Année B – 2ème dimanche de l'Avent


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SOMMAIRE DE L'HOMELIE

Les Marxistes attendent le GRAND SOIR... (ce que c’est...? on peut hâter ou retarder sa venue, on ne peut 1’éviter..)
Les Chrétiens attendent ce GRAND JOUR... ce que c'est... ?

Dans l’Ancien Testament...

le JOUR de Yahvé = ce sont les victoires du Peuple de Dieu (= Dieu mène l'histoire...)
le JOUR de Yahvé = c'est aussi, à partir de l’exil, la victoire définitive de Dieu sur ses ennemis (Dieu aura le dernier mot...)

Dans le Nouveau Testament...

Le Christ l’annonce sous l’image du Royaume de Dieu :

Comme imminent... débuté...déjà présent, mais aussi
Comme futur : il ne sera parachevé qu'à la fin des temps...

Les Apôtres et les premiers chrétiens :

L’identifient avec le « JOUR du CHRIST »
L’attendent comme « imminent »... tout en reconnaissant que personne n'en connaît la date...
Les chrétiens peuvent hâter ou retarder ce retour du Christ, identifié avec l’instauration d’une nouvelle terre... avec la régénération...

COMMENT HATER ce retour du seigneur... comment hâter cette arrivée du Royaume de Dieu…

Abaisser les collines : Dieu s’en est chargé… l’orgueilleuse Science humaine a dû en rabattre...
elle se sent incapable de donner un sens à la vie humaine…
elle vient confirmer bien des vérités de notre foi….

Comment combler les vallées, boucher les trous !
On désire sortir « du trou »... « du creux de la vague »…
Encore faut-il que les chrétiens ne fassent pas de complexes de fausse humilité…

Personne ne peut nier tout ce que le Christ a apporté à notre monde par l’entremise de son Eglise (énumération)
Donc, pas de forfanterie... mais prise de conscience de toutes les richesses spécifiques que nous pouvons, nous chrétiens, apporter à notre monde…
A condition que ne soyons pas des roseaux agités par le vent… éviter toutes les compromissions...

Redresser les chemins tortueux !


HOMELIE

LE GRAND SOIR !... pardon, pour les chrétiens, LE GRAND JOUR !...

Depuis 1890 environ, le Grand Soir désigne dans le langage politique le soir du grand bouleversement révolutionnaire espéré par certains pour renverser la société actuelle... Ce bouleversement, cette révolution, pour Marx et ses disciples, sont inéluctables et ceci non pas en raison de quelque principe de Justice immanent au cœur de l’homme, mais en vertu de la loi même du monde matériel, la loi du nombre. La masse des prolétaires qui d'après Marx, ne fera que croître du fait de la « concentration croissante » de la richesse dans des mains de moins en moins nombreuses - les gros capitaux battant les petits -, cette masse des prolétaires sera finalement la plus forte et écrasera les possédants. Telle est la marche dialectique de l'Histoire ; on peut la freiner ou l'accélérer mais on ne peut l'empêcher.

Le GRAND JOUR, le JOUR de YAHVE... ! Depuis quelques 750 ans avant Jésus-Christ, depuis le temps du prophète Amos, le petit pâtre de Téqoa, les serviteurs de Yahvé, le vrai Dieu attendent le « Jour de Yahvé » !... Toutes les fois que les ennemis sont battus ou écrasés, cela apparaît pour les juifs comme une intervention victorieuse de Dieu : on parle du « Jour de la colère ou de la vengeance ou du jugement » de Dieu. Et cela correspond à la conviction profondément enracinée dans l'âme juive que Dieu mène l'Histoire.

A partir de l'exil à Babylone, l’horizon s’élargit, les prophètes Daniel et Ezéchiel chantent non seulement les victoires de Dieu au cours de l'histoire, mais la victoire définitive de Yahvé sur tous ses ennemis : ce sera le « Jour » de Yahvé par excellence, à la fin des temps.

Cette fin des temps sera du reste précédée par « le temps de la fin » (Daniel, ch. 8, v. 17 - ch. 11, v. 35-40). Cette vision d'avenir correspond à cette conviction profonde : « Dieu aura le dernier mot ».

Le Nouveau Testament reprend cette idée et cette attente. Jésus, en effet, suscite cette même attente et présente cette idée sous l'expression du « royaume de Dieu » déjà employée pour la présenter dans l'Ancien Testament.

Pour lui, sa venue dans le monde inaugure déjà ce royaume et débute ce Grand jour de Yahvé. Avec sa venue, Dieu frappe son dernier coup ; c'est son dernier round, si je puis dire : le royaume de Dieu va commencer.

C'est pourquoi il présente parfois ce royaume comme imminent (Marc, ch.1, v.15), voire comme déjà présent, déjà commencé (Luc,ch.10, v.18 - v.23-24 et ch.11, v.20). Plusieurs de ses disciples – la génération même du Christ – Pourront en voir les débuts prometteurs (Matthieu, ch 16, v.28 et ch.24, v.34).

Mais cette expression du royaume de Dieu ne se fera que lentement et progressivement, comme il en va du grain de sénevé (Matthieu ch.13, v.31-34), et Jésus nous met en garde contre le découragement et la lassitude que pourrait causer cette longue attente. Il ne s’agira pas de nous endormir telles ces demoiselles d'honneur lassées d'attendre l’arrivée des mariés et qui laissent s'éteindre leurs lampes. Il ne s’agira pas de nous relâcher, tels ces serviteurs qui font bombance ou s’endorment parce que leur maître tarde à rentrer (Matthieu ch.25, v. 1-13 - ch.24, v.45-51). Il faut être constamment sur nos gardes, d'autant que l'Ennemi profite de ce que les ouvrières dorment pour semer l'ivraie par dessus le bon grain (Matthieu, ch. 13, v 25). Jésus déclare que la victoire finale, le Grand Jour de Yahvé où l'on verra le Fils de l’Homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et majesté (Matthieu, ch. 24, v.30 – Marc, ch. 14, v. 26 – Luc, ch.21 v.27) n'est pas pour tout de suite. Avant, tous les Apôtres auront été traduits devant les tribunaux et exécutés (Luc ch. 21, v.12 et ss) ; avant, il y aura des guerres et des fléaux de toutes sortes et des persécutions, mais « ce ne sera pas de sitôt la fin » (Luc.ch.21, v. 12 et ss). Il y aura, avant, toutes sortes d'Antéchrists et de faux prophètes (Matthieu, ch.24,v. 23-25).

Jésus dit même explicitement qu'il ne sait pas la date de ce jour (Matthieu ch. 24,v.36), mais qu'il arrivera à l'improviste et qu'il faut être constamment sur ses gardes.

Les Apôtres, eux identifieront ce jour de Yahvé avec le Jour du Seigneur-Jésus (1ère aux Corinthiens, ch.1l, v.8) ou encore avec le Jour du Christ (Philippiens, ch.l,v.6-10). Ils l’appellent aussi le « Jour de la Révélation » ou « de la Manifestation de Dieu »ou encore le « Jour de la Présence », la Parousie, mot grec qui désignait les visites officielles de l'Empereur.

Sans nul doute, au départ, les Apôtres et les premiers chrétiens ont pensé que ce grand Jour était tout proche. Saint Paul, lui-même, caresse l'espoir d’être encore vivant lors de ce Retour du Seigneur (1ère aux Thessaloniciens, ch. 4, v. 17), encore qu’il soit bien obligé de reconnaître que nous en ignorons totalement la date ( 1ère aux Thessaloniciens, ch.5, v.2) : il arrivera à l’improviste…

Si ce jour tarde à venir, Saint Pierre vient de nous dire qu'il ne faut pas en conclure pour autant qu’il n'aura pas lieu. Ce délai s'explique, d'une part parce qu’aux yeux de Dieu mille ans sont comme hier, d'autre part, comme le dit Saint Paul lui aussi (Romains, ch.2,v. 3-4), ces délais doivent être imputés à la miséricorde divine qui veut que tous les hommes soient sauvés et leur laisse ainsi le temps de se repentir.

Nous venons même d'entendre Saint Pierre nous dire, dans l'Epître de tout à l’heure que si la mauvaise volonté qui refuse de se repentit peut allonger les délais du Seigneur, nous pouvons, nous, hâter ce Grand Jour, ce Jour du triomphe de Dieu, qui instaurera « des cieux nouveaux et une terre nouvelle où habitera la justice ». Jésus, lui, l'avait appelé « Jour de la Régénération », c'est-à-dire du Renouveau ! (Matthieu, ch. 19,v.28).

Voilà bien qui a de quoi nous faire réfléchir...

Nous constations, dimanche dernier, combien ce règne du Christ, ce règne de Dieu, était loin d’être pleinement réalisé dans notre monde d'aujourd'hui. Nous constations même que ce règne était plutôt en régression et nous montrions l'urgence de ce Retour du Christ dans un monde qui semble vouloir s'en affranchir et le rejeter.

Que faire pour cela, que faire pour « hâter » ce retour ?

Le prophète Isaïe et Saint Jean-Baptiste nous l’indiquent : « Préparez la voie pour le Seigneur, redressez les chemins tortueux, aplanissez la route, que tout ravin soit comblé, que toute montagne ou colline soit abaissée. »

Aplanissez les routes, abaissez les collines… Ah ! oui, le bulldozer de Dieu s'en est chargé.

Elle n’est plus, l’époque du scientisme, où l'orgueilleuse raison humaine, fière de ses découvertes allait tout expliquer, qu’il n’y avait plus besoin de Dieu, et lui interdisait du reste d'intervenir dans le monde pour ne pas troubler ses calculs. A cette époque, on croyait naïvement que cette Science, que l’on divinisait, donnerait un sens à la vie humaine et assurerait le vrai bonheur ! Peu à peu, le bulldozer divin de l’expérience et de la vie est passé et l’orgueilleuse raison à bien dû s’en rabattre. Certes, la Science a fait de magnifiques découvertes et réalisé des merveilles, mais elle est bien obligée aujourd’hui de reconnaître qu'elle ne suffit pas pour apporter le bonheur.

Il n'y a pas si longtemps que paraissaient dans des journaux comme « Le Monde », qui ne sont pas spécifiquement religieux, des articles qui déclarait la faillite de la science pour donner un sens à la vie.

Aujourd’hui, il n’est plus de savants qui oseraient affirmer l’éternité de notre monde, s'ils veulent rester fidèles à leurs découvertes et à leurs principes scientifiques. D'une part, en effet on a constaté que tous les astres s’usent, d’autre part le principe de Carnot nous oblige à affirmer la tendance du monde à l'entropie, c’est-à-dire à l'équilibre des forces. Si notre monde était éternel, il y aurait donc belle lurette que les étoiles seraient éteintes et qu'il n'y aurait plus dans notre monde ni changement, ni évolution, toutes les forces s'étant équilibrées.

Aujourd'hui, en tout cas, personne ne peut nier que notre monde change, évolue. Il n'est donc pas, actuellement, l'être plénier, pleinement réalisé, dans toutes ses possibilités, l'être qui ne peut rien acquérir. Il n'est donc pas, par conséquent l'Etre dont l'existence ne dépend d'aucun autre.

Vous avez peut-être lu dans le numéro de Paris-Match du 19 avril de cette année, l'article de Robert Bariat intitulé : « Ils voient Dieu dans le télescope géant de Palomar ». Il s'agit d'un court exposé de la « Gnose de Princeton » d'après le livre de Raymond Ruyer. C'est une association de grands savants contemporains qui a débuté en Amérique à l'observatoire de Palomar, en Californie, qui s'est propagé en Angleterre et gagne maintenant la France. Parmi les affirmations de ces milliers de savants, je note celle-ci : « Rien dans cet univers n’apparaît plus comme statique. Tout est en devenir, sinon en création. La matière ne peut plus s'expliquer sans un recours à l'hypothèse de l'Esprit. Tout le mouvement de la vie sur la terre se développe selon des lois et des mécanismes d'une finesse et d'une intelligence tellement prodigieuses qu'ils ne sauraient être le fruit du hasard. Pour les expliquer, il faut nécessairement recourir à l'intervention d'une Intelligence Supérieure Organisatrice : Dieu, "le Vieux", comme disait familièrement Einstein… » (p. 80).

Nous pourrions ajouter encore : aujourd'hui, la science vient donner raison, même à la morale prêchée par l'Eglise. Quelques exemples seulement. L'Eglise a, depuis ses origines, condamné l'avortement comme meurtre et comme homicide. Or voici que la science établit maintenant sans conteste que la première cellule humaine est déjà bien spécifiée et renferme la programmation de tout le corps humain.

On s'est révolté par ailleurs, contre le pape quand il a condamné la fameuse pilule. Voici qu'aujourd'hui des médecins spécialistes dont potence et la bonne foi ne sont pas contestables, déclarent récemment aux Entretiens de Bichat que son emploi est une monstruosité surtout qui s'agit de jeunes adolescentes ! (cf. l'homélie du 1er dimanche de l'Avent)

Je pourrais allonger la liste indéfiniment. Le temps me manque. Oui, on dirait que notre monde a perdu de son orgueil méprisant et primaire vis-à-vis de la religion. Mieux que cela, il se tourne vers l’Eglise pour lui demander si elle ne pourrais apporter une réponse pertinente à la question sur le sens de la vie. Va-t-elle, par ses adeptes, être capable de répondre à cette attente ?

Pour cela, il faut avant tout que les chrétiens prennent bien conscience qu'ils ont quelque chose à apporter au monde.

Si nous doutons de ce que nous pouvons apporter au monde, si nous ne voyons pas très bien ce que l’Eglise a déjà apporté et si nous n'en sommes pas fiers, alors, nous ne ferons rien, nous nous mettrons à la remorque des autres, comme si nous n'avions, rien de spécifique et d'indispensable à donner. N’est-ce pas ainsi qu’il en va actuellement aujourd’hui ? « Que tout ravin soit comblé ! », c’était la deuxième consigne donnée par le prophète pour préparer les voies du Seigneur.

Que veut dire pour nous cette image ? que veut dire ce symbole ?

Ceci, je pense : il faut nous mettre en garde contre une fausse humilité, contre une fausse pudeur. De même que certains (probablement parce qu'ils y ont ,un intérêt !) essayent de ramener la charité chrétienne à une bonacité de béni oui-oui, de même on essaye de nous faite confondre "humilité chrétienne"et pleutrerie ! On dirait que notre Mère la Sainte Eglise de Dieu, tout au long de son histoire, n’a fait que des fautes, n'a fait que des bêtises. Certes composée d'hommes faillibles comme nous, elle a son poids de misères humaines comme chacune de nos familles, comme chacun de nous... Mais tout de même, je pense que le positif l'emporte de beaucoup sur le négatif et que nous avons le droit d'être fiers d'Elle.

Qui pourrait contester que l'Eglise ait contribué largement à l'abolition de l'esclavage en proclamant, comme le faisait Saint Paul, que l'esclave et son patron étaient égaux devant Dieu (Galates.ch.3,v. 27 – 1ère aux Corinthiens, ch..12, v.13 – Colossiens, ch.3,v.11), en proclamant qu'ils sont frères si ce sont des chrétiens, comme le disait Saint Paul en parlant à Philémon de son esclave Onésime (Epître à Philémon v.16), en donnant l’exemple de l'affranchissement des esclaves, comme le faisait Sainte Mélanie, cette grande Dame romaine qui, en un jour, affranchissait 8 000 esclaves, en accordant aux esclaves convertis l'accession aux plus hautes fonctions dans la hiérarchie, en en faisant des prêtres, des évêques, voire des papes, comme ce fut le cas de Pie 1er et de Calliste, en s'employant au rachat des esclaves, n'hésitant pas pour ce faire à vendre les vases sacrés ( cf. St Ambroise de off. cler. II 11-15).

Qui peut contester que l'Eglise ait contribué sérieusement au relèvement, de la dignité de la femme en déclarant, encore à la suite de Saint Paul, qu'elle était l'égale de l'homme, en prescrivant aux maris chrétiens d’avoir à entourer leur épouse du même respect, de la même sollicitude, de la même tendresse que celle dont le Christ entoure son Eglise (Ephésiens,ch.5,v. 25-38), en proscrivant la polygamie, en interdisant, à là suite du Christ l'infidélité; l'adultère du mari au même titre que celui de lafemme, en présentant la Vierge Marie comme la plus élevée de toutes les créatures non seulement humaines, mais aussi angéliques... et en en faisant le modèle parfait des jeunes filles et des mères ?

Qui peut contester que l'Eglise, à la suite du Christ, ait lancé dans le monde une offensive contre toute misère et toute souffrante ?

Et pour ce faire, n'a-t-elle pas ouvert une multitude d'orphelinats pour accueillir les enfants abandonnés ? N'a-t-elle pas ouvert les écoles, les hôpitaux, les hospices… même les hôtelleries ?

Qui peut contester que c'est l'Eglise, que ce sont les moines en particulier, qui ont appris bien des méthodes de culture aux paysans, en même temps qu'ils divulguaient les sciences dans leurs écoles ? Il n'y a pas si longtemps encore, n’est-ce pas ce que faisaient les missionnaires dans les pays de mission ? N'ont-ils pas été les premiers à aller y apporter la foi, les sciences et les méthodes de culture, et ce, parfois, au risque de leur vie ?

Qui pourrait contester que 1'Eglise a toujours enseigné et prêché le partage ? Comme elle a été longue à admettre le prêt à intérêt qui est à la base du capitalisme ! Encore ne l'a-t-elle admis qu'en y mettant des conditions qui, si elles avaient été suivies, nous auraient épargné les excès déplorables de celui-ci !

De même, l'Eglise ne s’est-elle pas faite le champion de la liberté ? N’est-ce pas à ce titre que le Pape Pie XI a condamné, on l'oublie trop souvent, le nazisme et le fascisme ?

Qui pourrait contester qu'aujourd'hui encore 1'Eglise enseigne patiemment et persévéramment un idéal qui ne peut que contribuer au mieux-être de la société et au bonheur de l’humanité ?

Qui peut contester qu’elle suscite par son enseignement et par ses sacrements un nombre incalculable d’efforts de la part de ses fidèles, dans le sens du dévouement, de la franchise, de la pureté, de la générosité, de la justice, de la fraternité... ? Efforts qui, sans elle, n'existeraient pas .

Je pense que si on enlevait de notre civilisation tout ce qui nous vient de Jésus-Christ par l’entremise de son Eglise, tout ce qui nous vient des siècles de christianisme, on retournerait à une véritable barbarie... On a voulu l'essayer, comme nous le disions dimanche dernier, et c'est peut-être pour cela que l’on est tombé au "fond du trou" que l’on arrive au "creux de la vague"et que l'on commence à avoir le désir d’en sortir... parce que c'est intenable, invivable irrespirable ! Il faut que les valises, que les trous, que les nids de poules soient comblés. Mais pour cela il faut que les chrétiens (sans tomber, certes dans le triomphalisme : ce serait de nouveau élever des collines et des bosses qui retarderaient le retour du Sauveur), il faut que les chrétiens ne soient pas des gens découragés, déprimés. Il faut, qu'ils ne fassent pas de la fausse humilité car, s'ils ont et s'ils ont eu leurs faiblesses (que celui qui n’en a pas leur jette la première pierre !), ils ont le droit d'être fiers du message qu'ils apportent et qui, qu'on le veuille ou non, a déjà fait ses preuves.

Troisième consigne du prophète et de Jean-Baptiste : redressez les chemins tortueux... Que de choses il y aurait à dire sur ce point : je ne puis m’y attarder.

Parlant de Jean-Baptiste à ceux qui l'entouraient, Jésus disait : « Ce n’est pas un roseau agité par le vent qui s'infléchit à droite ou à gauche suivant que le vent tourne. » Est-ce que nous, chrétiens, nous avons à nous mettre dans le vent...? Est-ce que nous avons à nous infléchir suivant que le vent souffle à droite ou à gauche... ? Si, pendant un certain temps, l'Eglise a été trop inféodée à droite, faut-il maintenant qu'elle s'inféode à gauche...? Non... ! Ce qui doit faire notre force, ce qui nous permettra d'atteindre aussi bien ceux de gauche que ceux de droite, ce sera notre netteté, notre droiture, notre refus de toute compromission avec le monde actuel. C'est de la vérité dont nous devons porter témoignage, de la vérité évangélique toute crue... Les compromis, les arrangements, les alliances, les amalgames...? Non ! non ! et non ! Qu'a dit Jésus-Christ ? que veut Jésus-Christ ? Il n'y a que lui qui peut être le Sauveur et ce n'est pas en mettant de la sauce humaine dans l'Evangile que nous le rendrons plus attrayant. Bien au contraire, cet Evangile édulcoré deviendra fade et ne pourra que donner la nausée ! Si l'Evangile au contraire, garde sa force et sa virulence alors les âmes généreuses se regrouperont, se catalyseront et l'on pourra voir "le salut qui vient de Dieu".

A ce monde qui a perdu pas mal de son arrogance, apportons donc fièrement, sans complexes et sans compromissions, apportons par notre parole et notre conduite, l'Evangile de Jésus-Christ tout cru. Oui ! je gage que beaucoup s’y rallieront et que le Seigneur retrouvera plus que jamais sa place parmi nous !

 

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