Année C – Dimanche des Rameaux


Retour au menu 

 

SOMMAIRE DE L'HOMELIE

 

Au sommet de la croix, nous chrétiens nous inscrivons : « Celui-ci est notre Dieu ! »
Un "pendu" ... notre Dieu ?...

Qu’est-ce que Dieu?... Les découvertes de la Science nous permettent de mieux concevoir la "grandeur du Créateur"...
C'est Lui qui est sur cette croix...

Pourquoi ?
Parce qu'il nous a aimés follement...
La souffrance, pierre de touche d'un véritable amour...
Saurons-nous, nous aussi, lui montrer le nôtre par un peu de générosité... ?


HOMELIE

EN HAUT DE CETTE CROIX, de ce gibet, de cette potence où agonise un scélérat, un pendu, l'inscription que nous mettons, nous chrétiens, ce n'est pas « Celui-ci est le Roi des Juifs ! »... mais « Celui-ci est "notre" Dieu !...»

Nous avons cette audace ! Depuis les Apôtres, depuis vingt siècles, nous sommes des centaines de millions à travers le monde encore aujourd'hui qui adorons un pendu ! Je crois bien que c'est la seule religion. au monde qui fasse cela !

C'est inexplicable !... Vingt siècles après ! Quel est le pauvre malheureux qui a été exécuté et dont on se souvient encore vingt siècles après ? Il n'y en a pas !

Et, quand en entendant le récit de la Passion, on a pu revoir ce pauvre Christ qui était comme une loque humaine que l'on traîne partout, quand on a pu revoir ce pauvre Christ sur lequel on crachait, dont on déchirait le corps à coups de fouets et qui est vraiment mort comme le dernier des scélérats (les historiens païens eux-mêmes en parlent !), quand on a revu tout cela et que l'on se dit : « C'est Dieu !... C'est Dieu ... » on ne peut pas ne pas être stupéfait !

 

Dieu ! qu'est-ce que ça veut dire ?

Aujourd'hui, les savants qui étudient l'astronomie nous font découvrir l'immensité du monde qui semble s'agrandir de plus en plus puisque tous ces astres s'éloignent, semble-t-il, de plus en plus à des vitesses vertigineuses... Tous ces astronomes se disent maintenant : « Et le point de départ de tout cela... et Celui qui a posé les lois de cette évolution. Quelle grandeur, quelle puissance, quelle intelligence ! »

Or, voici que cet Infini est réduit à ce que nous méprisons le plus : un pauvre type ! un scélérat ... un bandit... un condamné à mort ! Pourquoi ? Pourquoi cela ?

Parce qu'Il nous aime ! parce qu'Il nous a aimés follement !

Oui ! voici que cette Passion du Christ nous n’aurions jamais songé. La souffrance ? Nous pensions que c’était une punition et, la plupart du temps, ce n’est pas une punition. La souffrance ? Nous pensions peut-être que c'était une épreuve : sans doute ! mais la souffrance, c’est aussi, cela peut être aussi, la pierre de touche d’un amour !

Quand on veut montrer à quelqu'un qu'on l’aime et que ce n’est pas "de la blague", et que c'est sérieux, eh bien ! on lui montre son amour dans la mesure où, pour lui, on est capable de faire un effort, un sacrifice. « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie ! »... peut-être si ! Il y a peut-être un sacrifice plus grand encore : c'est celui de son honneur !... et Jésus a accepté d'être déshonoré !

 

Alors vous comprenez que des cœurs généreux, des cœurs pleins de jeunesse, quand ils comprennent cela, quand ils savent que ce n'est pas de la blague, ni de la légende, mais que c'est la réalité, vous comprenez que ces cœurs généreux-là ne peuvent rester froids... Ca les fait vibrer, ça les fait partir, ça suscite en eux une ferveur, un enthousiasme, un feu... ils sont prêts à mettre ce feu partout où ils passent ... Serons-nous de ces cœurs-là ou resterons-nous froids et endormis ?...

Oui, aujourd'hui posons-nous seulement cette question : pour répondre à cette folie de Dieu, sommes-nous capables, nous aussi, de Lui offrir un tout peti effort, ou bien lorsqu'il en coûte de Le suivre, lorsqu'il en coûte de se déclarer pour Lui et qu'on a la frousse comme saint Pierre, est-ce que notre amour disparaît comme rosée au soleil et est-ce que nous capitulons ?...

Je vous laisse seulement méditer aujourd'hui l'une des dernières phrases de cet Evangile : « Tous ses amis se tenaient à distance ! »

Nous commençons la semaine sainte et, tout au cours de cette semaine, l'Eglise va nous rappeler l'amour, les souffrances de Jésus-Christ. Serons-nous présents ou absents à son chevet de mourant ? « Ses amis se tenaient à distance ! » Nous tous qui prétendons bien, je pense, être du nombre de ses amis, saurons-nous pendant cette semaine penser un peu à Lui ?... saurons-nous faire un petit effort pour venir au moins l'un de ces jours saints ici, dans son église, près de Lui, à son chevet, pour Lui dire que oui ! nous avons décidé une bonne fois de L'aimer pour de bon ?...

Haut de la page