Année B – 4ème dimanche de Carême


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SOMMAIRE DE L'HOMELIE

 

L'entretien de Jésus avec Nicodème.

Nicodème vient trouver Jésus de nuit... sans doute par peur, par respect humain...
(Combien de Nicodème aujourd'hui... puissent-ils revenir "entre chien et loup" tout au moins)...
Il veut se donner une contenance...

Jésus le déroute.... Entrer dans son royaume... admettre sa doctrine, c'est entrer dans une nouvelle vie qui vient d'en haut...

 

Comment cela peut-il se faire... ?

Réponse : tu es docteur en Israël et tu ignores cela ! Seule, lui, Jésus, qui vient du ciel, peut nous parler des choses surnaturelles...
Oui, Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils... pour le sauver...
Mais beaucoup ne veulent pas le croire parce qu'ils ont peur de la lumière...

 

Cet entretien nous montre :

1°) Que la foi en Jésus présuppose la reconnaissance des "signes" de sa mission-divine... «Nous savons que tu es l'Envoyé de Dieu... ! » Saint Jean, l'évangéliste le plus mystique, insiste beaucoup sur la nécessité de ces "signes"...

2°) Que trois obstacles, trois peurs, peuvent s'opposer à la foi :

- le respect humain...
- la peur du mystère...
- la peur de la vérité...

 

Etude de ces trois obstacles :

1°) Le respect humain... ne pas avoir peur de se dire chrétien et ainsi de se compromettre...
2°) La peur des mystères ... Dieu nous dépasse...
3°) La peur de la vérité et de la lumière :

Le christianisme nous fait "vivre la vérité"...

- la vérité de notre dépendance vis à vis du Créateur...
- une logique jusqu'au boutiste...

Celui qui veut vivre dans le compromis ou l'hypocrisie ne peut être chrétien...

CONCLUSION


HOMELIE

IL FAISAIT NUIT...

Jésus, sans doute après une rude journée où, comme à son accoutumée, il s'était donné sans compter à tous ceux qui venaient à lui, une journée où il avait prêché, où il avait guéri, sans doute après un souper partagé avec les amis qui l'hébergeaient à Jérusalem, Jésus s'apprêtait à aller se reposer... Soudain, on frappe à la porte... « Qui est là ?... » C'est Monsieur Nicodème... Un notable ! Quelqu'un de bien connu... de trop connu pour oser, en plein jour, céder à la curiosité et, sans doute aussi, à la grâce qui le poussaient à aller trouver le Maître... Qu'auraient pensé, qu'auraient dit les membres de sa corporation, ces Pharisiens, qui, dès l'abord, n'étaient guère favorables à Jésus ?... Alors, il a calculé son coup... Oui, il ira trouver Jésus, mais de nuit, à une heure où il pensera que personne ne peut le voir.

Nicodème, Nicodème ! Que d'hommes te ressemblent aujourd'hui encore ! Peut-être moins parmi les nouveaux convertis qui, ordinairement, ont davantage le courage de leurs convictions, que parmi les anciens pratiquants qui, au su et au vu de tout le monde, ont un jour tout lâché et qui, maintenant, poussés peut-être par une certaine nostalgie, elle aussi fruit de la grâce, pensent parfois qu'ils devraient peut-être bien revenir... mais ils sont trop connus dans ce village, dans ce quartier... On dirait qu'ils ont "retourné leur veste ", qu'ils se sont laissés "avoir" par les curés !... Respect humain, force du respect humain qui en retient tant et tant qui sont plus soucieux du "qu'en dira-t-on ?" que du "qu'en dira Dieu ?". Jésus pourtant l'a dit tout net : « Celui qui aura rougi de moi et de mes paroles devant les hommes, moi aussi je rougirai un jour de lui devant mon Père et les anges de Dieu. » (Saint Matthieu, ch.10, v.32, Saint Luc, ch.9, v.26 et ch.12, v.8).

Prions, mes frères, pour qu'il y ait au moins quelques-uns de ces Nicodèmes qui, à Pâques, cette année, reviennent au Seigneur, au moins entre chien et loup, et renaissent, eux aussi, à cette seconde vie dont Jésus a parlé, à cette vie surnaturelle qu'ils ont peut-être perdue et qui est cependant la vie essentielle...

Nicodème est entré. Jésus l'a accueilli avec son divin sourire. Comment pourrait-il ne pas accueillir quelqu'un qui veut avoir un entretien avec lui ? Tout de suite, le monsieur un peu honteux de venir si tard déranger le maître, honteux surtout – mais cela il ne l'avouera pas, pas plus qu'il ne se l'avoue à lui-même – honteux surtout de son respect humain, le monsieur veut se donner une contenance... Il commence par un compliment, par une politesse à l'adresse du Seigneur: « Rabbi, nous le savons, tu viens de la part de Dieu, car personne ne peut faire les miracles que tu accomplis si Dieu n'est pas avec lui... » Jésus va lui répondre par une de ces paroles à l'emporte-pièce qui font choc... Nicodème est docteur en Israël, c'est quelqu'un de très calé, il entend se renseigner sur la doctrine de Jésus pour pouvoir la juger... Jésus va lui faire comprendre qu'il va perdre son temps ; sa doctrine, ce n'est pas une doctrine humaine, elle dépasse notre petite jugeote. Aussi, à brûle-pourpoint, Jésus lui lance cette phrase déconcertante : « Nul ne peut entrer dans le royaume de Dieu s'il ne renaît d'en haut ! » Du coup, toute la sagacité du docteur d'Israël s'effondre : « Comment quelqu'un d'âgé comme moi peut-il naître une seconde fois ? Peut-il rentrer à nouveau dans le sein de sa mère pour renaître ? » Et Jésus qui veut abattre l'orgueil de ce monsieur si entiché de sa science lui fait un peu honte : « Comment ! Tu es docteur, tu es professeur en Israël et tu ignores cela ? Je te le dis, en vérité, celui qui ne renaît pas de l'eau et de l'Esprit n'entrera pas dans le Royaume de Dieu, car ce qui est né de la chair est charnel, mais ce qui est né de l'Esprit est spirituel ! » Alors jaillit de la bouche de Nicodème l'éternelle question qui revient toujours quand on veut percer les mystères de Dieu : « Comment cela peut-il se faire ? »

A chaque fois que l'on pose cette question à Jésus, il refuse de répondre. Quand, lors de son discours sur l'Eucharistie, les Capharnaïtes se demanderont : « Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? » (Saint Jean, ch.6, v.52), Jésus ne répondra pas non plus.

 Comment pourrait-il accepter de faire passer ses mystères à la barre de nos petites jugeotes humaines ? Il se contente d'affirmer avec plus de force encore ce qu'il vient d'avancer. « Si déjà lorsque je vous parle de réalités terrestres, vous ne me croyez pas que sera-ce quand je vous parlerai des réalités célestes ?... Et pourtant nul n'est habilité à en parler sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme. Car Dieu a tant aimé le monde qu'Il lui a donné son propre Fils. Comme ceux qui avaient été mordus par les serpents durant la traversée du désert étaient sauvés, guéris lorsqu'ils regardaient le serpent d'airain que Moïse avait élevé sur un poteau, de même le Fils de l'homme sera élevé et quiconque jettera sur lui un regard de foi et de confiance sera sauvé ! » Voilà, tout est là pour saint Jean : pour naître à cette seconde vie, pour entrer dans le royaume de Dieu, pour vivre de la vie éternelle, il faut s'accrocher au Christ élevé sur la croix, au Christ, Fils de Dieu et témoignage de la folie de tendresse de Dieu à notre égard, il faut s'y accrocher par la foi avec tout ce que ce mot comporte pour saint Jean, c'est-à-dire avec une confiance éperdue parce qu'on reconnaît en lui le Fils de Dieu, parce qu'on croit que Dieu nous à aimés jusqu'à ce paroxysme... C'est à partir de là que débute une vie toute nouvelle, une vie surnaturelle... une vie rénovée de fond en comble...

Mais certains ne veulent pas adhérer au Christ, ils ne veulent pas s'approcher de lui, parce qu'ils ont peur de sa lumière... elle ferait ressortir leurs tâches... ils auraient honte d'eux-mêmes et ils préfèrent rester dans les ténèbres...

Cet épisode de l'entretien de Jésus avec Nicodème, dont l'Evangile d'aujourd'hui ne nous donne que la fin, tout cet épisode se situe entre deux peurs... Au point de départ : la peur du "Qu'en dira-t-on ?", à la fin : la peur de voir condamner sa conduite alors qu'on ne veut pas la modifier... Il faudrait y ajouter une troisième peur : celle des mystères de Dieu qui dépassent notre petite raison...

Trois obstacles majeurs à la foi, à la foi pratique...

Au point de départ de celle-ci un présupposé : Nicodème reconnaît que Jésus est l'envoyé de Dieu pour nous enseigner sa voie. Il le reconnaît à ses "signes", à ses miracles. Oui, ce présupposé est indispensable pour que notre foi soit "humaine", raisonnable. Que de fois je l'ai dit ! Et il est frappant de voir que saint Jean, pourtant le plus mystique, j'allais dire le plus surnaturel de tous les évangélistes, souligne très souvent ce rapport entre les miracles accomplis par le Christ, comme "signes" de sa mission divine, et la foi.

Quelques exemples entre bien d'autres :

Lors du premier miracle de Jésus, miracle de l'eau changée en vin à Cana, l'évangéliste conclut : « Tel fut le premier des signes de Jésus... Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui. » (Saint Jean, ch.2, v.11).

A la fin du même chapitre (v.23) : « Durant le séjour que Jésus fit à Jérusalem pour la Pâques, beaucoup crurent en son nom à la vue des signes qu'il accomplissait. »

Lors d'un autre séjour à Jérusalem pour la fête des Tentes, saint Jean nous dit : « dans la foule, beaucoup crurent en lui. Le Messie, quand il viendra, disaient-ils, accomplira-t-il plus de signes que n'en accomplit cet homme ? » (ch. 7 ,v.31).

Du reste, dans ses discussions avec les juifs, Jésus les renverra constamment à ses miracles, « aux œuvres qu'il accomplit et qui rendent témoignage de ce qu'il est, de sa filiation divine » (cf. ch.10, v.25, v.37-38 - ch.14, v.12 - ch.15, v.24). Et Jésus conclura : « Si je n'avais pas fait parmi eux des choses que nul autre n'a faites, ils n'auraient pas de péché, mais maintenant ils les ont vues et ils nous haïssent, moi et mon Père ! » (ch.15, v.24).

Enfin, dans la première conclusion de son Evangile (ch.20, v.30-31), saint Jean écrit : « Jésus accomplit en présence de ses disciples encore bien d'autres signes qui ne sont pas relatés dans ce livre ; ceux-là l'ont été pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu et qu'en croyant, vous ayez la vie en son Nom ! »

C'est clair : pour Saint Jean, il y a une démarche préalable à la foi, présupposée à la foi : c'est la vue des "signes" que Jésus nous a donnée de sa mission divine. Et, sans doute déjà pour voir dans les miracles de Jésus un signe de cette mission, il faut une grâce de Dieu. Saint Paul le disait tout à l'heure dans l'Epître : la foi est une grâce, et Jésus nous dit lui-même, dans cet évangile de Saint Jean : « Personne ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire.» (ch.6, v.44).

Mais puisque, selon Saint Paul à Timothée (1ère Epître, ch.2, v.4), « Dieu veut sauver tous les hommes et qu'ils parviennent à la connaissance de la vérité », il est certain que le Seigneur donne cette grâce, cette attirance, à tous les hommes. Seulement pour certains, ces signes de Jésus-Christ, ces signes de la mission de Jésus-Christ, bases rationnelles de notre foi, ne leur ont pas été présentés de façon assez claire, si même ils leur ont été présentés ! Il faut le redire sans cesse aujourd'hui où l'on semble faire fi de ce côté rationnel de la foi, où l'on croit qu'elle pourrait pénétrer en nous sans que notre raison y collabore en quoi que ce soit. Ceci à été condamné maintes fois par l'Eglise.

Mais ensuite, voici, d'après cet évangile trois autres obstacles qui peuvent faire avorter cette grâce de la foi :

Le premier, c'est le respect humain qui s'oppose à la profession ou à la pratique de notre foi. On n'ose pas se déclarer pour le Christ, comme si on avait honte de lui. C'est le moment de nous rappeler ce qu'a dit Jésus : « Celui qui aura rougi de moi devant les hommes, je rougirai de lui devant la face de mon Père et des saints anges ! »

Remarquez que, là encore, cette honte provient souvent de ce que nous n'avons pas de bases rationnelles assez solides, assez claires pour les présenter à ceux qui nous entourent « s'ils nous demandent raison de notre foi  » (cf. 1ère Epître de Saint Pierre, ch.3, v.15). Vous voyez comme c'est important d'étayer notre foi pour être sûr de notre affaire, pour ne pas avoir peur de la défendre et de nous compromettre dans nos différents milieux. Je vous avoue que je ne suis pas du tout d'accord avec ceux qui, aujourd'hui, voudraient que l'on camoufle son titre de chrétien. Je crois même que ce camouflage ne peut faire que du mal. Tôt ou tard, en effet, on finira par le découvrir et nous paraîtrons aux yeux de notre entourage, poltrons ou hypocrites. Je ne pense pas que c'est cela qui puisse inciter les autres à devenir disciples de Jésus-Christ ! Si nous avons approfondi les bases de notre foi, si nous vivons dans un échange constant avec le Seigneur, nous aurons le courage de le proclamer, de le confesser dans nos divers milieux, comme nous voyons, dans l'Evangile, que Nicodème, après cet entretien avec le Christ, n'a plus eu peur de prendre son parti en public, devant ses collègues Pharisiens. (Saint Jean, ch.7, v.50-51 et ch.19, v.39). « Celui qui m'aura confessé devant les hommes je le confesserai, devant mon Père » a dit Jésus. De fait, dès que quelqu'un se présente en chrétien, il catalyse quelque parti autour de lui et "ayant annoncé la couleur", comme l'on dit, il se sent compromis et obligé, pour ainsi dire, à se conduire de façon conforme à ce nom. C'est ainsi, comme le disait saint Thomas d'Aquin, que le respect humain, qui si souvent empêche de confesser le Christ, peut devenir une aide pour lui rester fidèle (IIa IIae q.88 art.1, in corpore).

La deuxième peur qui peut arrêter la foi, c'est la peur du mystère. Pour croire, il faut dépasser nos vues charnelles, terrestres. Il faut admettre que notre raison est bien limitée et que l'Etre divin, l'intelligence divine, la puissance divine, peuvent la dépasser. Il nous faut accepter que le Fils de Dieu nous révèle des choses qui nous dépassent. Jésus vient de le dire à Nicodème.

Enfin, troisième obstacle à la foi, celui qui est peut-être le plus fréquent, c'est, Jésus vient de le dire, la peur de la vérité, la peur de la lumière. « Faire la vérité ! » Vous avez sans doute comme moi été frappés par cette expression que nous retrouverons dans la bouche de saint Paul (cf. Ephésiens, ch. 4, v. 1-5) « Faire la vérité dans la charité. » Le christianisme nous fait vivre la vérité. Je disais, il y a quelques dimanches, la vérité essentielle sur laquelle repose l'existence du monde et notre propre existence c'est que nous sommes des êtres dépendants, dépendants dans notre existence même et, finalement, dépendants de Celui dont l'existence ne dépend de personne, de Dieu. A chaque instant, Dieu nous crée, c'est-à-dire nous pense et nous veut. Nous devons donc pour vivre cette vérité essentielle, vivre en dépendance de Dieu. Celui qui n'accepte pas cette dépendance, qui n'accepte pas cette obéissance – qui va du reste toujours dans le sens de l'épanouissement complet de notre être – celui-là ne peut pas être chrétien.

Et notre morale chrétienne elle-même est une morale de totale vérité, de totale loyauté, de totale logique.

Tout le monde admet qu'il ne faut pas tuer. Mais le chrétien va jusqu'au bout de la logique : ne pas tuer l'homme fait, mais aussi ne pas tuer l'enfant, pas même dans sa mère, respecter les sources de la vie humaine !

Ne pas tuer, oui mais aussi éviter tout ce qui, de près ou de loin, peut conduire au meurtre.

Avant de tuer, on se frappe : défense de frapper !

Avant d 'en venir aux coups, on s'injurie : nous savons comment Jésus condamne ceux qui se traitent de tous les noms (Saint Matthieu,ch.5, v.22-23) parce que, nous avons au l'occasion de le dire, c'est comme si on crachait sur l'image de Dieu qu'est notre prochain.

Avant de s'injurier, on se dispute : et Jésus, plutôt que de se disputer, veut que nous sidérions l'adversaire par notre grandeur d'âme lui accordant plus qu'il nous demande... (Saint Matthieu, ch.5, v.38-42).

Avant de se disputer, on se met en colère : et Jésus défend la colère ! Il veut qu'on en supprime les sources. Elle peut provenir, en effet, de ce que nous avons gardé rancune. Jésus demande à celui qui a attaqué de savoir s'excuser (ibi. v. 23-26) et à celui qui a été attaqué de savoir pardonner et, de rendre le bien pour le mal (ibi. v.43-48). Cette colère, elle peut provenir encore de ce que nous sommes jaloux des autres... Jésus nous demandera, pour que nous ne risquions pas de susciter la jalousie, de mettre au service, à la disposition des autres, ce que nous pouvons avoir de plus qu'eux (cf. Saint Matthieu, ch.20, v. 25-28 - ch. 23, v.1l). La colère, elle peut être allumée parce que avons dit du mal des autres, et Jésus défend non seulement de calomnier le prochain, c'est-à-dire de dire sur lui du mal qui ne serait pas vrai, mais aussi de médire, c'est-à-dire de parler sans nécessité des défauts et des fautes du prochain... Du reste, de toute façon, si on dit du mal des autres, c'est qu'on en pense du mal, et là encore Jésus nous demande d'arracher cette racine : défense de penser du mal des autres... défense de faire des jugements téméraires, c'est-à-dire de juger qu'ils ont mal agi, quand on n'a pas de motifs suffisants ! Il vaut mieux leur donner trop d'estime que de risquer de les priver d'une estime à laquelle ils pourraient avoir droit !

Cette logique, ce jusqu'au boutisme, nous le retrouvons dans tous les autres commandements :

 « Tu ne commettras pas d'adultère ! »... mais Jésus ne condamne pas seulement l'infidélité corporelle, il veut qu'on supprime, là aussi, le mal jusqu'en sa source : l'infidélité du cœur (Saint Matthieu, ch.5, v.27-30).

« Tu ne te parjureras pas ! » disait encore la loi de Moïse, c'est-à-dire : « Tu diras la vérité quand tu auras juré de la dire ». Jésus voudra que toute parole d'un chrétien vaille un serment, si bien que l'on n'ait plus besoin de jurer !

Ces exigences, cette logique, ce jusqu'au boutisme du Christ en effraient certains. Il est bien évident que ceux qui veulent vivre dans le compromis et dans une certaine hypocrisie, ne pourront pas accepter le christianisme. Au contraire, celui qui est totalement loyal, sera emballé par cette logique du Seigneur.

Je conclus :

Faisons effort pour mieux connaître les présupposés rationnels de notre foi. Nous nous y employons pendant ce Carême en étudiant la valeur historique de nos Evangiles...

N'ayons pas peur "d'annoncer la couleur" et de nous compromettre en nous présentant comme chrétiens pratiquants, dans quelque milieu où nous nous trouvions.

Admettons que Dieu a le droit de nous dépasser et qu'il est donc normal qu'il y ait des mystères dans l'ordre surnaturel...

Enfin soyons des passionnés de vérité... Que notre ambition soit de vivre dans la clarté, la limpidité, la logique du Christ, Notre Seigneur. Ayons horreur de tout ce qui est compromission et remercions le de nous avoir apporté sa vérité...

 

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