Année C – Dimanche de Pâques


Retour au menu 

 

SOMMAIRE DE L'HOMELIE

 

« Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant... »

 1. Au matin de Pâques, le corps du Christ n'était plus dans son tombeau.

 1°) Le constat a été fait

- par les saintes femmes...
- par Pierre et Jean...
- vraisemblablement par nombre de ceux qui se sont ralliés à la prédication de sa résurrection par les Apôtres...
- par la science aujourd'hui grâce au linceul de Turin ?

= tout semble indiquer qu'il a enfermé le corps du Christ.
= les traces de tous les détails de sa Passion...
= jusqu'aux aromates (aloès) avec lesquels il a été enseveli et qui expliquent que le drap soit devenu plaque photographique... or la science nous dit qu'il n'a enfermé le corps que tout au plus durant 36 ou 40 heures ... au delà, l'empreinte aurait disparu...

2°) Comment expliquer cette disparition du corps ?

- Le Christ ne serait pas mort mais tombé en léthargie  !... Réponse.
- Les Apôtres l'auraient subtilisé… Réponse : ils n'ont pas été poursuivis pour viol de tombeau... ce serait un coup monté...
- D'autres l'auraient volé... Réponse.
- Il aurait été englouti par le tremblement de terre ... Réponse.
- Il aurait été mangé par les termites ... Réponse.

II. Autre faits, les Apôtres, malgré les menaces, les coups, le martyre, ont prêché la Résurrection...

D'où pouvait venir cette conviction inébranlable ?

- d'une hallucination ?... Réponse...
- de leur amour du Christ ?...
- d'un raisonnement ?...
- de l'expérience de sa présence mystique ?... Réponses.

Le Christ est donc vraiment ressuscité...

Il nous apparaît de ce fait démesurément grand...

Attachons-nous à Lui plus fortement que jamais...


HOMELIE

POURQUOI CHERCHEZ-VOUS PARMI LES MORTS CELUI QUI EST VIVANT  ?

 Au point de vue historique, le constat est indubitable : 3 jours après l'enterrement, Il n'était plus parmi les morts ... tout au moins son cadavre avait disparu de sa tombe... le tombeau était vide !

Le constat a été fait, non seulement par les saintes femmes parties de bonne heure en ce jour de Pâques pour compléter l'embaumement du corps du christ, mais aussi, vous venez de l'entendre, par saint Pierre, le chef des Apôtres, et par son compagnon inséparable, saint Jean.

Ce constat, il a dû être fait aussi par nombre de ceux qui se sont ralliés à la prédication de la Résurrection par les Apôtres. Si aujourd'hui on nous disait : « Untel qu'on a enterré l'autre jour est ressuscité », notre premier réflexe ne serait-il pas d'aller vérifier si son corps est toujours ou n'est plus dans sa tombe ? Jamais la prédication de la résurrection n'aurait pu s'accréditer si le corps du Christ était resté dans le tombeau.

La Science nous permet aujourd'hui de faire, d'une certaine façon, le même constat que Pierre et Jean. Rappelez-vous cette magnifique conférence sur le linceul de Turin que nous a faite, il n'y a pas si longtemps, un spécialiste réputé, M. Legrand. Certes, nous l'avons dit et redit, l'authenticité de ce linceul conservé à Turin n'est pas un article de foi. Cependant ce drap d'époque qui fait 1 mètre 10 de large et 4 mètres 36 de long, porte "en négatif" l'empreinte de dos et de face d'un corps sur lequel nous retrouvons les traces de tous les détails de la Passion du Christ.

Les traces des coups de fouets de la flagellation, d'une flagellation infligée non par les Juifs qui ne pouvaient pas dépasser les 39 coups, mais par des Romains, et infligée pour "châtier" le supplicié, comme le dit Pilate (cf. St Luc, ch. 3, v. 22), et non pour le tuer puisque la seule partie du corps épargnée est la région du cœur : une flagellation violente en cet endroit aurait en effet entraîné la mort, nous disent les médecins.

Sur ce drap on trouve aussi non seulement la trace des plaies de la crucifixion et de celle du côté transpercé par la lance du soldat, mais encore les traces de la couronne d'épines, véritable casque enfoncé à grand coups dans la tête. Or, notons qu'en dehors du Christ, on ne connaît aucun condamné qui ait été couronné d'épines !

De plus cette empreinte du corps en négatif s'explique très bien et de façon toute naturelle du fait que le corps du Christ avait été enseveli, saint Jean nous le dit (St Jean, ch.19, v.39), avec un mélange de myrrhe et d'aloès. De multiples expériences faites sur des cadavres ont montré qu'un linge imprégné d'aloès réagit comme une plaque photographique quand il est soumis à l'action de l'ammoniaque dégagé par le cadavre surtout s’il s'agit du cadavre de quelqu'un qui a beaucoup souffert. C'est là assurément une des preuves d'authenticité la plus frappante : comment en effet un faussaire aurait-il pu imaginer ce procédé bien avant que la photographie soit inventée ?... Notons enfin que l'empreinte du corps sur un drap imprégné d'aloès ne se révèle pas tout de suite mais au bout de 2 ans et demi ou 3 ans après et qu'elle disparaît complètement pour être remplacée par un brunissement général du drap quand le cadavre est resté plus de 36 à 40 heures dans ce drap ... C'est donc la preuve scientifique que le corps de ce supplicié qui ressemble étrangement à celui du Christ n'est pas resté dans le linceul au delà de ce laps de temps, et là encore, nouvelle coïncidence impressionnante, cela correspond avec ce que nous disent les Evangiles : le corps du Christ en effet ne serait pas resté au delà de 40 et même de 36 heures dans le tombeau puisque les Evangélistes nous disent que Jésus est mort à 3 heures de l'après-midi, le vendredi saint, et qu'il a été enseveli avant que ne commence le sabbat (cf. St Matthieu, ch.27, v.45 - St Marc, ch.15, v.33 - St Luc, ch.23, v.44 et v.54 - St Jean, ch.19, v.42), donc vers 6 heures du soir. En comptant à partir de là les 36 heures, cela ferait le dimanche de Pâques à 6 heures du matin. Or les Evangélistes nous disent que les saintes femmes se rendirent au tombeau au lever du jour (cf. St Matthieu, ch.28, v.1 - St Marc, ch. 4-16,V.2 - St Luc, ch. 24, v.1 - St Jean, ch.20, v.l) et que le corps du Christ avait déjà disparu...

Autre point intéressant : la double empreinte de face et de dos que l'on trouve sur le linceul, montre que le corps avait été allongé sur le drap et que celui-ci avait été rabattu par devant en passant par dessus la tête et en allant jusqu'aux pieds. Ainsi s'explique mieux l'expression de l'Evangile de St Jean (ch.20, v.6-7) qui dit, en traduisant littéralement, que le linceul s'était affaissé sur lui-même (comme si le corps avait été volatilisé) alors que la mentonnière "roulée," était restée à sa place. les linges n'avaient donc pas bougé et on comprend mieux que St Jean en le constatant ait cru tout de suite à la Résurrection, comme il le dit au verset suivant : « Il vit et il crut. » (v.8). Si le corps avait été volé, comment croire que les voleurs auraient pris le temps et le soin de tout remettre en place ?

Vous avez sans doute été frappés de constater comme moi qu'en ce jour de Pâques, les Evangiles, aussi bien celui de cette nuit que celui de la messe de ce jour, ne nous parlent que de ce constat du tombeau trouvé vide soit par les saintes femmes, soit par Pierre et Jean, et de l'annonce par les anges de la résurrection du Christ, sans qu'il soit fait mention d'aucune de ses apparitions...

Ces Evangiles en effet nous mettent devant un fait incontestable que n'importe qui pouvait vérifier, donc devant un fait historique : trois jours après sa mort, le corps du Christ avait disparu de sa tombe  ; et en plus ils nous donnent la seule explication valable, plausible, de cette disparition : sa Résurrection d'entre les morts !

Comment en effet expliquer cette disparition ?

L'esprit humain qui accepte facilement que les savants fassent des choses extraordinaires, mais qui dénie ce pouvoir à Dieu, s'est montré très fertile pour trouver toutes sortes d'explications de cette disparition afin d'essayer d'écarter celle indiquée par l'Evangile : celle de la résurrection.

Certains ont voulu prétendre que le Christ n'était pas vraiment mort sur la croix, mais qu'il était tombé en syncope, en léthargie, et qu'ensuite, revenu à lui, il serait sorti de son tombeau et se serait montré de temps à autre à ses disciples pour leur faire croire qu'il était ressuscité  ! Entre temps il se serait caché ! et finalement serait mort de mort naturelle dans un lieu ignoré... C'était vraiment un peu gros  !

Vous voyez le Christ se livrant à cette supercherie  ?

Comme s'il n'était pas normal que cet homme qui avait été torturé, flagellé, qui était épuisé, soit mort après trois heures de pendaison !

Et que faisait-on du coup de grâce, du coup de lance donné par le centurion qui avait frappé juste, témoins le sang et le liquide aqueux qui sortirent, au dire de saint Jean (ch.19, v. 34), de la poitrine transpercée du Christ ?

Du reste, disent les spécialistes, les trente deux kilos d'aromates avec lesquels le Christ avait été enseveli, auraient suffi à l'asphyxier s'il n'était déjà mort...

Enfin, lors de ses apparitions, le Christ ne fait certes pas figure de convalescent !...

Aussi cette hypothèse ridicule n'a pas fait long feu...

D'autres ont prétendu que les Apôtres avaient fait disparaître subrepticement le corps du Christ pour accréditer leur prédication de sa résurrection. St Matthieu nous dit même que c'est la thèse que les grands prêtres juifs essayèrent de répandre (St Matthieu, ch.28, v.11-16).

Mais on ne voit pas que les Apôtres aient jamais été poursuivis comme violateurs de tombeau, délit qui, à l'époque chez les juifs, entraînait la peine capitale.

Aussi de nos jours, cette explication est complètement abandonnée, même par nos adversaires, d'autant plus qu'elle supposerait que les Apôtres étaient de mauvaise foi et que la résurrection du Christ était " un coup monté " par eux, ce qui va à l'encontre de toutes les preuves que nous avons de leur sincérité et notamment de leur affirmation de la résurrection du Christ malgré toutes les menaces, malgré les coupes et les tortures, malgré même le martyre ...

Force a donc été de chercher d'autres explications à cette disparition du corps du Christ de son tombeau.

D'autres que les Apôtres l'auraient-ils dérobé  ?

Mais là encore, comment se fait-il que ces voleurs n'ont pas été poursuivis ?... Comment se fait-il qu'ils n'aient pas tout emporté à la fois : le corps et le linceul, mais qu'ils aient pris soin de tout remettre en place ?... Comment se fait-il que ces voleurs n'aient pas exhibé le cadavre du Christ dès que les Apôtres se sont mis à parler de la résurrection.

On a encore prétendu que le corps du Christ aurait été englouti lors du tremblement de terre dont parle saint Matthieu au matin de Pâques (St Matthieu, ch.28, v.2).

Mais comment expliquer ce tremblement de terre qui tombe à pic ?...

Comment se fait-il surtout que le linceul et la mentonnière n'aient pas été engloutis avec le corps ?...

Enfin, dernière, toute dernière trouvaille : le corps du Christ aurait été mangé par les termites !...

 

N'importe quoi plutôt que la vérité !

Maintenant, voici un autre fait incontestable :

Personne aujourd’hui ne conteste que les Apôtres croyaient vraiment à cette résurrection du Christ qu'ils prêchaient envers et contre tout, personne ne met en doute leur bonne foi. Dès lors, comment expliquer cette conviction chez les Apôtres ?

On avait pensé s'en tirer en disant que les Apôtres étaient sincères, certes, mais qu'ils avaient été hallucinés...

Mais on n'a pas eu de peine à riposter que cette hypothèse ne cadrait pas avec ce que ces Apôtres, que l'on reconnaît de bonne foi, nous disent dans leurs écrits et notamment dans les Evangiles.

En effet, ils n’apparaissent sûrement pas comme des névrosés, mais bien plutôt comme des gens qui ont bien les pieds sur terre : des pêcheurs du Lac, un percepteur d'impôts ...

Pour faire cadrer cette hypothèse avec ce qu'ils nous disent, il faudrait admettre que cette hallucination avait atteint tous leurs sens à la fois : non seulement la vue – puisqu'ils disent avoir vu le Christ – mais aussi l'ouïe puisqu'ils disent l'avoir entendu et aussi le toucher puisqu'ils l'ont palpé.

Il faudrait admettre que cette hallucination les ait tous atteints à la fois ...

Il aurait fallu que cette hallucination ait laissé en eux une impression, non pas passagère, laissant planer un certain doute, une certaine inquiétude, mais au contraire une impression permanente, produisant chez eux une certitude solide qui aurait duré toute leur vie, commandé toute leur action et soutenu leur courage au milieu des pires épreuves, des pires souffrances !

Enfin cette hallucination ne pouvait faire disparaître le corps du Christ de son tombeau... et la vérification de la présence du cadavre, qui ne pouvait pas ne pas être faite par les uns ou par les autres, suffisait à détruire cette hallucination et à l'empêcher de s'accréditer...

C'est pourquoi, là encore, on a abandonné cet essai d'explication...

Mais alors comment s'en sortir si on ne veut pas admettre la réalité du fait ?

On a avancé que les Apôtres étaient arrivés à cette conviction que le Christ était ressuscité à cause de l’affection qu'ils lui portaient et qui les empêchait de croire que le Christ était mort définitivement ...

Ou bien cette conviction était chez eux le résultat d'un raisonnement n'était pas possible que Dieu abandonnât ainsi celui qui s'était dépensé pour prêcher sa gloire...

Ou encore cette conviction provenait de ce que les Apôtres avaient fait l'expérience de la présence mystique du Christ.

Mais, là encore, toutes ces hypothèses ne sauraient cadrer avec ce que les Apôtres - encore une fois que l'on reconnaît sincères - nous disent dans les Evangiles :

Lors des apparitions du Christ, la première réaction des Apôtres n'est jamais, au grand jamais : « Je l'aurais dit ! » ou « Je m'y attendais ! »... mais bien plutôt : « Pas possible ! » Ils n'en croient ni leurs yeux ni leurs oreilles ! 

De plus, si cette conviction provient de l'affection, du raisonnement ou d’une expérience mystique, il faut admettre que les récits des apparitions sont pure invention de la part des Apôtres, ce qui va à l'encontre de la bonne foi qu'on est obligé de leur reconnaître...

Et puis, et puis toujours ce fameux tombeau ! La conviction des Apôtres ne pouvait en chasser le cadavre et la présence de celui-ci aurait suffi à les ramener, eux et leurs auditeurs, à la triste réalité...

Ainsi donc, les deux faits historiquement indubitables de la disparition du corps du Christ de son tombeau et de la conviction des Apôtres ne peuvent s’expliquer que par la réalité de sa résurrection.

Ce qui ne veut pas dire cependant que le Christ soit revenu à une simple vie terrestre. Le récit de toutes les apparitions du Christ nous montre à l'évidence qu'Il était entré dans un autre monde, dans un autre mode de vie, que son corps avait été transmuté dans un autre état dans lequel il jouissait de propriétés toutes différentes. Je vous ai cité l'exemple de l'eau qui possède des propriétés différentes suivant qu'elle est à l'état liquide, solide (glace) ou gazeux (vapeur).

Par ailleurs toutes ces discussions nous montrent qu'il suffit, la plupart du temps, d'un peu de bon sens pour répondre à toutes les arguties de nos adversaires...

Elles nous montrent que ces adversaires, eux-mêmes, se sentent obligés de prendre au sérieux les textes évangéliques puisqu'ils se donnent la peine de leur trouver une explication.

Mais cela nous montre aussi, par ailleurs, comment ils n'hésitent pas à inventer les explications les plus saugrenues et les plus invraisemblables pour esquiver la seule qui soit en pleine harmonie avec les faits rapportés.

Nous avons là un exemple frappant de ce que je vous ai dit souvent : le Seigneur tient à ce que nos actes religieux aient une valeur morale et que, par conséquent, ils ne soient pas forcés mais qu'il y ait toujours une certaine place à notre liberté, à notre bonne volonté. Il restera toujours possible à celui qui ne veut pas croire d'esquiver là force d'un argument, fut-ce au prix d'une "entourloupette"... Cette possibilité existe même pour ce miracle des miracles qu'est la Résurrection du Seigneur, sauf peut-être pour ceux qui en ont été les témoins directs, je veux dire ceux qui ont vu, entendu, touché le Christ ressuscité. Mais j'ai eu l'occasion de vous faire remarquer justement que le Christ avait réservé cet argument-massue, qui forçait l'adhésion, à ses Apôtres et à quelques disciples fidèles qui, déjà auparavant, bien librement, Lui avaient donné leur foi alors que tant d'autres la Lui avaient refusée...

Pour nous en tout cas, comme les premiers chrétiens, cette Résurrection du Christ vient mettre le sceau à ce que nous disaient déjà toute sa vie, tout son enseignement et tous ses autres miracles, à savoir que notre Christ est un être Unique, que dans toute l'histoire humaine on n'a jamais rencontré un autre cas comme le sien.

Plus que jamais, par conséquent, en ce jour de Pâques, faisons notre l'exclamation de saint Paul : « Je sais à qui j'ai donné ma foi, et je suis sûr qu'Il la gardera jusqu'au Grand Jour » (2ème épître à Timothée, ch.1, v.12), et aussi celle de St Pierre : « Si nous Te quittions, Toi, Seigneur, mais à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ! » (St Jean, ch.6, v.68).

En renouvelant nos promesses de baptême, unissons-nous avec ferveur à toutes ces centaines et centaines de millions de gens qui, aujourd'hui et au cours des âges, protestent ou ont protesté de leur foi au Christ ressuscité et Lui ont voué toute leur vie  !

Haut de la page