Année C – Baptême du Seigneur


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SOMMAIRE DE L'HOMELIE

Qui a fourni les éléments de cette scène que les Evangélistes placent comme ouverture à la vie publique de Jésus ?...

Très probablement Jean-Baptiste ... c'est lui qui a eu la vision des cieux ouverts… de la colombe...et entendu la voix... Ensuite il en fera part à ceux qui viennent le trouver...(cf. Evangile de St Jean.)

C'est la tactique de Dieu et du Christ ... certains voient... et rapportent ensuite aux autres... « contemplata aliis tradere… »
Dieu veut que la solidarité joue même dans le domaine spirituel… pour que nous fassions communauté. Nous avons de la peine à l'accepter.

Dieu parle aux hommes par des "signes" sensibles, des visions...
C'est cette "économie" divine, parfaitement adaptée à notre nature, qui, joue dans les sacrements...
Le sacrement est un dialogue par signes entre l'homme et Dieu...
Le Seigneur nous notifie ainsi, certaines de ses grâces pour que nous y collaborions…

Application au Baptême :

- Du côté de Dieu : il signifie que Dieu " passe l'éponge " sur le passé… et donne son Esprit...
- Du côté de l'homme : suppose rupture avec tares ancestrales et péchés personnels… et engagement de suivre le Christ...

Cas des enfants :

- La pratique du baptême des enfants remonte à l'âge apostolique…
- Ce sont les parents qui promettent de faire tout leur possible pour qu'un jour l'enfant décide de suivre le Christ...
- L'Eglise demande qu'ils soient "doublés" par les parrain et marraine… surtout si les parents ne son guère chrétiens… Conditions pour un vrai parrainage…

 Avantages du baptême des jeunes enfants :

Pour leur donner la possibilité de choisir librement et en connaissance de cause d'être chrétiens, il ne suffit pas de leur donner l'instruction religieuse…
Il faut aussi la grâce de Dieu…

Conclusion :

Remercions Dieu d'agir avec nous d'une façon "si humaine"…
Remercions-le de bien vouloir faire de nous ses enfants


HOMELIE

CETTE FRESQUE DU BAPTEME DU CHRIST, elle est dessinée par les trois premiers évangélistes, et saint Jean l'évoque également au début de la vie publique de Jésus.

Qui a pu fournir aux évangélistes les éléments de cette fresque ? Ces éléments proviennent, semble-t-il, de Jean-Baptiste qui, l'Evangile de saint Jean le dit explicitement, a parlé de la vision qu'il avait eue au moment du Baptême de Jésus. (St Jean, ch.l, v.32-34).

 D'après les textes évangéliques, il semble bien que ce soient Jésus et Jean-Baptiste seulement qui ont eu cette vision des cieux ouverts et de l'Esprit Saint descendant « sous un aspect corporel, comme une colombe », et il semble bien que ce soient eux seuls, et non la foule, qui ont entendu le voix venue du ciel.

Pour Jésus, cette vision ne faisait que concrétiser, sous une forme très ressemblante à celle employée pour l'envoi en mission des Prophètes, ce qu'il savait déjà, mais pour Jean-Baptiste c'était une révélation : « Il vient après moi un homme dont je ne suis pas digne de dénouer la courroie de la sandales... Il vient après moi, mais il était avant moi !... Et moi je ne le connaissais pas mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'avait dit : « Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit Saint. » Et cette révélation, cette vision que Jean a eue, il avait la charge d'en faire part à ceux qui venaient le trouver dans le désert : « C'est pour qu'Il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser dans l'eau. » (Jean., ch.1, v.31). Et le Baptiste déclarait : « J'ai vu l'Esprit tel une colombe, descendre du ciel et demeurer sur lui... oui, j'ai vu et j'atteste que c'est Lui, le Fils de Dieu. » (Jean, ch.1, V.32 et 34)

Cela nous révèle, à nous, toute l'économie du plan divin. Dieu choisit quelques témoins privilégiés auxquels il se manifeste et il les charge ensuite de transmettre le message qu'il leur a confié. Il en ira ainsi, par exemple, pour la Résurrection.

Dieu veut que nous ayons besoin des autres jusque dans le domaine spirituel... C'était pour lui la meilleure façon de nous lier entre nous, de créer entre nous une, communauté, de faire de nous un corps dont les membres ont besoin les uns des autres... Si chacun pouvait se suffire à lui nous pourrions rester juxtaposé ! Or chose curieuse, beaucoup de gens acceptent cette dépendance dans tous les domaines, hormis le domaine religieux.

Nous acceptons, nous trouvons normal d'aller à l'école, d'avoir des maîtres qui nous enseignent ce qu'eux-mêmes ont appris, nous trouvons tout normal de recourir à des techniciens, nous n'hésitons pas à aller consulter médecins, avocats, architectes ou spécialistes quelconques... Mais pour ce qui est du domine religieux, nous trouvons très mauvais de ne pas nous suffire à nous-mêmes, nous trouvons très mauvais que le Christ nous ait obligé à recourir à d'autres hommes... Toujours ces deux poids et mesures dont j'ai déjà eu l'occasion de parler. Si nous acceptions que les mêmes lois qui jouent dans le domine intellectuel, techniques, sanitaire etc ... jouent aussi dans le domaine religieux, bien des problèmes, bien des difficultés disparaîtraient sur ce terrain-là…

Dans l'épître aux Ephésiens (ch.4,v.11-16), saint Paul nous dit que le Christ remontant au ciel a fait des dons aux hommes et il ajoute : « Ces dons qu'il a faits aux hommes, se sont d'abord les Apôtres, puis les prophètes et missionnaires de l'Evangile et aussi les pasteurs et ceux qui enseignent. De cette manière, le peuple saint (le peuple chrétien) est organisé pour que les tâches du ministères soient accomplies et que se construise le "corps" du Christ (c'est-à-dire l'Eglise, la communauté chrétienne) dans l'harmonie et la cohésion, grâce à la connexion de tous ses membres selon l'activité propre à chacun. » Dans la pensée de l'Apôtre c'est bien cette interdépendance des chrétiens qui en fait un corps, le corps, le prolongement du Christ lui-même...

Ainsi donc dans l'Eglise, il y a des personnes qui se sont réservé, ou mieux, auxquelles on a réservé plus de temps pour pouvoir s'adonner à la contemplation, à la méditation et à l'étude. C'est à ces personnes-là que nous devrons humblement recourir lorsque nous aurons besoin d'être éclairés sur notre foi ou notre comportement chrétien. Ce sera leur rôle, à elles, de nous livrer ce qu'elles ont découvert, ce qu'elles ont "vu" dans leur méditation et leur contemplation selon la formule célèbre : « aliis contemplera tradere ! » c'est-à-dire livrer aux autres ce que l'on a contemplé. Cette contemplation, cette vision des choses divines, cet approfondissement dans la prière et la méditation des mystères divins, elle est strictement requise de nous, vos prédicateurs et conseillers spirituels. Pour que nous ne fassions pas de l'endoctrinement et ne ressemblions pas à certains commis voyageurs qui vantent une marchandise dont ils ne se servent pas eux-mêmes, il faut que ce que nous vous disons soit vraiment le fruit de notre méditation, quelque chose que nous avons découvert dans la prière, sous le regard de Dieu, quelque chose que nous avons expérimenté, assimilé, si je puis ainsi dire... L'Apôtre saint Jean s'écriait au début de sa première lettre : « Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie... nous en rendons témoignage... nous vous l'annonçons ! » Voilà pourquoi il est indispensable, pour que nous puissions vraiment remplir notre rôle auprès de vous, que nous nous réservions des moments de recueillement, d'étude et de prière...

Acceptons une bonne fois, mes frères, que Dieu agisse dans le monde spirituel et religieux comme dans les autres domaines, acceptons que Dieu, même au point de vue spirituel, nous traite en hommes !... Acceptons cette interdépendance, mais acceptons aussi que Dieu nous parle, que Dieu agisse sur nous de façon conforme à notre nature d'esprits incarnés, c'est-à-dire par des images et des signes. Pourquoi dans la Bible toutes ces "visions", ces apparitions pour nous signifier des choses spirituelles, sinon parce que Dieu s'adapte à notre nature d'esprits incarnés qui veut que nous extrayons nos idées des images qui nous sont présentées ou qui germent dans notre tête...

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Là encore, l'économie divine, la façon d'agir de Dieu n'a pas changé dans la Nouvelle Alliance. Dieu aujourd'hui encore nous parle et agit sur nous bien souvent par des signes, je veux dire par les sacrements.

Qu'est-ce qu'un sacrement, sinon un dialogue par signes entre Dieu et nous ? Certes, le Seigneur agit en nous par sa grâce parfois à notre insu, mais il a voulu aussi que certaines de ses grâces nous soient signalées par des signes extérieurs, assurément pour que nous puissions collaborer à ces grâces. Notre collaboration, ce sont les dispositions que nous devons apporter à la réception de ces sacrements pour que ceux-ci opèrent leurs effets, et ces dispositions, elles aussi, sont signifiées dans le sacrement.

En cette fête du Baptême du Christ, réfléchissons quelques instants à ce signifie le sacrement du baptême.

De la part de Dieu, il signifie, par ce geste de l'ablution que le Seigneur "passe l'éponge" sur notre vie passée pour nous permettre de commencer une vie sous la mouvance de l'Esprit du Christ, une vie calquée sur celle du Christ, notre frère aîné, comme dit saint Paul (Epître aux Romains, ch. 8, v.29), une vie qui tendra à faire de nous les "sosies" de Jésus-Christ, au point que son Père pourra nous envelopper dans cet amour, cette tendresse dont Il entoure son propre Fils, ainsi qu'il le lui a demandé lui-même avant d'entrer dans sa Passion : « Que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux !... » Rien que ça ! Vous vous rendez compte, quelle grâce inouïe ! (St Jean, ch.17,v.26).

Mais ce pardon du Seigneur, cet octroi de l'Esprit du Christ qui créera en nous une mentalité d'enfant de Dieu, en un mot cette grâce du Baptême, Dieu ne l'octroie qu'à celui qui, sous l'influence du reste de sa grâce, accepte de rompre avec toutes les tares ancestrales qui constituent, selon saint Augustin, le péché originel 1 et avec ses propres péchés et qui promet de suivre le Christ, c'est-à-dire d'adhérer à sa doctrine et de mener une vie à l'image de la sienne. De là, cette renonciation au mal et cette profession de foi préalable à la réception du baptême et qui figurent dans tous les rituels.

Mais puisque pour qu'un sacrement puisse opérer son effet il faut que le sujet qui le reçoit y apporte les dispositions requises, puisque les dispositions nécessaires pour la réception efficace du baptême, c'est ce renoncement au mal et cette profession de foi, comment peut-on donner le baptême à des enfants qui sont incapables de comprendre ?... Ne vaudrait-il pas mieux attendre — c'est une théorie qui tend à se répandre aujourd'hui — que l'enfant ait au moins l'âge de raison ?...

Remarquons tout d'abord que l'habitude de baptiser les enfants des familles chrétiennes remonte jusqu'à l'âge apostolique. Les Actes des Apôtres (ch.16, v15-33, ch. 11, v.14 et ch. 18, v. 8) et saint Paul (1ère aux Corinthiens, ch.1,v.16) parlent à plusieurs reprises du baptême donné à toute une famille, donc y compris les enfants. Plusieurs passages des premiers écrits chrétiens laissent supposer ce baptême des enfants (cf. Martyre de saint Polycarpe, ch.9,v.3 - Saint Justin, Première Apologie, ch.15,v.8). En tout cas, dès la fin du second siècle et au troisième, le baptême des enfants est attesté comme une pratique courante dans l'Eglise. (cf. Ste Irénée, adv.haer. II, 22, 4 - Tertullien, De baptismo 18 - St Hippolyte de Rome, Tradition Apostolique - St Cyprien, Ep.64.,2 - Diverses inscriptions funéraires du 3ème siècle).

Dans ce cas il est bien évident que si le "rite du baptême" ne peut rien signifier à l'enfant, ni provoquer en lui quelque réaction que ce soit pour collaborer à la grâce qui est donnée c'est aux parents, à ceux qui présentent l'enfant au baptême que cette signification s'adresse, et c'est en eux qu'elle doit susciter les réactions nécessaires pour que ce baptême profite à l'enfant. Quand des parents présentent un enfant au baptême, il faut que ce ne soit pas uniquement pour sacrifier à une coutume mais il faut qu'ils pressentent de façon plus ou moins consciente que cela va apporter "quelque chose", quelque chose de plus, à leur enfant. Il faut qu'il promettent de faire tout leur possible pour que cet enfant, une fois parvenu à l'âge raisonnable, rompe avec le mal et suive Jésus-Christ, ce qui suppose qu'ils lui donneront ou lui feront donner une éducation chrétienne… Maintenant on nous demande, à nous prêtres, d'exiger des parents un engagement écrit à ce sujet, et la législation de l'Eglise, le Droit Canon comme l'on dit, ne permet que l'on baptise un enfant d'infidèles que s'il a été pourvu à son éducation chrétienne (cf. Canon 750 §2). Pour que le "germe de vie divine", pour reprendre le langage de saint Jean (1ère Epître, ch.3, v. 9) puisse se développer, il faut en effet un milieu favorable qui normalement devrait être le milieu familial. Le grand théologien de l'Eglise, saint Thomas d'Aquin, compare ce milieu au sein maternel. C'est pourquoi, dit le P. Henry, op (cf. Parole et Mission, t. 22, p.410), ce serait comme un avortement spirituel, auquel on ne peut pas plus collaborer qu'à un avortement corporel, si on donnait à un enfant ce "germe de vie divine" par le baptême, sans se soucier de lui garantir ce sein maternel de l'Eglise représenté par un milieu familial chrétien ou son remplacement...

Oui, quand le milieu familial n'est pas favorable n'est pas chrétien, l'Eglise veut qu'on trouve "un remplacement". C'est pourquoi, surtout quand les parents ne sont guère chrétiens, elle veut que leur engagement soit doublé, par celui du parrain et de la marraine qui eux, tout au moins, doivent être de vrais chrétiens auxquels les parents délégueront tout pouvoir pour veiller à l'éducation chrétienne de l'enfant. C'est ce qui explique les conditions que l'Eglise requiert pour pouvoir être parrain ou marraine.

D'abord il faut qu'ils puissent se rendre bien compte du sérieux de l'engagement qu'ils prennent d'aider l'enfant dans l'apprentissage et la pratique de la vie chrétienne ; c'est pourquoi le Droit Canon demande qu'en principe ils aient au moins 14 ans ! C'est un minimum. S'ils sont plus âgés, ce sera encore mieux, parce que "ça fera plus sérieux". Mais il ne faut pas non plus tomber dans l'excès opposé, parce que si le parrain ou la marraine sont trop âgés, ils risquent fort de n'être plus de ce monde au moment où l'enfant arrivera à l'âge où il aurait eu besoin de leur aide... Vous comprenez aussi pourquoi on ne peut pas prendre comme parrain ou marraine quelqu'un qui n'est pas baptisé lui-même, ou qui ne croit pas au Christ ou qui n'est pas lui-même catholique, ou encore quelqu'un qui se conduit mal, quelqu'un dont la conduite n'est pas en accord avec ce que Jésus a demandé. Comment, en effet, tous ces gens-là pourraient-ils aider et entraîner l'enfant dans la vie chrétienne ? Si l'on veut avoir un vrai parrain ou une vraie marraine capables de bien remplir leur rôle de soutien de l'enfant au point de vue chrétien, on choisira au contraire des gens qui pratiquent leur religion à fond, qui en sont emballés. Ceux-là, oui, ils pourront non seulement instruire l'enfante mais l'entraîner aussi par leur exemple ! Dieu sait si ces vérités de simple bon sens ont besoin d'être rappelées ! Combien de fois, hélas ! n'acceptons-nous pas des parrain et marraine fantoches, tout juste bons à payer des dragées !... C'est autre chose le parrainage, c'est bien plus important, bien plus sérieux !...

Voilà les garanties sur lesquelles nous devons veiller pour assurer le "sérieux" du baptême, pour qu'il ne soit pas donné à n'importe qui et n'importe comment.

Que penser de ceux qui, pour assurer ce "sérieux" du baptême, en temps que pour sauvegarder la liberté de l'enfant, estiment qu'il faut ajourner le baptême jusqu'à l'âge où l'enfant pourra faire son choix ?

D'abord je répondrai que, pour que l'on puisse faire un choix éclairé et non pas aveugle, il faut connaître la chose qu'il s'agit de choisir. Comment l'enfant pourra-t-il choisir la religion de Jésus-Christ s'il ne la connaît guère que par les calomnies que l'on peut colporter contre elle ? Pour la choisir librement, il faut qu'il sache "de quoi elle retourne" et ce, pas seulement de flacon théorique, mais pour en avoir fait l'expérience. Arrivé à l'âge du choix, il pourra le faire vraiment en connaissance de cause. Donc, loin d'avoir brimé sa liberté, on lui a seulement donné la possibilité de faire un choix libre, le moment venu…

Certains disent : « Bon ! qu'on lui donne une instruction, voire une éducation chrétienne, mais qu'on ne lui donne pas le baptême ! »

Je réponds : « On ne peut faire une expérience réelle et sérieuse de la vie chrétienne, qui est une vie surnaturelle, sans la grâce de Dieu. Or le Seigneur Lui-même a lié la grâce de début de la vie chrétienne, la grâce d'adoration, au sacrement de baptême. Dès lors, on comprend que des parents qui le savent réclament ce sacrement pour leur petit : ils veulent lui donner tout ce qu'il faut pour pouvoir faire, dans les meilleures conditions, son expérience chrétienne. Peut-on les en blâmer ? N'y a-t-il pas, dans cette démarche, (si elle est faite dans les conditions de sérieux dont je parlais tout à l'heure), tout au moins implicitement, un acte de foi et de soumission à la volonté du Seigneur ? »

Je rappellerai ici que, lors de leur assemblée de Lourdes, dans la lettre adressée aux fidèles, nos évêques ont réagi contre l'habitude qui commençait à se répandre d'ajourner ainsi le baptême des enfants. Encore une fois, l'effort de sérieux que réclame le respect de ce sacrement doit porter ailleurs, que sur les garanties d'une éducation chrétienne faite avec tout le soin et tous les atouts possibles !

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Chrétiens ! Sachons expliquer cela autour de nous. C'est pour que les parents prennent une conscience plus aiguë de l'importance de la démarche du baptême que nous tenons à ce que, dans toute la mesure du possible, il soit donné au cours de la messe paroissiale 2, pour que les parents voient dans quelle communauté entre cet enfant... à quel groupe de gens de tous âges, de toutes situations sociales leur enfant est agrégé... en un mot, qu'ils voient l'Eglise de façon concrète, tangible...

Remercions Dieu aujourd'hui d'agir avec nous au point de vue spirituel de façon si humaine. Acceptons donc joyeusement cette loi d'interdépendance entre nous que le Seigneur lui-même a établi dans l'ordre religieux comme dans les autres... Elle nous soude ! Acceptons avec gratitude ces inventions divines si bien adaptées à notre nature sensible que sont les sacrements et mettons-les à profit...

Enfin, éclatons en actions de grâce pour cette promotion sublime que Dieu nous a donnée, en faisant de nous ses enfants par le Baptême, nous enveloppant de la même tendresse dont il entoure son propre Fils, et n'oublions jamais que " noblesse oblige " !


1 Je rappelle que pour St Augustin, qui est le théologien par excellence du péché originel, les parents et tous les ascendants pouvaient, selon que leur vie était vertueuse ou pécheresse, alléger ou aggraver pour leurs enfants la tare du péché originel (cf. Contra Julianum liv. IV, ch. 133 et Enchiridion de fide, spe et caritate, ch. 46).

2 Chez nous, si les cérémonies préparatoires ont lieu auparavant, le baptême lui-même a lieu, le plus souvent à la messe communautaire, après la prière universelle, avec la renonciation au mal et la profession de foi reprises par toute l'assemblée après le parrain et la marraine et les parents.

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