Année B – 30ème dimanche ordinaire


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SOMMAIRE DE L'HOMELIE

 

(Sermon de circonstance : en ce jour où les enfants donnent une séance sur la "colonie de vacances". Certains parents, qui ne viennent pas d'habitude à la messe, y assistent.)

 

« Les Catholiques n'aiment pas la vérité. » (André Gide)

 Est ce vrai ?... sommes-nous ces "chercheurs de vérité" dont nous parlions le jour de la Profession de Foi ?

 Pourquoi cette peur de la vérité ?

- Pas parce que nous faisons carrément le mal...

- Mais :

= Nous voudrions le compromis...
= Nous avons peur qu'on nous dise nos vérités...
= Nous aimons encore moins avouer nos défaillances...
= Nous n'aimons pas trop qu'on nous rappelle les exigences de Jésus-Christ...
= La logique nous fait parfois peur... Exemples.

- Illogiques

= les manquements à la messe pour des gens qui, se disent chrétiens... croyants en Jésus-Christ.
= le fait de n'y aller que lorsqu'il y a ceci ou cela...

 - Que l'on accepte tout au moins que nous, nous soyons logiques...

= Que l'on ne fasse pas de nous des "amuseurs de gosses"
= Nous voulons leur faire découvrir la joie qu'il y a à suivre Jésus-Christ, à faire de Lui notre Ami.
= Nous insistons sur le cran... sur la franchise...

Aux fidèles de la messe :

- Faites comprendre autour de vous son importance...
- Faites comprendre que " l'essentiel " de la messe se retrouve dans n'importe quelle messe...
- Faites comprendre pourquoi nous ne voulons pas être de simples amuseurs de gosses


HOMELIE

« LES CATHOLIQUES N'AIMENT PAS LA VERITE... »

C'est l'accusation que porte contre nous André Gide. Est-ce vrai ?

L'aveugle, sur le chemin, suppliait le Seigneur pour qu'il puisse voir clair et on essayait de le faire taire. Mais quand le Seigneur l'a appelé, il a jeté son manteau et, selon l'expression de saint Marc, il a bondi vers Jésus-Christ, vers la lumière, parce qu'il voulait voir clair !

La lumière ? Nous, nous la fuyons...

Il y a quelques mois à peine, dans cette chapelle, nous parlions ensemble de ce père de famille, de ce papa qui, pour tester l'amour de son enfant, se cache et l'appelle (cf. Homélie du jour de la Pentecôte, Année B). Nous parlions de ces gens assoiffés de vérité qui la cherchent éperdument malgré tous les obstacles, malgré toutes les obscurités, malgré toutes les objections, malgré tout ce qu'il peut en coûter parfois d'y voir clair.

Où en sommes nous aujourd'hui ? La lumière, la vérité, trop souvent en effet, elle nous fait peur !

Dans l'Evangile, Jésus dit que celui qui fait le mal n'aime pas venir à la lumière parce qu'il a peur que ses fautes, que ses faiblesses, que ses péchés soient dévoilés ! (St Jean, ch.3,v.20),

Ferions-nous le mal ?

Non, j'espère. Nous ne voulons pas le mal, mais nous ne voulons pas non plus le bien. Nous voudrions nous installer dans la médiocrité, dans le compromis. Nous voulons aimer Jésus-Christ, mais pas trop ! Nous voulons vivre honnêtement, mais... tout de même, avoir un peu un pied des deux côtés ! La vérité toute pure, la vérité toute nette elle nous fait peur !

Nous n'aimons pas que l'on nous dise "nos vérités" et nous préférons rester dans le flou, dans l'indécision, dans l'équivoque, dans le compromis ...

Nous aimons encore moins avouer nos défaillances. La confession ? elle nous fait peur !

Nous n'aimons pas qu'on nous formule, qu'on nous répète trop souvent les exigences de Jésus-Christ, les exigences de l'Evangile... ça nous fait peur !

Nous n'aimons pas la logique ! « Les catholiques n'aiment pas la vérité » La logique ? Un exemple entre bien d'autres : si vraiment nous croyons, comme nous le prétendons et le disons, que Jésus-Christ n'est pas seulement un grand personnage de l'histoire, non pas seulement un sage, non pas seulement un grand philosophe, mais... le Fils de Dieu ! Si nous savons que ce Jésus-Christ nous a dit : « Prenez, mangez, c'est mon corps, prenez et buvez, c'est mon sang ! Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi, je demeure en lui ! Si vous ne mangez pas ma chair, si vous ne buvez pas mon sang, vous n'aurez pas la vie en vous ! » Si nous croyons cela, comment se fait-il que si facilement nous abandonnions notre messe du dimanche ? Ce n'est pas logique... Mieux vaudrait dire carrément : je ne crois pas en Jésus-Christ, ou, pour moi, c'est un sage, un savant, rien de plus... et donc : ce qu'il nous a dit, ne le prenons pas au pied de la lettre c'est peut être bien un peu "de la blague" !

Car, en bonne logique, peut-on prétendre avoir la foi, croire aux paroles de Jésus Christ, croire à la messe et ne pas y aller ?... Dans ce cas, ce serait se moquer de Lui, ce serait se moquer pas mal de sa tendresse, alors qu'il vient nous dire qu'il serait prêt à recommencer pour nous, qu'il serait prêt à se laisser à nouveau saigner sur une croix !... Nous , nous avons bien d'autres choses à penser, bien d'autres choses plus importantes à faire... et nous le laissons "tomber". Quelle ingratitude !

Ne dites pas, parce que ce n'est pas logique non plus : je vais à la messe aujourd'hui parce qu'il y aura de l'ambiance, parce qu'il y aura de beaux chants, de la musique, certains disent : « parce qu'il y aura du jazz ! » C'est faux !... Vous n'allez pas à la messe ! même si vous êtes présents dans cette église : vous allez à un concert, vous allez à une audition de chants, vous allez peut être à un meeting pour vous retrouver ensemble, mais vous n'allez pas au sacrifice de Jésus-Christ ! Et vous avez beau être présents, ce n'est pas le sacrifice de Jésus Christ qui vous intéresse !... Et après ça, "avoir le culot" de prétendre qu'on est chrétien ? Non ! Il vaudrait mieux renier ce que l'on vous a appris. La logique ?... elle nous fait peur, la logique !

Acceptez, tout au moins, que de notre côté nous tenions à être logiques. Si nous nous sommes faits prêtres, curés, moines, c'est uniquement, je pense, pour faire connaître et aimer Jésus-Christ, pour faire connaître son idéal et aider tous les gens de bonne volonté à l'expérimenter, pour qu'ils voient, par expérience, ce que cela apporte de vivre à la mode de Jésus-Christ ! C'est pour cela que nous avons tout lâché et que nous avons voulu consacrer nos forces, notre vie, tout ce que nous pouvons avoir de puissance dans le cœur, dans l'esprit et dans la volonté, à cette mission-là.

Dès lors, ne vous étonnez pas si nous ne voulons pas être des "amuseurs de gosses", nous ne serions pas logiques ! Nous faisons certes des œuvres : nous avons fait une belle colonie, nos œuvres repartent, nous nous donnons un mal de chien pour trouver des cadres qui, non seulement aient le dévouement, mais aussi la compétence, nous voulons aménager des locaux qui soient plus neufs, plus modernes, plus propres... Très bien, mais pourquoi ?... Pourquoi ? Parce que nous pensons que par ces jeux, que par ces activités, nous pourrons mieux aider vos enfants à "vivre" l'idéal du Seigneur afin que ça les marque d'une empreinte indélébile, au point que si jamais plus tard, il leur arrivait de lâcher le Seigneur, à Dieu ne plaise ! ils aient dans le cœur un remords, un regret : « C'était tout de même mieux, on était tout de même plus joyeux quand on était avec Jésus-Christ ! »

Ce que nous voulons faire, dans nos groupements, c'est que vos enfants puissent arriver à faire leur la parole de Louis de Funès que nous avons si souvent citée : « Jésus Christ ! Il a été pour moi le radieux compagnon de mon enfance, de mon adolescence. Il est, et restera toujours, le radieux compagnon de ma vie familiale et de ma vie professionnelle ! » Voilà ce que nous voulons faire : des chrétiens ! c'est à dire des gens pour qui le Christ est un grand Ami, pour qui le Christ est leur Dieu ! C'est cela que nous voulons ...

Et justement, parce que ce Christ nous apparaît si beau, si grand, parce que nous l'aimons à la passion, il est logique que nous rêvions de faire des copies, des sosies de Jésus-Christ, et tous les efforts que nous vous demandons et dans lesquels nous voudrions essayer de vous entraîner, vous et vos enfants, tous ces efforts, c'est pour arriver à vivre comme Jésus-Christ !

Dans nos groupements, nous insistons sur le cran. Nous ne voulons pas fabriquer des mauviettes, encore moins des moutons ! Des moutons ? il y en a tout plein, tout partout dans le monde ! Des gens qui braillent quand on braille, des gens qui applaudissent quand on applaudit, des gens qui rouspètent quand on rouspète... ils suivent ! Moutons ! Serez vous des moutons, chers enfants ? Ce n'est pas parce qu'à l'école il y a des gars et des filles qui laissent tout tomber, que vous laisserez tout tomber vous aussi ? Dans les rues, vous rencontrerez de mauvais exemples, est ce que vous les suivrez ? Moutons ! Ou bien aurez vous assez de cran, aurez vous assez d'intelligence, aurez vous assez de volonté, aurez vous assez la passion du Seigneur, pour dire "non" et pour suivre le bon chemin, pour suivre la lumière que le Seigneur vous a donnée ?... Du cran !

Et nous insistons aussi sur la franchise. Ah ! il y a du travail à faire sur ce point ! On promet tout ce que l'on voudra ! Vous en avez fait des promesses et vous, chers enfants, ce n'est pas si lointain ? Mais quant à les tenir... Et on appelle cela de la franchise ! on appelle cela des gens d'honneur ! Ils ont donné leur parole d'honneur, mais, s'ils y manquent et qu'on le dise en public, ils vont protester, ils vont se scandaliser... Alors qu'est ce que ça veut dire une parole d'honneur qui ne met pas notre honneur en jeu, qui ne déshonore pas si on y manque ?... Ce n'est pas vrai ! « Les Catholiques n'aiment pas la vérité. » Oui ! quand elle est dure, on se "débine" ! C'est cela pourtant la franchise quand on a promis d'être quelque part, quand on a promis de faire quelque chose, on sacrifie tout pour "tenir" son engagement.

Le ferons nous cette année ? Nous allons le demander au Seigneur avec le meilleur de notre cœur, chers amis. Et si notre chère paroisse pouvait en ce jour de ce départ trouver ce tournant ...

En tout cas, vous tous qui êtes ici rassemblés, vous tous qui êtes fidèles à votre messe du dimanche et particulièrement dans les discussions que vous pouvez avoir à ce sujet, que la messe, c'est important, c'est capital, c'est le nerf de notre vie chrétienne ! Et envoyez donc promener cette excuse "moche" derrière laquelle certains veulent cacher leur infidélité. « Les gens qui vont à la messe ne sont pas meilleurs que les autres... » C'est à voir ! c'est à voir...

Nous qui y allons, si nous sommes francs, nous reconnaîtrons aisément, je pense, que si nous n'avions pas ce point d'appui, si nous n'avions pas cette soudure avec Jésus-Christ qu'est une communion, que deviendrions nous?... Comme les autres : un mouton ! Alors ne vous laissez pas intimider par des objections aussi bêtes...

Et vous tous qui venez ici à la messe, comprenez que ce qui fait l'essentiel de la messe, vous le retrouvez dans toutes les messes du monde entier : le sacrifice de Jésus-Christ !... Jésus qui vient me redire que, pour moi, pauvre pécheur, pauvre type, il est prêt de nouveau à se laisser saigner comme il l'a fait sur la croix !... Et ça ne nous ferait pas aimer Jésus-Christ et se moquer de cette protestation d'amour, ce n'est pas possible ! Faites le comprendre autour de vous...

Faites comprendre aussi autour de vous que les Pères ne veulent pas qu'on les transforme en amuseurs de gosses. On ne va pas demander à un boulanger de faire le maçon... Nous ne nous sommes pas faits prêtres, ni moines, pour ça ! Mais ce que nous voulons, c'est susciter dans cette paroisse un élan, une jeunesse, une ferveur, en faisant vivre l'idéal du Christ à travers toutes les activités et les jeux, comme à travers la vie d'école de vos chers enfants, comme à travers votre vie familiale, partout le Christ ! Qu'il soit "le radieux compagnon" de votre vie familiale, de votre vie professionnelle. Ce doit être le radieux compagnon de toute notre vie !

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