Année C – 6ème dimanche ordinaire


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SOMMAIRE DE L'HOMELIE

Nous ne sommes pas habitués à ce nombre et à cette formulation des béatitudes. Pourquoi ?

Ainsi se trouve posée pour nous la question de la façon dont ont été rédigés les évangiles...

Je vais essayer d'y répondre sommairement d'autant que je tiens à ce que vous, chrétiens , vous soyez le plus possible au courant des découvertes des sciences bibliques et théologiques...

1e étape : Avant d'écrire, les Apôtres ont prêché :

1°) aux non chrétiens : ils prêchent le "kérigme" = l'essentiel du message chrétien...

- faisant une simple allusion aux faits et gestes du Christ quand ils s'adressent à des gens qui le connaissaient bien.
- donnant selon un schéma un résumé succinct de ses faite et gestes quand ils s'adressent à des gens qui ne le connaissaient pas très bien...

 2°) aux chrétien (aux convertis) : ils font des "sermons" répondant aux besoins et aux questions de la communauté en citant les paroles et les gestes correspondants du Christ...

2e étape : Pour ne pas l’oublier et pour pouvoir le transmettre, on "prend des notes" sur leur enseignement...

- On trouve la trace de mêmes petits écrits dans les évangiles "synoptiques"...
- Saint Luc fait allusion à ces écrits...
- Papias et Clément d'Alexandrie disent que saint Marc consigna la prédication de saint Pierre...

 3e étape : On sentit le besoin de rédiger les évangiles :

 - quand les premiers témoins commencèrent à disparaître...
- et quand l'évangélisation s'étendit à des gens qui n'avaient pas connu le Christ...

D'après la Tradition et la comparaison du texte des trois synoptiques, on peut dire :

- Saint Matthieu a écrit le premier évangile en araméen entre 40 et 50.
- Saint Marc rédige le sien vers 65 en s'inspirant d'une traduction grecque de cet évangile et de ses souvenirs sur la prédication romaine de St Pierre...

- Notre St Matthieu actuel rédigé en grec puise  :

- dans le Matthieu araméen :

> tantôt directement
> tantôt par l'entremise de Marc qu'il suit de près...

- dans une source commune avec saint Luc...
- dans une information personnelle...

- Saint Luc suit saint Marc, sauf une parenthèse de son chapitre 9, v. 51 à son chapitre 18, v. 14 dans laquelle se trouvent des éléments personnels et d'autres communs avec notre évangile actuel de saint Matthieu. Il puise aussi dans une tradition qui lui est commune avec saint Jean...
Enfin il a ses informations personnelles...
Son évangile a été rédigé entre 70 et 80.

 Les Evangélistes ont gardé le genre "sermon"...

- IIs consignaient en effet la prédication apostolique.
- Eux-mêmes en écrivant avaient un but bien précis qui explique le choix, l’arrangement et l'interprétation des paroles et des faits et gestes du Seigneur qu'ils nous ont conservés...

Pour ce qui est des "paroles du Christ" :

- Bien qu'il ait employé les techniques de mémorisation utilisées couramment, on ne peut s'attendre à une fidélité de mémoire allant jusqu'à l'exactitude littérale..
- De plus, là encore, le souci d’être compris des lecteurs auxquels ils s'adressent a pu les amener à quelques modifications matérielles qui n'altèrent pas l'enseignement du Christ qu'ils ont le souci de nous transmettre.
 


HOMELIE

JE GAGE QUE VOUS AVEZ DU ETRE SURPRIS EN ENTENDANT CET EVANGILE...

"Les Béatitudes", nous les connaissons presque par cœur pour les avoir entendues chaque année le jour de la fête de la Toussaint et pour les avoir chantées souvent à nos messes.
Mais justement vous avez dû être frappés de ce que le texte que vous venez d'entendre ne correspondait pas à celui auquel vous étiez habitués. Vous venez, en effet, de les entendre dans la forme qu'elles ont dans l'évangile de saint Luc alors que vous les connaissez sous celle qu'elles ont en saint Matthieu.

Saint Luc les ramène à quatre seulement alors que saint Matthieu nous en donne huit. Chez saint Luc, elles revêtent une forme plus directe, disons, si vous le voulez, plus réaliste : « Heureux vous, les pauvres... », alors que saint Matthieu écrit « Heureux les pauvres en esprit... » « Heureux vous qui avez faim maintenant » dit Jésus en saint Luc au lieu de « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice » chez saint Matthieu, etc.
De plus saint Luc les fait suivre immédiatement de quatre malédictions correspondantes alors que saint Matthieu reporte les malédictions du Christ – qui chez lui sont comme les Béatitudes au nombre de huit – 17 chapitres plus loin, vers la fin du ministère du Christ.

Ainsi se trouve posée devant vous la question de la façon dont ont été rédigés les évangiles. Aussi, si vous le voulez bien aujourd'hui, laissant de côté l'homélie, je vais répondre brièvement à cette question.

Vous savez tous déjà combien je souhaiterais que les fidèles soient toujours tenus au courant, au moins sommairement, des dernières découvertes faites par la science biblique et théologique, pour pouvoir discuter de façon pertinente sur ces sujets.
Or donc, que nous disent les exégètes, c'est-à-dire les experts ès science biblique, sur la façon dont ont été composés nos évangiles ?
Après la Pentecôte, les Apôtres ne se sont pas mis à écrire mais à prêcher, comme Jésus le leur avait recommandé, la bonne nouvelle du salut que ce Jésus avait apporté au monde par sa Passion et sa Résurrection, mais aussi par sa vie et son enseignement.

Nous pourrions distinguer deux sortes de discours des Apôtres : ceux qu'ils adressaient aux gens qu'ils voulaient convertir et amener à la foi chrétienne et ceux qu'ils adressaient aux déjà convertis pour les aider à mener une vie en harmonie avec les enseignements et les exemples du Christ. 

Devant les gens à convertir, les Apôtres proclamaient l'essentiel du message chrétien, à savoir la bonne nouvelle du salut que Jésus a apporté au monde par sa mort et sa Résurrection. Voilà pourquoi en langage technique on appelle cet essentiel du message chrétien, le "kérigme", mot grec qui veut dire "la proclamation".
Nous trouvons dans les Actes des Apôtres le résumé de cinq discours de saint Pierre proclamant cet essentiel du message soit à la foule (cf. Actes, ch.2, v.14-39 et ch.3, v.11-26), soit au Sanhédrin (cf. Actes, ch.4, v.8-12 et ch.5, v.29-32), soit à la maisonnée du centurion Corneille (cf. Actes, ch.10, v.34-43) et le résumé d'un discours de saint Paul à Antioche de Pisidie (cf. Actes, ch.13, v.16-41). Or dans ces discours, nous trouvons une trame qui est essentiellement la même. L'Apôtre part d'un fait qui donne occasion à la proclamation de la mort et de la Résurrection salvatrices du Christ.

Quand le prédicateur s'adresse à des gens qui connaissent bien le Christ (par exemple les foules de Jérusalem ou le Sanhédrin), il le campe devant son auditoire en faisant une simple allusion à ses miracles et aux événements le concernant qui sont bien connus de ceux qui écoutent.

Quand, au contraire, il s'agit de gens qui n’ont pas entendu parler ou presque pas entendu parler du Christ (cas de Corneille et des auditeurs de Paul à Antioche de Pisidie), le prédicateur brosse tout au moins un résumé de la vie du Christ d'après le schéma suivant : préparation de sa venue par Jean-Baptiste, ministère en Galilée, montée de Galilée à Jérusalem, mort et résurrection. Le prédicateur montre ensuite que par cette mort du Christ se réalise le dessein de Dieu et il proclame sa résurrection dont il s'affirme le témoin. Il montre que cette résurrection prend tout son sens du fait qu'elle a été annoncée par les Ecritures, enfin il exhorte vivement ses auditeurs à tirer de tout cela les conséquences en se convertissant.

Quand ils s'adressaient aux convertis, comme lorsque nous faisons un sermon aujourd'hui, les Apôtres choisissaient un sujet qui répondait aux besoins ou aux questions de la communauté chrétienne et, sur ce sujet, ils s'efforçaient, comme nous le faisons pour vous aujourd'hui, de leur donner le point de vue chrétien en leur citant les paroles ou les exemples du Christ qui leur revenaient en mémoire à ce propos.

 

Comment de cette prédication apostolique est-on passé aux écrits ?

Tout le monde est d'accord pour dire aujourd'hui qu'avant même la rédaction de nos évangiles, il y a eu des petits écrits qui circulaient entre chrétiens. Ces petits écrits consignaient, pour ne pas risquer de l'oublier et pour pouvoir le transmettre, l'enseignement que les Apôtres donnaient dans leur prédication. Les Evangélistes se serviront en partie tout au moins de ces écrits.

Vous savez que l'on appelle les trois premiers évangiles (saint Matthieu, saint Marc, saint Luc), les évangiles synoptiques (du mot grec "synopsis" qui signifie voir d'un seul coup d'œil) parce qu'on peut mettre la plus grande partie du texte de ces trois évangélistes en parallèle de façon à voir "d'un coup d'œil" leurs ressemblances et leurs dissemblances. Or on trouve parfois dans deux de ces évangiles, souvent même dans les trois, la trace des mêmes petites unités littéraires recopiées presque mot pour mot.

Saint Luc lui-même, au début de son évangile, fait allusion à ces écrits fragmentaires qui circulaient déjà. « Puisque beaucoup, dit-il, ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, selon ce que nous ont transmis ceux qui, témoins oculaires dès le commencement, sont devenus ensuite serviteurs de la parole, j'ai décidé, moi aussi, après m’être informé soigneusement de tout depuis le début, d'en écrire l'exposé suivi... etc. » (St Luc, ch.1, v.1-4).

De son côté Papias, évêque d'Hiérapolis vers 110-120, nous rapporte que Jean le Presbyte, Jean l'Ancien, disait que Marc, l'interprète de saint Pierre, écrivit exactement tout ce qu'il se rappelait des paroles et des actions du Seigneur, mais non en ordre, parce que Pierre donnait ses instructions suivant les besoins du moment mais sans faire une composition ordonnée des oracles du Seigneur.

Clément d'Alexandrie (150-210) nous dit, lui aussi, que suivant "l'Ancien", « Lorsque Pierre eût prêché la Parole à Rome... beaucoup de ses auditeurs exhortèrent Marc, qui depuis longtemps l'accompagnait et savait par cœur ce que l'Apôtre avait dit, à mettre par écrit ce qu'il avait entendu. Marc composa donc son évangile et le donna à ceux qui le lui demandaient... »

 

Comment de ces "notes" prises sur la prédication des Apôtres, est-on passé à nos évangiles ?

A partir du moment où les témoins de la première génération commencèrent à disparaître, on sentit le besoin de mettre par écrit un résumé de leur prédication, de leur enseignement.

D'autre part, au fur et à mesure que l'évangélisation s'adressait à des gens qui n'avaient pas connu le Christ, on sentit le besoin de donner, non seulement un résumé de son enseignement, mais aussi quelques renseignements sur ses faits et gestes. Pour cela les évangélistes synoptiques suivront le schéma que nous trouvons dans les discours des Apôtres lorsqu'ils s'adressent à des gens qui ne connaissaient pas très bien le Christ, à savoir : le ministère préparatoire de Jean-Baptiste ; le ministère de Jésus en Galilée ; sa montée à Jérusalem ; sa passion, sa mort et sa résurrection. Il s'agissait en effet de donner des faits et gestes du Seigneur un résumé facile à retenir et qui permit de bien le situer. Voilà pourquoi, pour simplifier, on ne faisait pas mention des différentes allées et venues de Jésus de Galilée à Jérusalem durant son ministère. C'est saint Jean qui, écrivant bien après, nous en parlera parce qu'il semble avoir voulu compléter ses prédécesseurs et avoir eu, lui, un certain souci de chronologie.

En tenant compte des données de la Tradition et des ressemblances et dissemblances que l'on constate chez les synoptiques, voici "en gros" ce que nous disent actuellement les experts ès science biblique sur la façon dont ont été rédigés les trois premiers évangiles.

D'après la Tradition, saint Matthieu fut le premier à rédiger ainsi un véritable évangile entre les années 40 et 50. Dans cet évangile, il consignait la prédication palestinienne et s'adressait aux juifs : voilà pourquoi il le rédigea dans la langue employée couramment alors en Palestine, c'est-à-dire en araméen. Nous n'avons plus le texte de cet évangile araméen, mais il fut très vite traduit en grec pour être accessible à un cercle plus vaste de lecteurs.

Saint Marc à son tour, vers l'an 65, rédigea son évangile en se servant de l'une de ces traductions grecques de l'évangile araméen qui consignait la prédication palestinienne de saint Pierre. Il se servit également de ses souvenirs personnels puisque, compagnon de saint Pierre à Rome (cf. 1e Epître de Pierre, ch.5, v.13), il l'avait lui-même entendu prêcher bien des fois.

Notre évangile actuel de saint Matthieu rédigé primitivement en grec, lui aussi, a été écrit par un anonyme. Mais comme il se sert beaucoup de l'évangile araméen de saint Matthieu dans lequel il puise soit directement (surtout pour les paroles), soit indirectement par l'entremise de l'évangile de saint Marc qu'il suit de très près, il a circulé comme une réédition de cet évangile revu et complété. Complété, car il a puisé, surtout pour les paroles du Seigneur, à une source qui lui est commune avec saint Luc, sans parler des informations qu'il a pu recueillir personnellement, par exemple pour le récit de l'enfance du Christ. Cet évangile a donc été écrit après celui de saint Marc puisqu'il s'en sert, donc après 65, probablement aux alentours de 70.

Quant à saint Luc, lui aussi il se sert de saint Marc qu'il suit presque pas à pas, sauf de son chapitre 9, verset 51, au chapitre 18, verset 14 : il y intercale une longue parenthèse qu'il situe dans le cadre de la montée de Jésus de Galilée à Jérusalem. Cette parenthèse contient des passages (surtout des paroles) que l'on retrouve chez saint Matthieu, mais dispersés à travers tout son évangile. Cette parenthèse contient aussi d'autres passages qui sont propres à saint Luc et proviennent, comme ses chapitres sur l'enfance du Christ, de son enquête diligente. On trouve encore en saint Luc plusieurs indices d'une tradition commune avec saint Jean. Cet évangile a donc été écrit certainement, lui aussi, après celui de saint Marc puisqu'il s'en inspire, probablement entre les années 70 et 80.

Ces évangiles, qui consignaient la prédication apostolique, en ont gardé le genre, car les évangélistes voulaient, eux aussi, être à leur façon des prédicateurs : ils écrivent pour un but qu'il est facile du reste de déceler et, comme dans les sermons, c'est d'après ce but et d'après les lecteurs auxquels ils s'adressent qu'ils choisissent, regroupent et interprètent les paroles et les faits et gestes du Seigneur.

 

Voici quelques exemples :

La parabole de la brebis perdue racontée par Jésus pour justifier son attitude miséricordieuse vis-à-vis des pécheurs (cf. St Luc, ch.15, V.1-8), est placée par saint Matthieu dans son chapitre 18 dans lequel il a regroupé toutes les consignes du Christ qui peuvent contribuer à créer une vraie vie de communauté.

Saint Marc qui voulait surtout montrer que Jésus, tout Fils de Dieu qu'Il était, avait été rejeté par les juifs parce qu'il ne réalisait pas l'idée qu'ils s'étaient faite du Messie, insiste beaucoup moins sur son enseignement et omet bien des paroles du Christ qui devaient se trouver cependant dans l'évangile araméen dont il s'inspire...

Saint Luc, écrivant pour des païens, omet tout ce qui, pour eux qui ne sont pas habitués aux us et coutumes des juifs, serait difficile à comprendre. Voulant montrer que Jésus est le Sauveur, il souligne tous ses gestes et ses paroles de miséricorde à l'égard des petits et des pécheurs...

Voilà donc ce que l'on peut dire sur la façon dont s'est fait le regroupement des paroles et des épisodes de la vie du Seigneur dans les évangiles.

Voici maintenant ce qui explique pourquoi les paroles mêmes du Christ peuvent différer (non pas au point de vue du sens, mais au point de vue littéral) d'un évangile à l'autre.

Sans aucun doute, le Christ a employé une forme d'enseignement très utilisée en Orient qui permettait aux élèves, aux disciples, à une époque où l'on écrivait fort peu, de se rappeler facilement l'enseignement du Maître. Le Père Jousse a pu faire remarquer que, lorsque des spécialistes retraduisent les textes que nous possédons en araméen, ils retrouvent des phrases et des formules si bien balancées qu'il suffit de les prononcer à haute voix pour comprendre qu'elles devaient se graver du premier coup dans la mémoire (cf. Comment sont nés les évangiles, Ed. SOFEC, Saint-Brieuc, p. 12).

Cependant Dieu ne fait pas de miracles inutiles. Les lois de la transmission de tout témoignage ont donc joué ici comme ailleurs. Or il est extrêmement rare que la fidélité de transmission de ce qu'a dit un tel ou un tel, aille jusqu'à l'absolue exactitude littérale. Dès lors ne nous étonnons pas si nous n'avons pas une identité littérale parfaite d'un évangéliste à l'autre, par exemple dans la formule des béatitudes qui, nous venons de l'entendre, n'est pas la même chez saint Luc et chez saint Matthieu. Par exemple encore dans les paroles du "Pater" qui, tout en gardant le même sens, ne sont pas exactement les mêmes chez saint Matthieu (ch. 6,v. 9-13) et chez saintt Luc (ch. 11, v. 2-4), ou même dans la formule de la consécration qui, tout en ayant le même sens, est plus courte chez saint Marc et saint Matthieu que chez saint Luc qui nous donne la même que celle que saint Paul cite dans sa première lettre aux Corinthiens (cf. Matthieu, ch.26, v.26-29 et Marc, ch.14, v.22-25 - Luc, ch.22, v.19-20 et 1e aux Corinthiens, ch.11, v.23-25).

Nous pouvons même ajouter, puisque nous sommes dans le genre "sermon", que certaines contradictions littérales matérielles entre les évangélistes s'expliquent par le souci du prédicateur ou de l'évangéliste de s'adapter à son auditoire qui est différent. Ainsi dans saint Matthieu (ch.10, v.10), Jésus donnant à ses Apôtres ses consignes de dépouillement total, leur demande, entre autres choses, de ne pas prendre de chaussures... alors que dans le passage parallèle de saint Marc (ch.6, V.8-9), Jésus leur permet de chausser des sandales. Le Père Troadec explique : saint Matthieu s'adresse à des Palestiniens pour lesquels la chaussure est un luxe et qui sont habitués à marcher pieds nus ; saint Marc, lui, s’adresse à des Romains qui n'avaient pas coutume de marcher pieds nus et pour lesquels la sandale était la chaussure commune. « La même exigence de pauvreté proclamée par Jésus se concrétise de façon diverse selon les auditoires. » (H. Troadec O.P., L 'évangile selon St Matthieu, Mane, p. 18).

Je ne puis prolonger cet entretien. Que tout cela vous donne tout au moins une petite idée du travail minutieux auquel se livrent les experts en science biblique. Ils étudient vraiment "à la loupe", si je puis dire, chaque phrase, chaque mot de l'évangile...

Que cela nous donne à nous aussi le désir de l'étudier toujours de plus près. Cette étude ne peut que nous emballer en nous faisant découvrir combien ces livres sont proches de nous par la façon dont ils ont été rédigés et en même temps à quelle hauteur ils nous transportent...

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