que le sang de Jésus a coulé pour nous.

Eh bien ! mes chers frères, pendant cette messe, demandons cela au Seigneur que chacun de nous prenne conscience des supériorités qu'il a, des qualités qu'il a, mais qu'il se dise bien : j'ai telle qualité, j'ai telle autre qualité, mais je dois les mettre au service de mes frères, ce sera mon honneur. C'est la devise des scouts et tout le scoutisme n'a qu'un but : vous préparer à pouvoir "SERVIR" parce que cela, c'est la suprême noblesse, c'est être à l'image de Jésus-Christ.

Et puis nous nous réjouirons, j'allais dire, d'être des "pauvres types" comme les Apôtres. Ne pas trop nous catastropher de cela du moment que nous voulons en sortir. Et nous nous réjouirons surtout de cette franchise des Apôtres qui nous garantit que ce qu'ils nous disent est vrai, que notre religion n'est pas basée sur des légendes, sur des contes, comme on voudrait nous le faire croire !

Et puis, enfin, ne gaspillons pas les grâces du bon Dieu : elles valent le prix du sang de Jésus-Christ !

 

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