Année B – 28ème dimanche ordinaire


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SOMMAIRE DE L'HOMELIE

 

Une parole à vous faire dresser les cheveux sur la tête !
« Il est plus facile de faire passer un chameau par le trou d'une aiguille que faire entrer un riche dans le Royaume de Dieu... »
Comment pourrait on l'émousser?...

- Peu importe la traduction : "chameau" ou "câble"...
- D'autant que Jésus déclare net que « c'est impossible à l'homme... »
- Ce détachement de la richesse est à la fois indispensable et... surhumain

Ces passages d'Evangile où Notre Seigneur s'en prend si âprement à l'attachement à la richesse, la nouvelle liturgie nous les fait lire désormais le dimanche... Cela va-t-il changer quelque chose dans le comportement des chrétiens ? Il y va pourtant de notre salut !

Que dit notre raison éclairée par la foi ?

- Si cette richesse est le résultat d'injustices provenant de nous ou du système économique...
- Si elle est le fruit uniquement de notre travail...
- Si elle provient du fait que notre travail rapporte davantage parce que nous avons eu la chance au départ d'avoir un capital argent ou talent que les autre n'ont pas eu...

 Jésus le regarda... et il l'aima et lui dit : « Si tu veux entrer dans la vie éternelle, garde les commandements. »

Paradoxe ? Les commandements ne viennent ils pas étouffer notre spontanéité, notre vitalité ?...

Réponse : Dieu ne nous défend que ce qui nous est nuisible... ce qui nous diminue... (déversement).

Si tu veux être parfait... Savoir dépasser la mesure, dépasser l'obligatoire...

 


HOMELIE

 

DE QUOI VOUS FAIRE DRESSER LES CHEVEUX SUR LA TETE... 

De quoi vous faire sortir de la torpeur !... De quoi vous jeter dans la stupeur, comme les Apôtres !... Oui ! Voilà bien un spécimen de cette Parole tranchante comme une épée dont nous parlait l'épître de tout à l'heure, de cette parole pénétrant jusque dans les recoins de notre psychologie pour la mettre à nu, la voilà bien la Parole qui nous jugera, celle à laquelle nous devrons être affrontés : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu !... »

Qu'allons nous donc inventer, mes frères, pour émousser le tranchant de cette parole qui a fait frémir les Apôtres eux-mêmes ?

On dira que l'on trouve dans la littérature juive des expressions similaires. Par exemple, on trouve dans le talmud de Babylone l'expression « Faire passer un éléphant par le trou d'une aiguille », mais justement c'est pour montrer qu'une chose est impossible...

Certains commentateurs des premiers siècles ont traduit : « Il est plus facile de faire passer un câble par le trou d'une aiguille que faire entrer un riche dans le Royaume de Dieu. » Il est bien vrai que le mot grec "camelos" employé par l'Évangéliste veut dire "chameau", mais aussi désigne les gros câbles avec lesquels les mariniers ont l'habitude d'amarrer leurs barques... Cette traduction, que la plupart des auteurs ne retiennent pas aujourd'hui, avait l'avantage de nous faire mieux comprendre que, pour entrer dans le Royaume de Dieu, le riche devra se dépouiller, comme le câble ne peut pénétrer dans le trou de l'aiguille qu'en s'amenuisant, qu'en perdant du poil, si je puis ainsi dire...

En tout cas, la réplique lancée par Jésus aux Apôtres qui se demandent avec inquiétude : « Mais qui donc pourra être sauvé ? » nous empêche de voir ici une hyperbole. « Pour les hommes, c'est impossible, mais pas pour Dieu ! » Voilà qui est clair. C'est du surnaturel, du surhumain que Jésus nous demande. Ce détachement des richesses matérielles indispensable, je dis bien ou plutôt Jésus dit bien "indispensable", pour entrer dans le Royaume de Dieu, Dieu seul peut l'inspirer...

Cette parole tranchante que nous retrouvons aussi bien dans l'Evangile de saint Matthieu que dans celui de saint Marc, et dans celui de saint Luc, comme nous devons être reconnaissants à la réforme liturgique de nous la faire entendre à tous, un dimanche, comme elle nous fait entendre aussi, désormais, la parabole du mauvais riche condamné à l'enfer pour n'avoir pas secouru le pauvre Lazare qui mourait de faim à sa porte (cf. 26ème dimanche ordinaire, Année C), comme elle nous fait entendre la parabole du jugement dernier en saint Matthieu (cf. Dimanche du Christ-Roi, année A) où Jésus condamne au "châtiment éternel" ceux qui n'auront pas secouru leurs frères dans leurs besoins. Tous textes que, jusqu'ici, les chrétiens qui se contentaient des passages d'Evangile lus le dimanche, n'entendaient jamais ! L'audition de ces paroles qui ont de quoi "donner la chair de poule" à qui a des oreilles pour entendre, l'audition de ces paroles si claires, si catégoriques qu'on ne peut les édulcorer sans les déformer, l'audition de ces paroles, va-t-elle enfin nous faire réfléchir davantage, nous chrétiens ? Nous voilà pourtant bien et clairement avertis ! Il y va de notre salut éternel !... Jésus le répète à chaque fois !

Réfléchissons quelques instants sur cette terrible parole du Seigneur Jésus. Pourquoi une telle opposition entre la richesse et la possibilité d'entrer dans le Royaume ?

La richesse, que ce soit la richesse en argent ou en autres objets matériels, suppose à cette entrée dans le Royaume de Dieu dans le royaume du spirituel, tout d'abord, me semble-t-il parce qu'elle engendre facilement une peur panique de la perdre ou un souci de l'accroître qui deviennent facilement obsessionnels au point de ne laisser place à aucun autre souci, à aucune autre préoccupation, surtout spirituelle. L'homme en devient facilement le prisonnier !

D'autre part, la justice, la miséricorde, la charité, toutes vertus essentielles dans le Royaume de Dieu, exigent que le riche se dépouille. Expliquons davantage ce point.

Prenons d'abord le cas le plus simple, le plus clair : celui de richesses mal acquises. La richesse peut être mal acquise soit parce que nous avons exploité ou "roulé" les autres, soit parce que le système économique qui nous a enrichis est un système injuste qui favorise toujours les possédants. Dans ce cas il est bien évident que "pour entrer " dans le Royaume, la première chose sera de restituer ces richesses mal acquises à ceux qui ont été ainsi injustement appauvris. C'est le cas d'appliquer ce que disait Jésus aux Pharisiens (St Luc, ch.11, v. 39-42) : « Le contenu de ce plat que vous astiquez avec tant de soin est le fruit du vol et l'aliment de votre intempérance. Versez donc ce contenu aux pauvres et tout sera purifié ! »

Mais prenons le cas où cette richesse a été acquise de façon très légitime. Si vous pouvez prétendre, en toute vérité, que cette richesse est uniquement, je souligne, le résultat de votre travail acharné, il est bien évident que vous l'avez bien méritée : elle vous appartient de plein droit. En stricte justice, vous ne devez rien aux autres. Mais, même dans ce cas, il reste cependant pour le chrétien le devoir de miséricorde qui consiste à donner aux autres plus que leur droit, il reste pour le chrétien la pratique de l'esprit de famille : il doit avoir pitié de celui de ses frères qui est dans le besoin et l'aider. A condition toutefois que son aide n'encourage pas ce frère à ne rien faire et qu'il ne se fasse ainsi complice de sa paresse.

Mais il est un troisième cas, assez fréquent, il faut le reconnaître, dans notre économie actuelle. C'est le cas où mon travail, mon travail sérieux du reste, m'a enrichi grâce au fait qu'au point de départ je bénéficiais gratuitement d'un capital argent ou talent qui m'était échu par chance, sans que je n'aie rien fait pour le mériter. Cette "avance" que je peux, de ce fait, avoir sur les autres, ne m'appartient pas de plein droit : je dois l'inscrire dans cette colonne de "dons gratuits" reçus de Dieu par l'entremise de la nature ou de mes parents et qui m'ont été donnés sans aucun mérite de ma part, mais, répétons le, pour le bien de tous "en vue du bien commun", comme dit saint Paul (1ère aux Corinthiens, ch.12,v.7). Mes frères humains ont donc un droit sur le surplus de rendement que ce capital initial apporte à mon travail, comme je l'ai dit et redit si souvent...

Oh ! je sais bien qu'il est bien difficile d'évaluer ce droit des autres sur cette majoration du résultat de mon travail. Dès lors, sans doute, la répartition de ce "surplus" ne pourra jamais être imposée par une loi... et c'est tant mieux, car Dieu n'a pas voulu que la répartition équitable soit du "tout cuit", mais Il a voulu, pour qu'elle ait valeur morale, qu'elle soit laissée à notre sens de la justice et de la charité, qu'elle soit le fruit de notre liberté ! Reconnaissons tout au moins loyalement que ce bénéfice ne nous appartient pas en toute propriété mais qu'il nous oblige, si nous avons l'esprit du Christ, à en faire profiter les autres.

Ainsi il est clair que nous ne pouvons observer la loi du Royaume de Dieu que si nous sommes " pauvres de cœur ", c'est à dire détachés de nos richesses. Jésus l'avait dit d'entrée de jeu dans son discours programme " Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des Cieux leur appartient !" (Matthieu, ch.5, v.3).

 

JESUS LE REGARDA... de ce regard intuitif, pénétrant, qui va jusqu'au fond du cœur. Il le regarda, ce jeune homme, et...il l'aima ! Il l'aima, parce qu'il était assoiffé de vie et qu'il venait demander au Seigneur Jésus Christ sa recette pour vivre éternellement d'une vie qui éclate par tous les pores, d'une vie qui fasse vibrer l'être tout entier...

Jésus est pour la vie. Il s'est défini lui même : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie ! » (St Jean, ch.14, v.6)

Et il a déclaré que, s'il était venu sur cette terre, c'était « pour que ses brebis ses fidèles, ses chrétiens aient la vie et qu'ils l'aient en surabondance ». (St Jean, ch.10, v.10).

Quelle est donc la recette du Seigneur pour vivre, non pas d'une vie éphémère, passagère, superficielle, mais pour vivre "à bloc" et pour vivre... éternellement, sans que la mort puisse arrêter cette vie-là ?

Le Seigneur répond : « Observe les commandements. » Observe les commandements !... Pour avoir la vie, observe les commandements ? la morale ? Mais n'est-ce pas cette morale, n'est ce pas ces commandements qui viennent, tout au contraire limiter, juguler notre liberté, empocher notre spontanéité, étouffer notre vitalité?... Observe, les commandements ... si tu veux avoir la vie !

D'où vient ce paradoxe ?... Beaucoup estiment aujourd'hui que les commandements, même les commandements de Dieu, c'est bien "dépassé" parce que le monde d'aujourd'hui, parce que surtout notre jeunesse d'aujourd'hui, a soif de vie veut vivre sans aucune contrainte, spontanément "à bloc" ! et pourtant...

Est il pensable que Dieu, qui a créé la vie avec une telle prodigalité dans l'univers, vienne inventer lui même des "étouffoirs" de cette vie ? Que serait ce Dieu qui se contredirait de la sorte ?

D'où vient alors, qu'en effet, la morale apparaisse comme une diminution de notre liberté, de notre vitalité ?

C'est peut être à cause de la façon dont nous présentons, aujourd'hui encore, cette morale, ces commandements de Dieu, cet idéal même de l'Evangile.

Déjà dès la première page de la Bible, quand on nous parle de la défense que Dieu avait faite à Adam et Eve de prendre du fruit défendu, nous nous figurons que Dieu a fait cela de façon tout à fait arbitraire, pour bien marquer qu'Il était le maître, pour faire acte d'autorité et acte de despote ! C'est bizarre... Voyez vous ça : ce Dieu qui nous demande de vivre pour les autres, de nous dépenser sans cesse pour les autres, serait un Dieu égoïste qui voudrait montrer qu'Il est le Maître et, pour cela, imposerait à sa créature des obligations arbitraires ? C'est révoltant ! Comment ce Dieu qui nous commande d'être charitables, de nous oublier pour les autres, pourrait être à ce point égoïste, Lui même ? Qu'est ce que ce serait que ce Dieu qui ne ferait pas Lui-même ce qu'Il demande ?...

Du reste, mes frères, que peut bien apporter à Dieu notre obéissance et que peut bien lui enlever, à Lui, notre désobéissance ?... Rien du tout !

Par conséquent, si Dieu commande quelque chose, recommande quelque chose, c'est toujours pour notre bien ! Quand des parents, quand un père de famille défend à son enfant de manger d'un fruit qu'il sait vénéneux, qui est un poison, on ne peut pas dire que le père de famille fait cela pour marquer son autorité, pour jouer au tyran, au despote, pour s'imposer à son enfant. Il fait cela parce qu'il aime son enfant et qu'il ne veut pas le voir mourir !

Quand Dieu a défendu le fruit, c'est qu'il savait que ce fruit là était mauvais pour l'homme, que c'était un poison pour l'homme, que c'était quelque chose qui nous abîmerait, qui nous saboterait, qui nous détruirait, qui éteindrait la meilleure partie de nous même, éteindrait notre vitalité, notre spontanéité, nous enlèverait notre dignité ! C'est pour cela que le Seigneur commande ou défend : pour notre bien ! Ce qui fait de la peine à Dieu, ce qui navre Dieu, si je puis ainsi dire, c'est de voir saboter, abîmer son œuvre, de voit surtout abîmer ses enfants !

Si nous prenons ces commandements de Dieu l'un après l'autre, si nous voulons un peu réfléchir, il est facile, je pense, de nous en rendre compte :

Que vous en semble, mes frères : cet orgueilleux, ce gars qui crâne, qui "se gobe", ne croyez-vous pas qu'il abîme tous les dons que le Seigneur lui a donnés et qu'il a beaucoup moins de spontanéité, de vitalité, que celui qui est tout simple, que celui qui vit avec tout son cœur, sans chercher à jouer la comédie ?

Ne croyez-vous pas que celui qui travaille durement pour développer les talents que le Seigneur lui a donnés, pour faire rendre à ces talents trois, quatre et cinq pour un, ne croyez-vous pas que ce gars-là s'épanouit davantage que le flemmard, que le paresseux qui laisse tous ces dons dormir et s'atrophier ?

Ne croyez-vous pas, mes frères, que celui qui est égoïste, ratatiné sur lui-même, dont tout l'horizon se borne à sa petite personne, ne croyez-vous pas que ce cœur est bien plus recroquevillé, amoindri, bien plus appauvri en vitalité que celui qui, à l'image des saints, se donne et se donne sans compter à tous ses frères ? Celui là, oui, il est épanoui ! Pour celui-là, son cœur s'agrandit aux dimensions de l'univers, aux dimensions même du cœur de Dieu !

Croyez-vous, mes frères, que celui qui "animalise" l'amour", j'y reviens souvent, que celui pour lequel l'amour n'est qu'un accouplement comme pour les bêtes, au gré des rencontres, au gré des passions ou de la pulsion de ses instincts, croyez-vous que ce gars sera aussi épanoui que celui qui a un grand rêve d'amour dans le cœur et qui comprend qu'il doit garder jalousement toutes ses richesses de vie et son corps pour pouvoir donner à celle qu'il aura choisie entre mille et mille autres, spontanément, tout de qu'il a, tout ce qu'il est, corps et âme ? Ne sera-t-il pas plus épanoui, celui là ? Regardez ! regardez leurs yeux : le premier a les yeux cernés, il vous regarde en dessous, il a un regard fuyant... et le second, des yeux grands ouverts et bien clairs qui permettent de lire jusqu'au fond de son cœur, parce que ce cœur est propre, parce qu'il est noble, parce qu'il est pur, parce que c'est un cœur d'homme et qui plus est, peut être bien, un cœur de chrétien !

Ne croyez-vous pas, mes frères, que celui qui est sans cesse préoccupé du "qu'en dira-t-on ?". « Qu'est-ce qu'on va penser de moi ? Qu'est ce qu'on va dire de moi ? » ne croyez vous pas que celui là sera constamment arrêté, étouffé dans ce qu'il veut faire par ce souci de la galerie ? de la mode ? de ce qui se fait ou ne se fait pas dans son milieu ?

Et celui, au contraire, qui a une personnalité assez forgée pour suivre, malgré tous les sarcasmes, malgré toutes les moqueries, ce qu'il croit être bien, ne croyez-vous pas que celui là est autrement un homme, "quelqu'un" et qu'il vit plus épanoui que l'autre qui a toujours peur de ce que l'on dira de lui ? Un peureux, ce n'est pas quelqu'un qui a beaucoup de vitalité !

Ne croyez-vous pas, mes frères, que celui qui prend le soin chaque jour et plus particulièrement le dimanche, de se retrouver en face de son Dieu, du créateur de l'univers, de se replacer à sa vraie place dans cet univers et d'essayer de voir clair en lui, sans se monter la tête, ne croyez-vous pas que celui-là est plus vivant, est plus dans le vrai, est plus épanoui que celui qui fuit le silence, qui en a peur, qui a peur de se retrouver en face de lui même, en face de l'univers, en face de Dieu et de se trouver si vide ?...

Et nous pourrions continuer... 

Si tu veux avoir la vie, observe les commandements, parce que c'est le Seigneur qui te les a donnés et que son grand rêve, c'est que ses enfants s'épanouissent dans toutes leurs puissances, dans toutes leurs dimensions et qu'ils puissent, par conséquent, être joyeux !

Cet Evangile va encore plus loin. A ce jeune homme que Jésus a regardé d'un regard qui a vrillé dans son cœur et qui a permis à Jésus de soupeser tout ce qu'il y avait dans ce cœur assoiffé de vie, Jésus va demander encore plus : « Si tu veux faire encore mieux, eh bien ! vends tout ce que tu possèdes, donne le aux pauvres et puis viens avec moi, nous irons annoncer la bonne nouvelle ! »

Si l'on veut vivre encore plus, il faut dépasser ce qui est obligatoire : le commandement, faire une chose sans qu'elle nous soit imposée, librement, gratuitement.

Par exemple, celui qui va à la messe du dimanche par devoir fait bien, mais celui qui a dans le cœur tellement d'amour pour le Seigneur que cette messe ne lui suffit pas et qui cherche à trouver d'autres occasions pour entrer en contact d'amitié avec Jésus Christ, ne croyez-vous pas qu'il est plus vivant, celui là ?

Croyez-vous que celui qui se contente d'être charitable (la juste mesure de charité), ou encore celui qui se contente d'être simplement juste, honnête, croyez-vous qu'il sera aussi emballé que celui qui veut dépasser cette mesure et qui accordera aux gens plus qu'ils ne méritent ? Il me semble que celui là a une autre grandeur, un autre épanouissement et une autre joie !

Croyez-vous que tous ces soi-disant jeunes qui "traînent la savate", qui font juste l'indispensable, qui soupèsent pour savoir : gros péché, petit péché, croyez-vous que ces gars-là vivent ? Il leur manque un idéal et alors, ne vous étonnez pas si ces jeunes sont vieux ; ils rigolent, mais ne rient jamais, car on peut rigoler et ne pas rire ! C'est très différent rire et "se marrer" ! Je me "marre"...c'est bien creux, une vie qui se sera passée en..."marrades" ! Zéro ! Une vie qui se passe en joie, en épanouissement, quelqu'un qui tout partout où il passe, sème cet élan, cette vitalité, cette ferveur qui fait comprendre que la vie, "ça vaut le coup !", que dans une vie humaine, on peut mettre tellement de choses que c'est formidable !... celui là, je vous gage que rien qu'à le voir, eh bien ! quelqu'un qui aurait à choisir, aura vite fait son choix !

Le pauvre jeune homme ! Jésus lui disait : « Tu prétends aimer ton prochain comme toi-même, acceptes-tu de partager à égalité avec tes frères, puisque tu prétends les aimer comme toi ?... Allons, donne ce que tu as, donne même tout, tout ce que tu possèdes, et puis viens, fais comprendre qu'il y a une autre richesse encore plus grande : l'Evangile, la bonne nouvelle ! » Et Jésus l'a regardé d'un regard d'attente, d'un regard interrogateur, d'un regard...suppliant ! Et le jeune homme a baissé les yeux, il a tourné les talons, il est parti tout triste, dit l'Evangile ! Pas le courage !... Il avait pourtant observé tous les commandements, celui là, depuis sa jeunesse. Sa mère lui avait appris tout cela et il avait écouté les leçons de sa mère. Il avait été bien élevé. Mais il ne voulait pas dépasser la mesure : « Il partit tout triste !... »

Alors vous comprenez bien que, si parfois nous vous paraissons un peu exigeants pour vous, les jeunes, c'est parce que nous vous aimons ! et que ça nous fait mal au cœur de voir qu'il y en a tant qui se sabotent ! Il n'y a qu'à regarder dans la rue, il n'y a qu'à regarder la place devant la mairie... C'est "ça" une jeunesse ? Grand bien vous fasse, messieurs ! A ce moment là je préfère avoir mes vieux ans sur le dos mais ne pas recommencer s'il me fallait vivre comme ça !

Il vous faut faire un choix... Nous, nous vous proposons un idéal, nous vous proposons quelque chose qui vous permettra de vous dépasser, qui vous permettra de vous épanouir. Allez donc interroger ceux qui ont déjà fait l'expérience, qui vraiment se sont donnés à bloc, demandez leur s'ils ne sont pas plus heureux ?... Et ceux-mêmes qui, après s'être ainsi donnés, se sont peut être repris, ne regrettent-ils pas les années d'antan où ils avaient un idéal, où ils avaient une foi, où ils avaient un élan, où ils avaient une jeunesse, où ils avaient la joie ?... Pour eux, c'était l'âge d'or... Pourquoi ne pas le faire renaître, cet âge-là ?

Pour entrer dans le Royaume de Dieu, le royaume de la vie et du bonheur, dépouille-toi, donne aux autres, observe les commandements, dépasse la mesure et le calcul !...

 

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