Année B – Fête de Noël


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SOMMAIRE DE L'HOMELIE

Ecarquillez vos yeux... Regardez cet enfant… !

C'est le plus beau des enfants des hommes… il a voulu que sa maman fût la vierge immaculée... pourquoi ?

- cet enfant, ce bébé, c’est le grand Dieu, le Créateur des astres. La science nous en fait mieux comprendre la grandeur…
- Cet enfant, c'est aussi le plus pauvre…

Voilà pourquoi :

C'est le Sauveur de notre monde… « Il vous est né un Sauveur... et en voici son signalement :

- sa pauvreté ... couche dans une crèche...
- sa mère, la Vierge, qui nous donne l’Emmanuel = le Dieu avec nous. »

De quoi souffre notre monde... ? du triomphe du matérialisme qui se manifeste de trois façons :

- le mépris de l'enfant ... Noël nous en révèle la grandeur...
- l’amour est animalisé… Il a voulu naître d'une Vierge
- L'importance exagérée donnée à l’argent...

Lui, Il nous apprend que sous des apparences bien pauvres peuvent se cacher d'immenses valeurs...

Lui, il nous apprend à nous dépouiller... il n’a pu supporter qu’il puisse y en avoir qui soient plus démunis que Lui…

Que ce Noël nous fasse prendre davantage conscience de la valeur d’un enfant, d’une âme d'enfant appelé à devenir fils de Dieu…

Qu’il fasse découvrir la beauté d’un véritable amour d’adoration…

Que notre vie révèle qu’il y a d’autres valeurs que l’argent… et, si nous le possédons, sachons montrer que nous avons conscience de n’en être que les gérants

Fêtez vos enfants... apprenez-leur à aimer Dieu comme vous voulez qu’ils vous aiment...

Demandons la pureté et le détachement pour continuer le Sauveur Jésus-Christ.


HOMELIE

ECARQUILLEZ VOS YEUX… ECARQUILLEZ VOS YEUX...

Comme le petit berger qui se dresse sur la pointe de ses pieds pour mieux voir, comme le roi mage, ou, tout simplement, comme le "ravi"…

Regardez, écarquillez les yeux ! Regardez ce petit enfant ! Qu’il est beau, ce corps tout neuf, tout pur, tout clair !

Ecarquillez les yeux, Regardez ! Ce tout petit qui est là, c’est le plus beau de tous les enfants des hommes !

Il a voulu que sa maman fut la vierge immaculée. Il a voulu que sa chair fut façonnée avec une chair qui n'avait été ni tarée ni salie.

Il a voulu que rien d'égoïste, rien d'instinctif, rien de passionnel ne se mêle à son origine : c'est le Fils de la Vierge ! Nous le disions il y a à peine quelques jours.

Ecarquillez les yeux ! les yeux de votre foi, mes frères, CE TOUT PETIT ENFANT, C'EST DIEU !

Aujourd'hui la science nous permet de mieux comprendre ce qu'est Dieu, car elle nous découvre l’immensité des astres, l'immensité de l'univers. Et Celui qui a inventé tout cela, Celui qui régit tous ces astres, toutes ces étoiles, ces milliards et ces milliards, ces centaines de milliards d'étoiles, il est là : c'est un enfant, c'est un bébé… !

« Bien que de condition divine, dit Saint Paul, il n'a pas revendiqué, jalousement le rang qui l'égalait à Dieu, mais il s'est fait un esclave », aujourd'hui un petit d'homme, un petit gitan !

Ecarquillez vos yeux cet enfant, il n'a même pas de berceau, il n'a même pas une maison… Il n'a même pas une écurie !... mais une grotte... Il n’y a pas plus pauvre...

Et cependant écoutez cette parole de l'Ange : « Il vous est né un Sauveur. »

Aujourd’hui, qui croit encore que le Sauveur c'est Jésus-Christ ?

Dans ce monde où tous souffrent actuellement d'inquiétude et d’angoisse, qui encore espère que c'est Jésus-Christ qui va nous sauver ?

Il nous est né un Sauveur !...

Et voici le signe auquel vous le reconnaîtrez : « Il est couché dans une mangeoire, dans une crèche ! » Pour lui, il n’y a pas eu de place à l’hôtellerie. Une place… ? ses parents n'auraient pas pu là payer assez cher, ils ont été obligés de se réfugier dans cette grotte, dans cet abri naturel…

Ce vous sera un signe ! Voici le signe que Dieu va vous donner, avait dit jadis le prophète au roi Achaz Une Vierge enfantera et elle donnera au monde l’Emmanuel !

Mes frères, De quoi souffrons-nous 'aujourd'hui ?...

Ce dont nous souffrons, nous le disions au cours de cet Avent, ce dont nous souffrons, c’est du triomphe du matérialisme qui vient étouffer l’être humain et le ravale au rang de l’animal. Et puisque, tout de même, nous sommes plus qu'un animal, cela nous révolte et il y a une partie, la meilleure partie de nous-mêmes qui ne peut accepter cela !

Ce triomphe du matérialisme, aujourd'hui, se manifeste de trois façons :

La première, c’est le mépris de l’enfant, le mépris du gosse ! Le mépris du "petit d’homme" qu’on traite comme un petit animal. Et quand il y en a trop, on les fait disparaître ! Le petit d’homme, lui, on ne le noiera pas comme un petit chat, on va le dépecer… puis on le fera brûler… Et c’est admis aujourd'hui ! pas par Dieu, certes ! mais par les hommes, par la loi des hommes !

En ce jour de Noël où nous nous penchons sur ce berceau, sur cette crèche, à travers les apparences si faibles, si pauvres, nous savons que cet enfant est Dieu. Quelle dimension cela donne à tous les enfants des hommes ! Puisque, s'il vient là le Fils de Dieu, c’est justement pour que tous ces petits deviennent eux aussi des fils de Dieu ; tous sont appelés à cette promotion, et ne n'est pas rien, ça ! Quelle est la noblesse, quelle est la dignité qui peut être comparée à celle-là, mes frères ?

Qu'est-ce qui manifeste encore le triomphe du matérialisme, aujourd’hui ? C’est l’Amour ravalé, animalisé, lui aussi, parce que tous ces gestes corporels ne sont plus animés, spiritualisés, transfigurés, ennoblis par l'adoration d'un être devant lequel on est en extase ! Parce qu'on a découvert en lui un reflet de la beauté même de Dieu !

Qu'est-ce qu’on en a fait aujourd'hui de l'Amour ?

Justement, le signe que cet enfant de la crèche est notre Sauveur, c’est qu'il a voulu naître de la Vierge Marie, et que par là, il a voulu donner mission à son Eglise et à nous tous, chrétiens... de porter dans notre monde pourri, et qui se vautre dans la boue, ce témoignage que la virginité, la pureté et l'amour, quand il est ainsi sublimé dans tous ses gestes c’est quelque chose de sensationnel !

Si celui ou celle qui a eu le cœur meurtri, si ceux qui ont été déshonorés, humiliés parce qu'ils ont été traités comme des instruments de plaisir peuvent en regardant vers l'Eglise, en regardant vers les chrétiens, découvrir ce signe du Sauveur qu'est la pureté, alors l'espoir renaîtra dans les cœurs !

Le triomphe du matérialisme aujourd'hui, c’est cette importance, quasi exclusive, donnée à l’argent, ce souci, presque exclusif des biens matériels. Si bien, nous le disions également pendant cet Avent, que pour les obtenir, on sacrifiera tout : et sa vie de famille, et sa vie morale sa vie morale, et sa vie religieuse, et... même la vie des autres ! Nous l’avons vu. Tout pour avoir des "ronds" !... Est-ce que c’est encore humain ? Et celui qui s’en sera mis plein les poches va tellement se cramponner à cet argent que, tel le mauvais riche de l'Evangile, il laissera les autres crever de faim à sa porte ! ne trouvez-vous pas que l’homme a besoin d'être sauvé de cela ?

Regardez ce petit ... tout pauvre... Lui., il nous apprend par cet exemple, que par delà toutes les apparences extérieures, par delà tous ces biens matériels, il y a d'autres valeurs qui peuvent se cacher parfois sous de bien humbles apparences ! Il nous apprend qu'il y a d’autres trésors cachés comme dans ce petit gitan !

Ce qu'il veut, ce petit, c'est justement nous apprendre à nous dépouiller nous même de ces biens matériels si nous avons, j'ose à peine dire la chance, de les avoir. Si nous les avons nous avons le devoir de les partager, si nous sommes frères ! Lui, il a tout donné. Il n’a pas pu supporter, c’eût été trop dur pour lui, d'être obligé de se dire qu'il y en avait qui étaient plus malheureux, plus démunis que lui : ça, il n’a pas pu le supporter ! Et c'est pour cela qu'il est né dans une étable, sur la paille, et c'est pour cela qu'il mourra pendu à une potence, à un gibet... Il pouvait subir le supplice de la croix mais il ne pouvait subir celui se de dire qu’il y en avait de plus malheureux que Lui ! Et c'est pourquoi il a pris la dernière des places !

Chers amis, il faudrait que ce jour de Noël nous illumine. Il faudrait qu'il change quelque chose dans le monde, dans notre monde. Et pour que ça change, ayons d'abord ce culte de la vie humaine de la dignité de l'homme, même du petit d'homme promu aujourd'hui dans le Christ à la noblesse d'enfant de Dieu. Admirons un gosse ! Jésus a dit qu’il n'y aurait à entrer dans son ciel que les gosses... et si nous les laissons salir, si nous les laissons ternir par notre monde pourri, alors nous ne pourrons pas entrer dans son ciel. Il l'a dit tout de même : « Malheur à celui qui aura scandalisé, qui aura sali un de ces petits ! Mieux vaudrait, pour lui, qu'il fut jeté à la mer, avec une pierre au cou ! » (Matthieu, ch..18 v.6).

Alors, le petit, il faut que ce soit le roi ! Non pas le roi en ce sens qu’on va se plier à tous ses caprices, mais le roi en ce sens que, de plus en plus, on lui fera prendre conscience de sa valeur, de sa dignité d'enfant de Dieu et qu'on "l'élèvera" en le faisant monter toujours plus haut, plus haut… jusqu'à l'apparenter au Seigneur. Ayons ce culte de l’âme d'un enfant, ce culte de la vie d’un gosse, de ce petit d’homme, de ce petit de Dieu…

Que notre cœur aujourd'hui s'ouvre à cette fraîcheur de la pureté, de la virginité, d'un amour humain réel, corporel, mais tellement beau parce que c’est une adoration ! Et que tous les gestes qui expriment, cette adoration, tous les gestes qui expriment la totalité du don de soi à un autre, c’est quelque chose d'absolu qui a, de ce fait, une valeur religieuse !

Et enfin, mes chers frères, que notre Communauté chrétienne, que toute 1'Eglise de Dieu puisse révéler au monde que le bonheur n’est pas uniquement dans les biens matériels. Il en faut, certes, mais c'est quand même secondaire ! Il y a d'autres valeurs, et lorsqu'on n'a pas ces valeurs-là, même si l’on a tout l’argent que l'on voudra, tous les biens matériels que l'on voudra, on souffrira parce qu'on tue ce qu'il y a de meilleur en nous... Et alors là, il faut que notre exemple, comme celui de Jésus-Christ dans sa crèche, montre que nous aussi, nous n'attachons pas tellement, tellement d'importance à ces biens matériels et que, lorsque nous les avons, nous sommes prêts à les partager avec tous les autres, que nous comprenons que nous n'en sommes que les gérants et que notre joie est de "faire des heureux" même dans ce domaine-là. Voilà à quels signes on doit reconnaître les continuateurs du Sauveur Jésus : le détachement, la pureté, le respect de l’enfant !

Ces enfants, vous allez les fêter aujourd’hui de tout votre cœur paternel, maternel. N'oubliez pas que ce sont des enfants de Dieu ! Ils appartiennent d’abord au Seigneur, et il faut leur apprendre d’abord à aimer le Seigneur, comme vous tenez à ce qu’ils vous aime vous-mêmes !

Demandons au Seigneur de nous donner la clarté, la pureté.

Demandons au Seigneur pour cette jeunesse qui se lève, demandons-la pour nos foyers, demandons-la pour tous ceux qui veulent vraiment sortir le monde de cette… pourriture dans laquelle il étouffe !

Et puis, enfin prions aussi pour que le Seigneur nous donne cet esprit de pauvreté, de détachement et de partage...

Alors, nous aussi avec Jésus-Christ, nous serons Sauveurs !

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